Chapitre XIV : Le Cœur et ses peines, Partie 1

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 Je me hâtais de rejoindre le deuxième étage, poussais la porte vitrée feutrée par les épais rideaux rouges, et me retrouvais enfin dans un environnement plus calme, j'ôtais mes bottes que je laissais près de l'entrée. Bien que je m'étais surtout rapprochée de Myl', les autres femmes du lieu, à force de me voir venir et repartir avaient fini par me laisser rentrer telle que je le voulais, et parfois même me témoigner un élan de sympathie.

 J'avais ici aussi un surnom « la petite muette », qui me permettait en quelque sorte de dire que je faisais « partie » du groupe, et ainsi, que ma fréquente présence ici ne soit pas l'objet de commérages indiscrets. Une des filles m'accueillit et sans que j'eus quoi que ce soit à mimer ou à désigner du doigt, m'indiqua que Mylteïne était bien dans sa chambre. Je m'y rendais sans perdre un instant, puis frappais à sa porte.

 « Entrez. »

 Je rentrais et refermais précautionneusement derrière moi. Mylteïne était là, allongée sur son lit, toujours aussi belle que je l'avais vue la première fois que j'étais venue ici. Elle était sur le dos, les jambes posées l'une sur l'autre, les mains derrière sa tête, sur l'oreiller. Ses hanches sveltes mais musclées appelaient mes yeux qui parcouraient son corps sans aucune gêne, je fixais sa poitrine ferme et généreuse, son torse se gonflant et se dégonflant sous sa respiration.

 Je croisais ses lèvres pulpeuses que j'aurais voulu plus d'une fois croquer pour voir si elles étaient aussi tendres qu'elles n'y paraissaient. Je restais coite, les jeux de lumière dessinaient sur son corps des ombres séduisantes, la lueur des vives bougies murales faisaient rayonner sa peau brillante, s'illuminant de la transpiration qui sillonnait ses courbes. De la transpiration.. ?

 « Lyore, c'est toi. Me saluait-elle en souriant. Je ne savais si j'allais te voir ce soir, avec le tumulte qu'il y a en bas...

- Je... Ma colère ne s'était pas réellement envolée tel que je l'espérais en croisant son regard. Tu as...

- Ah. Oui Lyore, cela faisait une éternité c'est vrai, mais ce soir, j'ai pris un client. Elle semblait deviner que cela avait créé quelque chose chez moi, elle se levait. Ça ne va pas ? Je ne t'ai jamais vue comme ça.

- Non ce n'est rien. C'est... Je sentais me monter aux yeux une sensation étrange. C'est juste que... Ma voix venait de se troubler elle aussi, tandis que ma vue se floutait complètement, les lumières se profilaient au bout de pointes lumineuses. C'est juste que... Je sentais que j'allais me déchirer de l'intérieur. C'est juste que j'ai passé la pire journée de ma vie. J'éclatais en sanglots, tombais à genoux, laissant ma tête partir en avant, que Myl' récupérait de ses mains et posait sur son ventre chaud, tandis qu'elle me blottissait contre elle.

- Avant cela n'aurait pas pu fonctionner mais... Tu peux tout me dire Lyore, tu le sais. Me proposait-elle d'une voix douce et apaisante alors qu'elle passait ses doigts dans mes cheveux avant de s'interrompre. Que-t-est-il arrivé Lyore ? Tu es trempée et... Ça pue en plus, on t'a renversé de la bière dessus ?

- Oui. Bougonnais-je. Mais c'était un accident je crois.

- Allons prendre une bonne douche, tu veux bien ? Cela te détendra, j'en suis sûre.

- D'accord, je te suis. Lâchais- je en essayant de me clarifier la voix, tout en essayant d'imaginer comment un rinçage à l'eau froide pourrait me faire aller mieux. »

 Mylteïne m'aida à me relever puis se vêtit de son habituelle robe de chambre transparente et empoigna sur une étagère une autre pièce de tissu. Elle m'attrapa par le bout des doigts et m'amena au bout du couloir, qui, malgré le nombre de fois où j'étais venue ici, m'était toujours inconnu. Une épaisse porte en bois grinçante gardait bien secrètement un paradis fumant.

 À peine avions nous pénétré dans cette salle reculée, que l'humidité des larmes qui submergeait mes yeux était remplacée par la vapeur qui se dégageait des bains. Dans un coin de la pièce, une imposante cuve en fonte surmontait un brasier crépitant, plusieurs tuyaux semblaient partir de l'immense réservoir et se dirigeaient aux quatre coins du lieu.

 « Prends garde à ne pas mettre les pieds dessus, tu serais brûlée immédiatement Lyore. Venait de me prévenir Myl', consciente de ma curiosité.

- Ah quoi servent tous ces tuyaux ?

- Et bien à chauffer l'eau, comment pourrait-on se doucher à l'eau chaude sinon ? Vous aussi, vous... Elle réfléchit. Ne me dis pas que vous devez vous laver à l'eau froide ?

- Si. Je pense que cela explique l'odeur de beaucoup de gens ici, ce n'est pas trop motivant la perspective d'une eau glacée. Je me rendais une de fois plus compte que j'avais vraiment vécu tous ces cycles dans un confort minime.

- Cela fera au moins un bon point dans cette journée. Elle me souriait, sachant que cela allait me faire hausser le coin des lèvres, ne serait-ce que pour un instant. Tu as des affaires de rechange dans ton dortoir ou non ?

- Et bien... Je ne répondais pas, baissais la tête, consciente qu'une fois de plus, je m'étais toujours contentée du strict minimum.

- Je vais m'en occuper, ce n'est pas grave. Tu peux te... »

 Elle croisa mon regard qui s'enfuyait vers le sol et plutôt que de continuer sa phrase, elle déposa la tenue supplémentaire qu'elle avait emporté au mur puis ôta sa nuisette qu'elle jeta avec désinvolture par terre. Mylteïne passa derrière moi, et commença à me déshabiller. Normalement, je pense que je me serais enfuie en courant mais sa présence me faisait du bien et j'avais confiance en Mylteïne, aussi me laissais-je faire.

 Ses mains m'encerclèrent, elles défirent avec grâce la boucle de la ceinture qui empêchait à ma tunique de flotter autour de mes hanches, récupéra la bande de cuir et la posa sur sa robe de chambre, ensuite, elle prit le temps de dénouer les lanières en jute qui maintenaient ma tunique fermée dans le dos et ma capuche attachée. Ses doigts glissèrent sur mes omoplates et firent coulisser le tissu le long de mes épaules, elle revint face à moi.

 Je ne regardais plus le bout de mes pieds désormais, mais son regard qui s'accrochait à moi. Elle saisit alors le haut de mon habit qu'elle avait commencé à faire glisser et le laissa tomber au sol. Je me retrouvais en pagne et en chemisette. Je crois bien que personne ne m'avait jamais vu si peu vêtue, mais elle ne s'arrêta pas, et après m'avoir fait lever les bras en l'air, elle ôta ma liquette miteuse, je croisai immédiatement les bras autour de ma poitrine.

 Je n'osais plus la regarder dans les yeux, je me sentais sans protection, vulnérable ; néanmoins, Mylteïne dégageait quelque chose de si spécial, que je finis tout de même par fixer son visage, elle me scrutait, je dirais même qu'elle attendait que je la regarde. Ses yeux ocres étaient entourés de longs cils noirs qui donnaient à ses iris sombres une profondeur incroyable, sans que je puisse le contrôler, je me mordis les lèvres, et inconsciemment, laissais mes bras retomber le long de mon corps. Ma pudeur pouvait bien attendre, après tout, j'avais passé mon temps à la voir nue ou peu vêtue.

 Ses paumes vinrent saisir mes hanches, elles étaient si douces que mêmes mes cicatrices sur le bas-ventre ressentirent leur infinie tendresse, ses deux index agrippèrent les bords de mon pagne et lentement le délogèrent de ma taille. Elle me poussa de quelques pas en arrière, récupéra toutes mes affaires et les mit à tremper dans un baquet d'eau dans lequel elle jeta un petit carré blanc, puis elle vint à nouveau se placer face à moi. Je lisais sur ses joues l'expression de sa joie la plus sincère, sa bouche légèrement entrouverte me laissait apercevoir ses dents se confronter à sa lèvre inférieure.

 Je me remémorerais aller la voir, mon premier livre dérobé dans les mains, je me souviens aussi me retrouver nez-à-nez avec sa poitrine qui m'arrivait à hauteur de visage. Aujourd'hui, ce sont ses yeux qui sont face à mon regard. Je sentis mes pommettes chauffer, puis mon corps tout entier lorsque ses tétons se pressèrent contre les miens, et que je sentis son étreinte autour de moi. Je ne savais pas où mettre mes mains, à vrai dire, j'étais en train de me poser toutes les questions du monde, à tel point qu'aucune d'elle ne m'apparaissait clairement à l'esprit, aussi me contentais-je de placer une main dans le haut de son dos et l'autre sur sa cuisse. Elle ne me repoussa pas, puis me serra contre elle, avant de poser sa tête dans l'enclavurede mes épaules et de mon cou.

 Pour la première fois de ma vie, quelque chose fit vibrer mon intimité, quelque chose venait de déclencher une coulée anormalement humide et chaude de mon vagin. J'avais beau vouloir l'expliquer de milles façons possibles, je savais bien que si l'amour existait, c'était le sentiment qui actuellement aurait fait dérobé mes jambes sous mon poids...

 Mais cette flamme qui consumait mon corps de l'intérieur, Myl' m'en avait déjà parlé, il s'agissait du désir. A cet instant précis je remettais en question tous les éléments qui composaient cette combinaison improbable. Je me demandais si mon amour était bien fondé, je me questionnais pour savoir si ce ressenti n'était pas déplacé, si ce n'était pas incongru que de me m'émouvoir alors que Mylteïne avait et a eu des rapports intimes et sexuels avec beaucoup de personnes, peut-être allais-je moi aussi devenir une cliente juste une cliente... Cette idée me glaçait le sang.

 « Je sais ce que tu dois être en train de te dire, tu sais Lyore. Mylteïne venait d'interrompre le fil de mes pensées.

- Mais je ne me dis rien. Enfin...

- Tu sais, c'est quelque chose que j'ai remarqué chez toi la première fois que tu es venue ici. Me lançait-elle, en faisant se rejoindre ses mains au creux de mon dos.

- Hein ? Mais quoi donc ? A l'époque je n'... Je me sentais si contente qu'elle me coupe.

- Déjà à ce moment-là, tes yeux parlaient énormément pour toi. Sûrement parce qu'aucun mot n'était jusqu'alors sorti de ta bouche. Elle plaquait son bassin contre le mien.

- Que veux-tu dire par là ? Qu'est ce que je disais... Enfin, qu'est ce que mes yeux disaient ? Je n'arrivais pas à me concentrer complètement, la proximité de son visage, la pression délicate de ses doigts contre mes reins, tout était fait pour que mon esprit soit sollicité sur toute chose, autre que mes pensées.

- Tu sais Lyore, il y a de ça cinq cycles, quand tu es venue à cet étage en espérant trouver de l'aide, c'était moi qui était en détresse. Je ne comprenais pas où elle venait en venir, aussi la laissais-je continuer de parler. Mon métier, tu te doutes bien que ce n'est pas celui que je voulais faire, enfin, maintenant au moins tu en es sûre.

 Toute petite, je lisais énormément, à tel point que je ne souhaitais qu'une chose à mon tour, c'était de grandir et de partir à l'aventure, pour écrire une histoire unique. Je voulais voyager dans tout Mithreïlid pour en conter les merveilles. Cependant, il y a treize cycles, tout a changé, les gens sont devenus méfiants et le banditisme est venu au monde. Ma famille en a été victime, nous avons été les cibles d'un cambriolage qui a mal tourné. Mon père et ma mère ont été assassinés ce soir là, et moi on m'a enlevée. Elle soufflait.

 À ce moment-là je n'avais que dix cycles, et c'est seulement deux ans plus tard, que j'héritais ici, de la chambrette que tu connais si bien, et du rôle qui va avec. Mylteïne croisait les bras et perdait son regard dans le vide. J'ai été forcée de faire des choses qui ont fini par me dégoûter de moi- même, qui sont venues à détruire mon rêve, puis à m'aliéner.

 Tous ces corps et personnes que j'ai embrassés, sucés, griffés, qui m'ont pénétrée, qui m'ont donnée du plaisir, qui m'ont souillée ; ils avaient eu raison de moi. Le matin je me réveillais, je comptais l'argent que j'avais gagné entre l'après-midi et la fin de la nuit, je comptais la part dont le boss m'extorquait, puis j'attendais qu'on me sollicite, enfin... Elle levait les yeux au ciel.

 Qu'on sollicite mon corps. Les journées passaient, les cycles se succédaient, tandis que moi, je m'étais défaite de mes chaînes pour finalement rester dans cette cage, dans laquelle je me croyais bien lotie. Parfois, tu sais, j'espérais me réveiller d'un rêve qui avait duré une éternité, je croyais que j'allais avoir le cran de partir, par la grande porte du hall de cette bâtisse maudite.

 Mais non, quand bien même je le souhaitais au fond de moi, j'avais l'impression de tomber au fin fond de moi-même, et que cela serait la dernière chose que j'allais faire de ma vie ; j'étais perdue, et j'attendais que l'on me sauve. Aussi, un jour, je me levais, et constatais malgré l'heure qu'un client était déjà là, assis dans le fauteuil, en train d'ôter son bas, et d'attendre que je vienne lui prodiguer mes petits soins. Mais non...

- Qui était-ce ? La questionnais-je.

- C'était toi Lyore et j'avais déjà entendu parler de toi.

- Comment ça ?

- Tu sais, dans l'Orphelinat, les nouvelles vont vite, et les rumeurs circulent encore plus vite quand une personne cumule tant de points exceptionnels et effrayants à la fois.

- Je ne comprends pas. Et c'est vrai que je ne comprenais pas ce qu'elle voulait dire, j'étais juste une enfant à cette époque.

- "La capuche muette". C'était déjà le nom avec lequel on t'avait étiquetée. Quand les hommes parlaient de toi, qu'il s'agisse des bandits ou des habitants des villages voisins, je croyais que l'on me parlait d'une dangereuse psychopathe, d'un démon à l'allure d'enfant. Elle devait croiser mon regard un peu déconcerté d'entendre cela. Il faut dire que tu étais déjà ultra célèbre ici, tu avais volé tellement de gens en si peu de temps. Tu étais un sacré phénomène.

 De mon côté, je pensais que tu étais muette pour te donner un genre, comme si tu entretenais ta légende alors que tu n'étais qu'une mioche. Cela me faisait bouillir de l'intérieur, et sans te connaître, je te haïssais. Ses yeux fuyaient les miens. Je te voyais être la remplaçante de cet abruti de boss, la petite soldate parfaite, qui exécute les sales besognes sans se poser de question. Puis, alors que tu étais condamnée à mes yeux et que j'allais te virer du salon, tu me tendais un livre des deux mains, en posant sur moi un regard sans jugement, sans a priori.

 Au début, j'ai pris ça pour de la provocation. Puis, lorsque tu as insisté, j'ai vu un brasier au fond de tes yeux, pas de colère, mais de motivation. J'ai repensé aussitôt à tous les livres que j'avais lu avant ton âge, et je me voyais en train de te refuser cela. J'ai pris tellement de plaisir à te faire prononcer ton prénom pour la première fois, que je m'en suis voulue d'avoir machinalement parler d'argent après cela. Elle m'adressait un sourire rayonnant et empli de bienveillance.

 Sauf que toi, tu m'as tendu plus d'argent qu'on ne m'en avait jamais donné pour une session où je devais répondre aux besoins sexuels de mes clients ; et toutes les fois suivantes, tu continuais de m'en donner, sans que je ne demande rien.

 Finalement, Lyore, tu m'as sauvée. Elle saisissait une de mes mains. Je n'ai plus eu besoin en cinq cycles de retoucher qui que ce soit. Je me suis jurée que tu serais mon trésor à moi, et moi seule. Au début en tout cas, car tu as si vite grandi, que ce sentiment de protection que je croyais te procurer, s'est fait balayer dès que j'y ai pensé. D'une parce que je suis au courant de tes capacités et aussi parce que depuis le premier jour, depuis notre première rencontre, c'est toi qui m'a protégée. Tu as empêché de nombreuses personnes d'utiliser mon corps. Son visage était illuminé par l'éclat de sa joie.

 Débarrassée de ce fardeau, je me suis remise à lire et à songer à partir, et comme je te le disais, toi tu grandissais si vite... Tout comme ce que je ressentais pour toi, tout comme la façon dont je te regardais et ce que je percevais de toi. Tu as été mon élève, ma protégée, ma protectrice, puis mon amie et...

- Attends, tu as dit que tu n'avais rien fait depuis cinq cycles, mais tout à l'heure... Tu étais transpirante. Lançais-je, jalouse.

- C'est vrai que ce soir, quelqu'un m'a demandé, et j'avais besoin de savoir si j'étais encore prisonnière de ça. Sauf que cela m'a plus dégoûtée qu'autre chose. Je pensais aller me doucher quand tu es arrivée, en fait je ne voulais pas que tu me trouves comme ça. Cela t'a fait quelque chose ?

- Et bien... Je me demandais si je devais lui révéler mon ressenti, peut-être devrais-je le lui dire, après tout elle venait de se confier sur toute sa vie. J'étais morte de jalousie Myl'. Et je ne sais pas si c'est à cause de toute cette journée ou juste de savoir que quelqu'un t'avait touchée. Mais c'est idiot, je sais... Je fuyais une fois encore son regard, mais une de ses mains vint se placer sous mon menton et hissa mes yeux en face des siens.

- C'est loin d'être idiot et cela me fait du bien. Non pas que je veuille te faire souffrir, ça non, mais... Son visage que je n'avais jamais vu froissé par une émotion autre que le rire, venait de se teindre d'un éclat rouge. Mais cela me touche énormément, à tel point que je ne peux le décrire en fait. Elle me susurrait cela tandis qu'elle décollait de sa deuxième main mes cheveux qui s'étaient entremêlés à cause de la bière.

- Je crois que ton visage parle aussi, finalement. Gloussais-je.

- Hmmm. Elle ne répondait pas à ça, et esquivait même ma remarque, en changeant de discussion. Tu m'as écoutée, maintenant c'est à moi d'être là pour toi, va te mettre dans un des bains, je nettoie ta tunique et te rejoins.

- D'accord, j'y vais. »

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