Chapitre XV : Le Cœur et ses peines, Partie 2

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 Pour moi c'était un délice tout nouveau que celui de s'enfoncer dans une telle quantité d'eau, à une telle température. J'adorais nager, mais les quelques rivières locales étaient ou trop froides, ou dégoûtantes, je pensais donc pouvoir tirer une croix sur l'idée d'être entièrement immergée et en même temps de savourer l'instant. Comme quoi je me trompais. A peine eus-je les fesses qui touchaient la surface, que je décidais de m'écrouler dans ce trou d'eau fumante, où je m'étendais jusqu'à ce que, ma tête aussi se retrouve sous la surface, et que j'ai l'impression d'être enveloppée dans un cocon brûlant. Je restais quelques instants ainsi, puis m'extirpais le visage du bain.



 « Voilà, il ne restera plus qu'à les mettre à sécher devant la cheminée du salon et demain tes habits seront propres et secs. Me lançait Mylteïne toute joyeuse, avant qu'elle ne se glisse dans l'eau chaude en se mettant près de moi. Tu me racontes ce qui ne va pas de ton côté ?

- C'est idiot, avec ces quelques instants passés en ta compagnie, je me sentais presque suffisamment bien pour tout oublier. Le coup de la bière renversée sur la figure ne m'a pas arrangé le moral, il y a aussi eu plus tôt dans la journée, ces gamins kidnappés qui sont arrivés, cela m'a ruiné l'humeur. Puis, le plan horrible du boss me revenait à l'esprit. C'est une catastrophe, le boss souhaite que nous attaquions Bourg-en-Or et que nous fassions de tous les habitants des esclaves.

- C'est sérieux ?

- On ne peut plus... Cela va être un bain de sang en plus. Ce fou a fait de moi sa pièce maîtresse, il veut que j'assassine le chef de la garde.

- Ca serait un jeu d'enfants pour toi, non ?

- Je ne sais pas. Il n'y a qu'ici que je me suis battue. Je n'ai jamais levé une arme en direction d'un civil ou d'un garde. Puis... Je veux partir d'ici, j'en ai marre, je n'en peux plus de cette fausse vie.

- Ah... Tu vas partir. Je lisais une immense déception dans ses yeux.

- Mais tu viendras avec moi, pas vrai ? Ces quelques mots la firent changer d'expression du tout au tout.

- J'en rêve mais, comment va-t-on faire pour l'argent ? Je n'ai pas non plus grand chose pour être très autonome financièrement. Puis que voudrais-tu faire à l'extérieur ?

- Partir en voyage ! Faire le tour de Mithreïlid, cela serait génial, il y a tant à voir, et tellement de choses à faire loin de ce bâtiment en ruine. Puis... J'ai amassé beaucoup de butins de mon côté, l'argent ne serait pas vraiment un problème.

- Et pour demain, que comptes-tu faire ? S'ils parviennent à leurs fins, nous serons bloquées pour toujours ici, non ?

- Je ne compte pas les laisser faire quoi qu'il en soit, je n'ai juste pas encore réfléchi à comment. Mais pour toi et les autres filles, j'ai sûrement une solution voire même un plan ingénieux !

- Je t'écoute.

- Demain, je dois partir seule pour ma mission, et prendre position en ville. Cela dit, je sais que le convoi sera bien plus lent à arriver sur place que moi, et le fait qu'ils doivent se placer aux quatre entrées de la ville me laissera encore plus de temps. L'Orphelinat sera donc sous une surveillance amoindrie, c'est là qu'il faut agir.

 En premier lieu, je défoncerai les porte de la salle où les butins sont conservés, puis, je ferai une diversion dans le parc, à ce moment-là, toi et les autres filles en profiterez pour récupérer le plus d'argent possible, puis vous incendierez la salle, tout fondra et ce crétin n'aura plus qu'à se mordre les doigts sans argent pour entretenir sa milice de poche. Moi je serai déjà en ville et j'improviserai pour la suite. Tu penses pouvoir convaincre les autres... ?

- Oui, je pense, mais où stockerons-nous ce que nous ramasserons, et que ferons-nous après nous être enfuies ? Ils nous rechercheront, non ?

- Pour le stockage, il y a des fermes abandonnées à quelques minutes d'ici, j'y passe souvent et rien n'y bouge, j'y ai laissé quelques babioles brillantes, et elles y sont toujours. Pour la suite, même si vous ne réussissez qu'à emporter quelques sacs de pièces, il y a une taverne en ville à vendre pour une misère, nous pourrions toutes nous y installer, je m'occuperai de notre protection. Nous pourrons ainsi redémarrer une nouvelle vie. Qu'en penses-tu ?

- Je te suis Lyore, ton plan me convient. Je suis si excitée de me dire que je vais enfin pouvoir réaliser mon rêve, et avec toi c'est encore mieux ! Me souriait-elle en posant sa tête sur mon épaule. Mais de ton côté ça ira ? Tu ne vas rien faire d'inconsidéré n'est-ce-pas ?

- Comme je t'ai dit, j'improviserai. Je ne compte pas mourir en te laissant seule... Je me rendais compte de ce que je venais de dire.

- Lyore... C'est vraiment ce qui t'empêcherait de mourir ?

- Je ne voulais pas le dire comme ça... Maintenant elle allait se douter de ce que je ressentais pour elle. Mais oui... Je ne peux pas me passer de toi, Mylteïne.

- Tu ne t'imagines pas ce que cela me fait. »



 Je ne répondais pas, j'avais peur qu'elle déteste ce que je venais d'avouer, j'étais effrayée qu'elle me voit différemment. Nous passions donc quelques minutes supplémentaires dans l'eau chaude, silencieuses, avant de nous nettoyer de haut en bas. Je me séchais seule, puis j'enfilais la robe de chambre de Myl', c'était une de ses nuisettes, je m'inspectais et me trouvais... Belle.


 Je partais sans un mot l'attendre dans sa chambre, m'allongeais dans son lit, après m'être débarrassée de la magnifique tenue et respirais son odeur imprégnée sur les draps, les songes tout embrumés. Peu de temps après, elle me rejoignait après avoir fait un tour au salon, et plongeait elle aussi sur le lit moelleux, en amenant son front contre le mien. À nouveau, je me sentais prise d'assaut par une multitude de sensations exaltantes.


 D'aussi près, je sentais l'air chaud qu'elle expulsait venir caresser mes joues, je fixais ses lèvres, tout en étant rongée par l'envie de les embrasser, juste pour voir ce que cela faisait, j'avais rangé mes doigts complètement crispés le long de mon corps. Une de ses mains vint se plaquer dans le creux d'une des miennes, j'étais en train de bouillir. Maladroitement, j'avançais le bas de mon visage vers son menton, et percutais son nez au passage, j'avais beau essayer de contrôler ma respiration, mon cœur battait si fort que mon souffle en était saccadé et inconstant.

 De la sueur perlait de mon cuir chevelu, je me sentais si bien, et en même temps j'avais si peur. Ce mélange de ressentis était en train de me rendre folle, et pas au sens malade, au sens hormonal. Si tout à l'heure quelques gouttes s'étaient échappées de mon vagin, j'avais l'impression qu'un torrent était en train de s'en déverser, aussi serrais-je les cuisses en essayant de me calmer. Je me rendais compte que j'avais instinctivement fermé les yeux, aussi je les ouvrais, et tombais dans les perles ocres que Mylteïne maintenait fixées droit sur mon regard.

 Nos lèvres étaient si proches les unes des autres, que je ne savais plus qui de moi ou elle respirait, aussi, toute tremblante et très lentement, je décidais de les avancer jusqu'à ce qu'elles entrent en contact avec les siennes. Au début, je restais immobile, comme si j'avais fait une bêtise et que je ne voulais pas continuer. Une fois encore, mes paupières s'étaient refermées, sauf que cette fois-ci, je ne savais pas ce que j'allais voir en quittant cette obscurité. Néanmoins, je laissais à nouveau la lumière parvenir à mes iris, et découvrais le visage rouge vif de Mylteïne.

 L'excitation me submergeait, et je me mettais à l'embrasser sans retenue, à tel point que ma main se défit de l'étreinte qu'exerçaient ses doigts dessus, tandis que je la plaçais sur un de ses seins. Elle me rendait chacun de mes baisers, jusqu'à ce qu'elle passe une de ses cuisses sur la mienne, et que je sente les fluides parvenant de son entre-jambe, dégouliner sur moi.


 Nos langues glissaient désormais l'une sur l'autre, comme nos corps, qui se percutaient nonchalamment, comme nos intimités dont les extrémités se caressaient l'une l'autre. Nos bouches se détachèrent, maintenant, elle me croquait la jugulaire, tout en laissant ses doigts venir se placer sur mon sexe trempé, ce qui provoqua chez moi un frisson à me faire cambrer le dos.

 Je la dévorais des yeux, et pressais un peu plus fort son sein que je tenais en main depuis quelques instants. Je ne savais plus si c'était sa main qui me caressait ou si c'était moi qui m'y frottais. Je voulais moi aussi lui donner du plaisir, aussi, je libérais sa poitrine et j'insérais mon index et mon annuaire dans son vagin, comme j'avais l'habitude de faire lorsque je me masturbais. Je ne m'étais pas entendue jusque là, mais je me rendais compte que nous étions toutes les deux en train de gémir sous les faits et gestes de l'autre.


 Une terrible crampe à la jambe me fit presque sursauter, durant cet instant, Mylteïne s'était levée du lit et avait saisi les objets sexuels que j'avais pris la première fois que j'étais venue ici, pour des armes. Elle m'en tendit un, dont le bois qui le composait été recouvert d'un verni ou en tout cas d'un revêtement lisse. Tandis que j'observais le jouet de plaisir qu'elle m'avait donné, je sentis alors mes petites lèvres être investies par le godemichet. Sans aucun doute, je n'avais plus le contrôle de mon corps, car tandis qu'elle effectuait des va-et-viens en moi, son autre main était en train de masser mon clitoris. Je croyais que j'allais imploser. Je me débattais afin d'aplatir Myl' sur le lit. Je l'embrassais.



 « Bon, je vais essayer moi aussi, d'accord ? Lui lançais-je maladroitement. Tu-tu me dis si je te fais mal, d'accord Myl' ?

- Je suis certaine que tu feras ça très bien...

- J'y vais alors...

- Oui. Vaaaaah. »



 Elle n'avait pas eu le temps de finir sa phrase, j'avais enduit l'embout de l'objet de toute la mouille qui coulait d'elle, et l'avais lentement enfoncé en elle. Je ne savais pas comment expliquer que ce que j'étais en train de faire, m'excitait encore plus que d'être l'objet de ses caresses et pénétrations. Son visage se déformait de plaisir, et rougissait de désir. Je mordais ses lèvres pendant que nos front se rencontraient allers après retours, retours après allers.


 Plus les minutes passaient plus j'avais chaud au bas-ventre, et plus nos convulsions mutuelles devenaient instables et irrégulierès. Par moment, je ne savais même plus comment remuer mes mains. Cependant, cet incendie allait prendre fin, je ne pouvais plus me retenir, et laissais mon intérieur exploser, dans une bouffée indescriptible de plaisir. Je m'étendais sur le lit les bras écartés, complètement amorphe. Je ne pouvais plus bouger, j'étais vidée de toute énergie, cependant, je voulais qu'elle aussi arrive à ce stade.



 " Dis Mylteïne, moi aussi je veux te faire jouir, comment je peux faire... ?

- Il y a plein de façon pour que ça, déjà là je...

- Non, je veux vraiment te faire succomber moi aussi. Il y a un moyen en restant allongée sur le dos ? Je suis complètement à plat là, désolée.

- Oui, il y en a un, mais... Elle me scrutait en empoignant un de mes seins. Cela va peut-être te mettre mal à l'aise.

- Essaye non ? Je te dirais si cela ne me plaît pas.

- D'accord, alors ne bouge pas. »


 Mylteïne retira le jouet que j'avais laissé en elle, puis elle se hissa au-dessus de moi, d'abord, elle m'embrassa, puis elle amena ses genoux de chaque coté de mon visage, elle s'accroupit au-dessus de moi, puis s'interrompit.


 « Tu es certaine que je peux continuer, hein ?

- J'en suis sûre, oui. Je suis toute à toi, Myl'. »



 Elle finit par descendre son bassin directement sur ma bouche, de sorte à placer son clitoris entre mes lèvres, elle plaça une de ses mains sur ma tête, puis elle commença à bouger son bassin d'avant en arrière. Je sentais sa mouille couler dans ma bouche, puis dans ma gorge, je ressentais toutes les vibrations qui émanait de son corps pendant qu'elle se frottait de plus en plus frénétiquement contre ma bouche. Je sortis ma langue et à assistai ses mouvements par des léchouilles ciblant sa petite boule chaude. Sa deuxième main attrapa mon visage tandis qu'elle le serrait de plus en plus fort. Je sentais de plus en plus de liquide se mélanger à ma salive.

 D'une main elle me masqua la vue, alors mon excitation repartit en flèche, je plaçai mes doigts autour de ses fesses, les pétrissai, et tandis que ses gémissements devinrent beaucoup plus brefs et frénétiques, elle eut à son tour une convulsion beaucoup plus distincte que les précédentes, je sentis cette fois-ci une explosion chaude et trempée m'emplir la bouche. Elle s'affaissait à coté de moi. Instinctivement, j'avais tout gardé en bouche et l'avais même siroté, son regard avait complètement perdu son focus, aussi se contenta-t-elle de m'embrasser, cherchant ma langue, tout en empoignant mes hanches et en blottissant son bassin contre le mien.

 Pour ma part, j'étais déboussolée, en bien, certes, mais je ne savais plus si j'étais en train de rêver où si je me sentais tellement bien que cela me paraissait irréel, pourtant, tout ce qui se passait actuellement était merveilleusement réel, il s'agissait du parfait contraste avec tout ce que j'avais pu vivre jusque là. Je baignais dans un bonheur immaculé et délicieux, l'embrassant avec désir et amour. Je passais mes doigts dans ses cheveux, et finalement, nos langues se déliaient, alors que nous nous endormions, l'une contre la bouche de l'autre.

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