Chapitre 22F: janvier 1774

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Malheureusement, d'importantes douleurs au bas-ventre début janvier l'obligèrent a s'aliter et elle me dira plus tard qu'elle avait fait une fausse couche tardive, puisqu'un enfant mort complètement formé mais minuscule était tombé dans un bruit sourd au fond de son pot de chambre. Voilà un drame qui enterrait définitivement son projet d'un septième enfant et la démoralisait pour la nouvelle année. Je pleurais, France me réconfortait, mais je savais que ce n'était pas uniquement pour cela, c'était surtout cet enchaînement de drames qui me faisait craquer.

Alors que je voulais le calmer de sa faim en lui donnant mon petit doigt a suçoter, je sentais deux petites bosses sur la gencive de Léon - Paul, bientôt ses dents perceraient, j’espérais juste qu'il ne souffre pas trop. Je pleurais souvent pour un rien ces temps - ci, dès que Léon haussait la voix après moi, je tombais en pleurs, ou dès que mon fils ne voulait pas manger, je craquais. Camille me manquait et rien ne pouvait y faire, parfois je lui parlais, ou dans mes crises de larmes je la réclamais, j'avais parfois besoin de retrouver le réconfort auprès d'elle, comme dans ma petite enfance quand mon oncle me frappait.

Mon nouveau - né ne pleurait plus la nuit mais quand il dormait j'avais peur qu'il ne se réveille pas comme Camille, alors je le secouais pour être sûre. Il pleurait alors et cela m'empêchais de dormir, alors je m'énervais. J'étais à bout de nerfs, tout me paraissait difficile. Certains matins je ne trouvais plus de sens à ma vie, a quoi bon vivre si c'est pour être malheureuse ? Alors je pensais a en finir : laquelle de la corde ou du couteau tuait le plus vite et avec le moins de souffrances ? Mais je trouvais mes pensées absurdes quand je voyais mon petit garçon dans son berceau, bref, je ne savais plus où j'allais, j'avançais dans un brouillard total.

Il y eu bientôt des tensions dans cette atmosphère déjà étouffante, surtout entre Gustavine et Malou qui ne se supportaient plus, Malou étant énergique et bavarde, Gustavine d'avantage calme et réservée. Tous les soirs cela finissait en pleurs et en cris, car Gustavine, qui ne supportait pas le bruit, menaçait Malou qui refusait ensuite de dormir dans sa chambre. J'en parlait a Léon.

—''Nous n'avons pas assez de place dans cet appartement. Il se crée des tensions entre les enfants et cela n'est plus possible.

—''J'en ai bien conscience, mais que voulez-vous que j'y fasse ?

—''Nous pourrions peut - être déménager dans un logement un peu plus grand...

—''Je commence tout juste à me faire un nom et une clientèle. Un appartement à Paris coûte très cher et le roi ne nous épargne pas les lourds impôts. Je suis désolé, nous devrons faire avec encore quelques temps. Je réfléchis, mais ce sera difficile de trouver plus grand avec les moyens que j'ai. Pourquoi ne pas faire dormir votre nièce avec vous, et déplacer le berceau de Léon - Paul dans la chambre de Gustavine et Caroline ?

—''C'est un nourrisson, il a besoin de moi la nuit.

—''Il s'y fera bien, de toute façon c'est la seule solution possible.

Nous échangeâmes les lits de Léon - Paul et de Malou, mais dès le soir suivant, les petites en allant se coucher le réveillèrent, et il pleura, les empêchant de dormir, jusqu'à ce que la nourrice arrive en précipitation pour lui donner son sein. Pour éviter que ce genre d'incident ne se reproduise, les deux filles allèrent se coucher en même temps que mon fils, vers vingt - heures, mais incapables de s'endormir, elles finirent par revenir nous voir dans le salon. Je n'avais qu'une hâte, que l'on déménage dans un appartement avec une chambre de plus...

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