Oklahoma Jones et la nécropole cacaotée

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Alors qu'il avançait dans la nuit noire - le soleil s'était couché au-dessus des Andes, ou plutôt avait disparu derrière un pic escarpé - et qu'il évitait les pièges de son mieux, Oklahoma Jones se mit à songer que le doute n'avait pas sa place chez un explorateur. Après tout, au moment de franchir un ravin, on devait sauter, et pour sauter, il ne fallait surtout pas songer qu'on risquait de se retrouver tout en bas, mille mètres en contrebas, pantin désarticulé, après avoir raté son saut.

Mais la présence des pièges lui sembla subitement bizarre, quand il évita une trappe pleine de pics enduits de poison. Ce piège était semblable à celui d'une autre grotte qu'il avait explorée, pensant trouver la fameuse idole des Pihpiqâhka, mais dans laquelle il n'avait trouvé que de la poussière et un vieux pot de chocolat momifié, le chocolat étant l'idole secondaire de la secte des Pihpiqâhka après l'ornithorynque. Certes, la présence des momies de pas moins de mille cabosses, autrement dit une nécropole, confirmait l'existence de l'idole, du Monotrème En Or Massif Incrusté De Diamants dont parlait la légende, mais la nécropole cacaotée n'était pas la grotte de l'idole elle-même, or il s'était aventuré dans cette grotte avec la même ardeur, la même assurance que dans celle où il se trouvait présentement. Et si celle-ci n'était qu'un autre leurre, un autre appât destiné aux pilleurs de trésors, et qu'il se retrouvait gros jean comme devant de nouveau ? C'est qu'à l'âge vénérable de quatre-vingt-quinze ans, il n'avait plus trop de temps pour une reconversion professionnelle si il découvrait brutalement qu'il avait gâché sa vie.

Le doute s'effaça de son esprit quand il entendit un écho. L'écho d'une chanson religieuse venant des profondeurs de la grotte. Une chanson religieuse qu'il se souvenait avoir déchiffrée bien des années plus tôt sur un parchemin tellement moisi qu'il était tombé en poussière - ou plutôt en boue - lorsqu'il l'avait reposé, détruisant toutes traces de cette chanson pour ses contemporains.

Des survivants du peuple Pihpiqâhka étaient-ils encore sur les lieux, ou ne rencontrerait-il que leurs fantômes ?

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