25 – Tsadir : Shopping et Réquisitions

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« Je me moque de l’importance stratégique de cette corvette. Je la réquisitionne, est-ce bien compris ? »

Menacer n’a jamais été un plaisir pour la jeune wardner. Mais, déjà quand elle travaillait pour Aesir, il lui était arrivé à plusieurs reprises d’avoir à forcer les choses de cette façon. Son nouvel emploi la place régulièrement en conflit avec les hiérarchies régulières des corporations. Il faut souvent forcer les choses, rappeler son niveau d’accréditation et donc menacer.

L’officier en face d’elle peine à trouver son équilibre dans cette négociation. Parfait : ce n’est pas une négociation. L’un de ses camarades, son mentor en fait, est probablement en grand danger et plutôt que de foncer seule dans le même piège, elle préfère le soutien d’une petite force de frappe et une canonnière apportera sans doute possible une présence dissuasive. S’il le faut, Lem sera détruite.

Une connexion entrante : le colonel Swartchy. Curieuse, la cyber-samouraï accepte la communication. L’avatar de l’homme donne dans la caricature : il porte un uniforme richement décoré de médailles, tendu par un embonpoint significatif. Il lance la discussion sur un air qui apparaît pompeux à Tsa’ : « Solar Wardner Tsadir. Je suis le colonel Swartchy, commandant de la flottille à laquelle appartient le WLD-GS-59. On m’a transmis votre demande de réquisition, pouvez-vous m’en fournir la raison.

– Un de nos agents est porté disparu : sa dernière position connue est la station Lem. Plutôt que d’envoyer un autre agent seul dans ce qui semble être un piège, je préfère envoyer une force de frappe capable gérer les ennuis qui pourraient s’y trouver, explique-t-elle en retenant son exaspération.

– La station Lem est une plateforme de communication indépendante, les forces de Waylanders ne peuvent pas s’impliquer dans une opération à son bord. La procédure impose la création d’une équipe indépendante, détourne le colonel avec un ton faussement procédurier.

– Je me moque de votre procédure : c’est une opération des solar wardners. Mais sans doute souhaitez-vous que je transmette ma demande à monsieur Teadrill ? expose-t-elle.

– Ce ne sera pas nécessaire. Je transmets les ordres nécessaires à votre réquisition. », termine l’homme à l’égo froissé.

Menacer… On en revient encore au même point. Chaque demande exige des justifications inutiles provoquées par ces luttes d’égos. Ceux qui sont au pouvoir s’y accrochent tant qu’ils mettent trop souvent en péril des missions de grande importance. L’influence des habitudes terriennes est encore trop ancrée dans les mœurs.

Reprenant son calme, elle se tourne vers la gamine qui l’accompagne en prenant un solide appui sur le mur. Nightly flotte dans les airs, sans dériver d’un millimètre : un privilège de son implant. Lorsqu’elle l’avait contacté, elle avait invoqué dans la même phrase deux noms importants : Trend et Ney. Que le trio se retrouve aux prises dans une affaire commune lui offre les sensations particulières de souvenirs retrouvés. La solar wardner jette un coup d’œil sur sa gauche : l’officier s’explique avec force de diplomatie avec son supérieur. Finalement, il se tourne vers elles et leur fait signe d’approcher.

« La canonnière est prête à partir, je viens de recevoir les ordres de ma hiérarchie et je vous adresse mes excuses pour toutes ces vérifications. », tente-t-il de se rattraper. Il leur pointe le sas et les deux femmes s’y engagent.

L’intérieur du vaisseau est exigu : tout l’espace interne semble avoir été optimisé en faveur des systèmes du vaisseau au détriment des passagers. On les conduit au poste de commandement où douze sièges conçus pour supporter de fortes accélérations sont installés. Normalement, l’équipage régulier est formé de huit personnes mais le vaisseau est capable d’en emporter quatre de plus.

L’officier, le commandant Dannis les installe sur les sièges centraux et le reste de l’équipage les entoure. Dans le canal de réalité augmentée de nombreux écrans virtuels font leur apparition et le premier officier lance la procédure de désamarrage. L’avantage d’avoir choisi un vaisseau militaire c’est qu’ils sont toujours prêts à partir. Oh, et avoir quatre railguns capables de découper un vaisseau de ligne peut aussi avoir son utilité.

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