Chapitre 29K: mars 1781

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Léon – Paul rentra de l'école tout heureux, je l'entendais du haut où je baignais André, fiévreux, j'avais vraiment peur à ce moment-là en repensant à mon petit ange Simon, emporté une nuit par ce fléau, il y a sept ans déjà. Comme André était malade, il refusait catégoriquement de téter, m'occasionnant des souffrances insupportables dans la poitrine, que je parvenais tout de même à diminuer en tirant mon lait dans une vieille carafe que je vidais ensuite par la fenêtre, un geste impensable en temps normal mais rendu indispensable par la douleur absolument atroce. Je déshabillais André et descendais aider Léon – Paul à faire ses devoirs, l'enfant pleurant et transpirant dans mes bras. Il avait une poésie à connaître, quelques lignes d'écriture, et un passage de la Bible à lire. Il récitait mot à mot la poésie, lisait presque sans fautes le paragraphe et écrivait ses quelques lignes sans mon aide, à presque huit ans, il était relativement autonome dans ses devoirs.

—''Chuuuuuuut… Calmez - vous André… Je lui donnais mon petit doigt en espérant qu'il s'apaise.

—''Il est malade mon petit frère ? Questionna Léon – Paul en me regardant de ses yeux d'ange.

—''Un peu. Occupez - vous donc de vos devoirs.

Aussitôt que tout fus terminé, sa plume et son encrier posés sur son petit cahier brun, il courait vers la porte d'entrée. Je sortais moi aussi sur le seuil de la porte pour faire prendre l'air à mon nourrisson.

—''Gabrielle ! Je suis là ! Lui criais – je en voyant la jeune femme étendre son linge.

—''Oh Louise ! Me lança-t-elle depuis son jardin avant de me rejoindre.

Elle manquait de heurter son fils qui passait en courant dans une direction opposée à la sienne, aussi elle me rejoignait d'un pas pressé.

—''Je ne vous avais pas vu mon amie. M'embrassait t-elle sur chacune de mes joues. Et le p'tit Jeanjean?

—''Bof… Il est un peu malade. Déplorais-je en lui tendant mon fils.

—''Oh venez mon ange… Il est trempé…

—''Il transpire je crois. Il n'a pas mangé aujourd'hui, je suis inquiète.

—''Vous avez une nourrice pour lui ?

—''Je vous l'avais dit, je l'allaite. Mais si ça se trouve, mon lait le rend malade…

—''Essayez de lui donner du lait de chèvre au biberon. Si ça se trouve, il l'acceptera mieux.

'' —… Entrez donc, nous n'allons pas rester ici.

Tandis que Gabrielle me suivait dans le salon avec mon fils d'un mois dans les bras, je devenais plus inquiète encore. Si c'était bien mon lait qui était en cause, je ne saurais comment le nourrir, le lait de chèvre étant trop peu adapté à un enfant de cet âge.

—''Vous avez essayé d'engager une autre nourrice ? Qu'en pense Léon ?

—''Mon mari m'avait dit de le laisser s’il ne voulait pas manger, que les enfants ne se laissaient jamais mourir de faim. Quant à engager une autre nourrice, je ne crois pas que cela ne change les choses, je ne vois pas pourquoi il accepterait mieux l'une que l'autre. Je vais réessayer de l'allaiter ce soir, en priant pour qu'il tète. Donnez-le-moi donc… oh mon tout – petit…

Je réessayais aussitôt Gabrielle repartie, après lui avoir donné un énième bain, il prenait un peu, mais j'étais sûre que la nuit suivante, il hurlerait pour manger. Il me faisait en effet sursauter, j'étais dans un profond sommeil quand il se mettait à pleurer comme jamais, je ne sais pourquoi à ce moment précis. Encore groggy, je récupérais mon fils pour lui donner son lait. Il mangeait bien, me soulageant dans mon corps et dans mon esprit.

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