14 – Trend : État d’urgence

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L’explosion avait pratiquement balayé tout un niveau. Ce n’était pas une bombe au plasma, mais un explosif conventionnel : il s’agissait de se faire remarquer, d’importer la terreur dans la cité de la nuit. Elle était passée près de lui, accompagnant des débris venant des niveaux supérieurs. Une bonne chute de trente mètres. Heureusement avec la faible gravité, la rattraper ne lui aura causé qu’une fracture au poignet.

Quelle ironie : il était venu la surveiller et l’avait perdu à la surface. Pour finalement qu’elle lui tombe littéralement dessus. De gestes précis, il la soulève par-dessus la rambarde et la dépose à côté de lui. Un autre objet non identifiable s’écrase à quelques centimètres d’eux. Trend observe les étages au-dessus d’eux : visiblement, les derniers débris sont déjà retombés.

Le risque écarté, il interroge le réseau de surveillance technique : l’alerte au confinement a été lancée et deux dizaines de milliers de personne sont actuellement à la recherche d’un caisson où s’abriter au cas où le dôme céderait. Malgré l’alerte, lancée préventivement lorsque la détonation a été détectée par les systèmes de la colonie, tous les indicateurs semblent indiquer qu’à part cinq passerelles et trois étages de vitres, aucun dégât structurel n’avait été enregistré. La cité vivrait.

L’enfant déguisée en super héroïne se réveille péniblement, Trend se tourne vers elle. « Une cape, a-t-on encore idée de porter une cape ? » se dit-il en examinant le matériel de la gamine. Reprenant une respiration plus forte et plus active, elle tente de se relever mais une douleur à la hanche semble l’en empêcher. Trend pose un genou à terre pour l’examiner mais Nightly le repousse avec force.

« Ça va aller, on ne peut pas compter sur les antalgiques. Merde, je me suis aussi explosé le poignet ? Peste-t-elle.

– Désolé, il fallait bien te rattraper, sinon, c’était cinquante mètres de plus et je n’avais pas vraiment envie de descendre sur le dôme, lui répond le wardner avec un ton sarcastique.

– Je me serais douté qu’elle t’en parlerait… En même temps, elle me l’avait dit.

– Et maintenant, que vas-tu faire ?

– Fouiller l’appartement de Brawnet, on ne fait pas sauter tout un quartier sans raison.

– Tout un quartier c’est un peu excessif, non ? » fait-il remarquer, puis voyant que l’enfant commence déjà à reprendre la route : « Ça te dérange si je t’accompagne ?

– Est-ce que mon avis est vraiment important ? réplique l’enfant visiblement peu enthousiaste à l’idée d’être accompagnée.

– Il l’est. Mais dans ton état, je ne suis pas certain que ce soit une bonne idée de te laisser seule. »

L’enfant émet un long soupir en guise de réponse. Le wardner la suit avec un air nonchalant, les mains dans les poches, écartant les rabats de son manteau brun. La nuit ne fait que commencer sous les eaux et la glace d’Europe.

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