Texte 1

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Quand elle ouvrit les yeux, le soleil était déjà levé ce qui ne voulait pas dire grand-chose vu qu'on était en plein été. Valiana s'étira, avant de jeter un coup d'oeil sur son portable. Vu l'heure, son père devrait déjà être là.

En tournant la tête dans le lit, elle apprit que son compagnon de la veille s'y trouvait encore. Elle soupira, avant de le secouer. L'autre grogna, en marmonnant qu'il était encore fatigué. Un sourire se dessina sur son visage. Elle avait la technique pour le faire se lever rapidement.

– Il est 7h30. Mon père devrait déjà être rentré du boulot. Je vais te le présenter.

Comme prévu, le garçon sauta du lit.

– Quoi ?! Euh… Il faut que je file !

C'était marrant de voir l'air perdu sur son visage. Ses cheveux blonds en bataille ne faisaient qu'ajouter à sa confusion. A moins que ce ne soit le fait qu'elle soit nue devant lui.

L'ignorant, elle ouvrit l'un des rangements qui ponctué le camping-car. Ici, tout avait été optimisé pour gagner le plus de place possible. Elle tira des sous-vêtements propres, avant de les passer. En dentelle et transparence, il lui donnait l'air plus âgé qu'elle ne l'était réellement. Ils lui avaient tout de suite plu dans la vitrine du magasin. Sans s'en rendre compte, la jeune fille s'était arrêtée pour les fixer.

Comprenant ce qui l'intéressait tellement, son père était entré pour lui offrir. Sur ce point, elle s'avérait être une adolescente chanceuse. Ce n'était pas tous les parents qui feraient ça, pour leur enfant. Le sien privilégiait avant tout son bonheur.

Récupérant le short en simili-cuir de la veille, elle le passa. Un débardeur blanc très échancré compléta la tenue. On voyait en détail son soutien-gorge par transparence. Le garçon n'en perdait pas une miette. A croire qu'il avait envie de remettre le couvert.

Il était là, figé avec son pantalon dans les mains et sa chemisette ouverte.

Avec un sourire, Valiana s'approcha. En la sentant aussi près, l'autre retint son souffle.

Se saisissant des deux pans du vêtement, elle entreprit de le boutonner tout en le regardant dans les yeux.

– Pour le bas, tu as aussi besoin d'aide ou ça ira ?

Il ne répondit pas, mais se mit mollement à l'action, tentant de remettre à l'endroit son pantalon. Même dans l'action, il garda son caleçon collé sur son entre-jambe. Que tentait-il de lui cacher de manière aussi pitoyable ? Après ce qu'il avait fait la veille, c'était bien le moment d'être gêné.

Haussant les épaules, la jeune fille se décida à sortir. Traversant le camping-car, elle nota les traces de la présence de son père. Le casque de moto sur le plan de travail, ainsi que les gants et le gilet réfléchissant traînant sur le siège conducteur.

Gagnant l'extérieur, elle retrouva son parent attablé sous le parasol. Chapeau de cow-boys visé sur la tête, il s'était installé sur un fauteuil de jardin en plastique blanc. A croire qu'il luttait contre la canicule alors même qu'il ne faisait pas encore si chaud. En l'entendant arriver, il se tourna vers elle.

Bonjour ma grande.

– Bonjour papa.

Depuis la mort de sa mère, il avait gardé cette sale habitude de lui parler par la pensée. Un pouvoir qu'il avait acquis depuis sa rencontre avec une certaine drogue.

Ce qui pouvait s’avérer formidable, se montrait parfois très pensant lorsque son géniteur refusé de desserrer les dents si la situation ne l'y obligé pas. Bien sûr, Valiana pouvait lui répondre dans sa tête. Mais elle avait besoin de dire ses mots à voix haute, comme pour se rassurer elle-même.

– Comment ça s'est passé ?

Il haussa les épaules.

Ça s'est passé.

Avec un soupire exaspéré, elle récupéra la cigarette dans la main de son père, avant de la porter à sa bouche pour en aspirer la fumée.

Fait comme chez toi.

– Je suis chez moi…

La jeune fille en profita pour embrasser son père sur la joue.

Tu n'étais pas seule…

Plus une constatation qu'un reproche.

A regret, elle passa en mode transmission de pensée.

Non. Un mec rencontré hier, près de la piscine. Il est encore là.

Intéressant ?

Il l'était beaucoup plus hier. Ce matin, on croirait juste un gosse égaré.

Il est peut-être encore jeune ?

Je ne sais pas. Hier, il disait avoir vingt-et-un ans.

Son père hocha la tête, avant de déposer un sachet de la boulangerie devant elle.

Croissant au chocolat !

– T'es le meilleur des pères de l'univers !

J'en doute fort…

Il en profita pour récupérer sa cigarette, elle se laissa faire.

Je te laisse fumer cette merde...

Ce n'était pas la seule chose qu'il la laissé faire. Beaucoup de ses amies n'auraient pas eut le droit de ramener un éventuel petit copain chez elle, même si celui-ci dormait dans le garage. Alors qu'elle pouvait faire venir des coups d'un soir. Après, elle savait se montrer raisonnable et n'en abusait pas.

– Tu veux un soda ?

Oui, pourquoi pas...

Rentrant dans le camping-car, Valiana croisa le garçon de la veille.

– Euh… Je vais y aller… Je… J'ai des choses à faire…

Elle haussa les épaules.

– D'accord, comme tu voudras.

La jeune fille se pencha sur le frigo pour en tirer des canettes fraîches. Un toussotement lui parvint et en se retournant, elle vit détaler son partenaire de la veille. Cela la fit ricaner, et elle retourna jusqu'à la table de jardin sur laquelle, elle déposa son chargement.

Pas étonnant que l'autre est fuit devant son père. Même si celui-ci avait la cinquantaine, il était encore bien conservé. Vêtu d'un t-shirt blanc à manche courte qui permettait de voir ses bras musclés, il portait par-dessus un gilet en cuir. Ses cheveux longs couleur chocolat était retenu par un élastique. Sur sa tête un chapeau semblable à ceux des cow-boys dans les films, sur son oreille gauche, une rangée d'anneaux doré, et sur son nez des lunettes de soleil. Si l'on ajouté à cela son air peu avenant, sa cicatrice qui lui descendait de la pommette à la mâchoire et le fait qu'il ne desserrait pas les dents, il n'y avait rien d'exceptionnel à ce que le garçon se soit sauvé sans demander son reste.

– Tu l'as fait fuir !

Ce petit con te mater allégrement le cul.

Cette remarque la fit rire.

– Il le reverra pas de si tôt, autant qu'il en profite.

Il ne t’intéresse pas ?

– Il n'avait franchement rien exceptionnel.

C'était sa première fois…

Tu crois ?

J'en suis quasiment certain. Il avait l'air trop stupide ce matin. D'ailleurs, à ce propos, si tu ne comptes pas le revoir, envoie-lui un SMS. Qu'il n'aille pas se vanter partout de d'avoir couché avec toi, puis t'avoir larguée. Tu as son numéro ?

La jeune fille hocha la tête. Suivant les conseils de son père, elle tira le portable qu'elle avait glissé dans sa poche, quelques minutes auparavant.

« Désolée, ça n'a pas collé entre nous. Mieux vaut qu'on arrête les frais. Bye Valiana. »

Fière de son message, elle le montra à son père.

S'il comprend pas avec ça, c'est qu'il est vraiment con.

L'adolescente reposa le portable sur la table.

Comment tu as fait pour t'intéresser à lui ? Tu avais bu ou quoi ?

– J'ai peut-être forcé sur la bière.

A ses mots son père fronça les sourcils.

Tu sais ce que j'en pense ?

– Ça t'empêche de tirer droit…

Exactement.

Pensant ses mots, il but un peu du soda.

Pour ma défense, je n'avais pas besoin de tirer hier...

Valiana sentit le regard de son père se poser sur elle.

– En même temps, ça valait pas franchement le coup de boire.

Évidemment, son géniteur ne buvait pas. Il n'avait pas non plus fréquenté de femme depuis la mort de sa mère. A croire que son seul vice était les cigarettes qu'il fumait tous les jours. C'était celui de celle dont il avait partagé la vie, et qu'il avait adopté à son tour.

L'adolescente sourit. Dans leur famille, c'était elle qui passait pour la dévergondée. Alors elle tendit à nouveau la main pour s'emparer du paquet de tabac devant son père. Celui-ci soupira avant de lui donner ce qu'elle voulait. Heureuse, elle aspira la fumée du tube. Quitte à avoir mauvaise réputation, autant le faire jusqu'au bout.

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