31 – Ney : Roque

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L’accès à la navette des mercenaires, les Stray Lions, passe par le point d’amarrage numéro 3 de la station. Plus qu’une simple écoutille, les points d’amarrage forment de véritables modules à part entière. La partie interne est composée d’un grand sas d’accès qui se connecte à celui de l’appareil, d’une salle de contrôle et d’une salle d’opération contenant notamment du matériel médical mais aussi de quoi effectuer une sortie. Avec la rotation de la station, l’accès au vaisseau se fait vers le bas et la section est pourvue d’un petit ascenseur qui peut être déployé et franchir le sas jusque dans le vaisseau. À défaut de l’utiliser, une échelle est aussi disponible.

À l’extérieur plusieurs bras mécaniques maintiennent le vaisseau en position et de nombreux câbles et tuyaux s’occupent d’assurer le ravitaillement de l’appareil en carburant de propulsion, eau, air et divers gaz et liquides nécessaire au fonctionnement du vaisseau et de son équipage.

Cette connexion sert aussi à maintenir la charge des batteries : les navettes sont de petits appareils et la plupart ne possèdent pas leur propre générateur à fusion. La charge des précieuses batteries est indispensable, car elles contiennent l’intégralité de l’énergie disponible pour le fonctionnement du vaisseau.

Arrivant près de l’écoutille du vaisseau, Ney s’aperçoit que deux soldats des forces de sécurité sont en train de remonter de la navette par l’ascenseur.

« Vous avez retrouvé votre gamin on dirait. Où sont les autres ? demande le plus gradé des deux hommes.

– Ils ne devraient pas tarder : ils avaient des affaires à récupérer, répond innocemment l’infiltrée.

– Ok. On prévient le contrôle de votre départ ? demande le soldat visiblement pressé de voir les mercenaires quitter la station.

– Ce serait une bonne idée, répond Ney qui en profite pour sauter sur l’occasion.

– On le fait de ce pas. Fly safe ! », termine le soldat en repartant.

Ney regarde les deux hommes partir en félicitant le silence de l’enfant. Elle conduit ensuite Samuel à l’intérieur du vaisseau, via l’échelle. En bas, l’intérieur de la navette est simple. C’est un modèle linéaire et toutes les salles sont en enfilades, vers le bas. Tout d’abord le fret, les systèmes de survie et les réservoirs. Ensuite, la salle des passagers avec ses rangées de sièges alignées dos vers le bas. Derrière, Ney devine la salle des commodités et le poste de commandement.

Allongé sur l’un des sièges des passagers, Zeiner lui fait signe en s’exclamant : « Ah vous l’avez retrouvé ! Vous avez choppé l’enfoiré qui pilotait la peluche ?

– Les autres sont encore dessus : Toubib m’a envoyé ici dès qu’on a trouvé le môme, explique rapidement Ney.

– Il a l’air en bonne santé, constate le mercenaire.

– Oui, mais pour le voyage Toubib m’a demandé de le mettre sous sédatif, déplore faussement l’infiltrée.

– Carrément ? Les médocs sont encore dans l’infirmerie. Je t’aurais bien aidé mais… ironise l’homme.

– Une autre fois alors. Viens… Sam, je vais te donner un truc pour que tu ne sois pas malade pendant le vol. », termine Ney en aidant l’enfant à descendre vers l’infirmerie.

L’infirmerie fait face à la salle des commodités, toutes deux encadrant le couloir vertical qui continue jusqu’au poste de commandement plus bas. À l’intérieur une table médicale et plusieurs casiers de matériel. Ney se réfère aux indications de réalité augmentée et trouve rapidement un pistolet d’injection et une dose de sédatif. Elle se tourne vers l’enfant et lui murmure : « Attends-moi ici. ». Attendant une vingtaine de seconde, elle remonte furtivement l’échelle. La faible gravité aidant, elle se hisse sans bruit à la seule force des bras.

Les sièges étant orientés vers le haut – l’avant du vaisseau en fait – Zeiner ne lui fait pas face. Rapidement, elle s’approche de lui et l’immobilise de son bras droit tandis qu’elle lui injecte la solution dans le cou. Zeiner hurle et se débat, mais les systèmes du cyborg endommagés par le virus ne lui permettent pas de lutter efficacement, et rapidement le poison fait son effet. L’homme endormi, la technophile désactive tous ses implants : s’il doit se réveiller, il ne faut pas qu’il puisse provoquer de problèmes.

Ceci fait, elle retourne voir Samuel et le conduit au poste de pilotage. L’enfant, tout excité de voir un vrai poste de pilotage d’un vrai vaisseau spatial, ne se laisse pas prier et entre dans l’exiguë mais confortable salle. Là, Ney l’installe sur le siège des accompagnateurs et une fois l’enfant sanglé, elle commence à installer les données que Cara leur avait transmises. L’ordinateur de vol accepte le plan de vol sans broncher mais le transpondeur lui donne plus de fil à retordre. Au prix d’une réinstallation complète, la technophile parvient à faire reconnaître le certificat.

Un indicateur sur le journal de vol indique que le contrôle spatial de la station a placé le vaisseau dans la file d’attente pour le décollage. Ney leur transmet le plan de vol et presque immédiatement leur statut passe au vert : ils ont l’autorisation de se désamarrer à l’heure de départ indiquée par leur programme de vol. Par la même occasion un compte à rebours commence à décompter le temps : encore vingt-et-une minutes et treize secondes.

Un quart d’heure plus tard, ses amis nevians débarquent à leur tour. Tous commencent à s’installer et à sécuriser leurs possessions en vue de l’accélération. Zut et Scrap s’installent au poste de commandement aux côtés de Ney. Nevi, décide quant à elle de s’installer dans la cabine des passagers, pour « surveiller l’autre, là ». L’ancienne enveloppe de son amie est assise à ses côtés.

Finalement, le moment vient et le vaisseau se détache. Une faible poussée les écarte de la station et les écrans tracent les trajectoires des différents corps à proximité et la liste des manœuvres défile sur le côté. L’IA de vol exécute à la perfection les actions requises et, après presque une demi-heure, le vaisseau allume ses moteurs principaux pour effectuer le premier transfert orbital.

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