Chapitre 19G: octobre 1770

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Comme il fallait bien demander l'autorisation d'Auguste, Camille insista d'abord pour que j'aille moi-même lui parler, mais je refusais gentiment, ce qui la rendit nerveuse. Elle triturait son mouchoir blanc devant la porte du bureau, attendant qu'il lui ouvre, me lançant des regards inquiets. Tenant Auguste fils dans les bras, je me trouvais également inquiète. Puis la porte s'ouvrit comme par enchantement, ma sœur accorda quelques mots à son époux, qui la laissa entrer dans le bureau, avant de refermer doucement la porte.

Quelques minutes plus tard, Camille ressortit, avant de courir presque vers moi.

—''Il a dit oui ! A condition que nous lui détaillons où, comment, quand et avec qui nous y allions.

—'' Ce n'est ensuite que du détail. Alors Camille ? Votre époux est horrible ? Je ne veux plus vous entendre dire cela, il n'y a qu'un mari en or pour accorder ce privilège à son épouse.

—''Quand voulez-vous partir, et où ?

—''Honfleur, c'est la ville au bord de la mer la plus proche de Paris. Je pensais partir cinq jours à compter de la date de votre anniversaire. Vingt - quatre ans déjà, et, dans un an vous êtes majeure !

—''Cela ne changera rien du tout. Que je sois majeure ou non, je serais toujours sous l'autorité d'Auguste. Où logerons nous ?

—''C'est un peu compliqué... disons que Joseph, le mari de France, a une sœur qui est actuellement mariée. Vous suivez ? Son mari a un frère qui vit dans une ville à côté avec son épouse et leurs enfants. Ils acceptent de nous héberger, à condition que nous n'occupions qu'une chambre et que nous nous fassions discrètes.

—''Je crois avoir compris. Donc nous partons dans un mois ?

—''Oui. C'est un cadeau pour votre anniversaire.

—''Je vous serais toujours reconnaissante de ne jamais oublier mes anniversaires... mais cela vous arrange aussi de prendre des vacances. Je me trompe ?

—'' Camille, vous ne voyez pas que je pense avant tout à vous ?

—''Louise, c'est de l'humour...

—''Et bien voilà une chose que nous ne partageons pas.

D'après mes savants calculs, il nous faudrait quarante et une heure pour atteindre Honfleur. Si nous prenions cinq jours de repos, nous ne passerons qu'une seule journée là bas. Cette unique journée se devait d'être ensoleillée, s’il pleuvait, je m'en trouverais bien déçue. Partir au mois de novembre n'était peut - être pas une bonne idée, mais je tenais à offrir cela a ma sœur à l'occasion de son anniversaire.

Chaque jour de ce mois d'octobre était un jour de moins à attendre de partir avec Camille. Mon éphéméride se vidait si lentement que j'accélérais parfois les choses en détachant les pages en avance... Tout le mois j'eu peur qu'Auguste change d'avis ou Camille tombe malade. Mais rien de cela n'arriva et le jour tant attendu pointa bientôt à l'horizon.

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