Chapitre 12D: septembre 1763

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Le mois de septembre fut tout particulier pour moi, toute la famille m'accompagna à l'église pour célébrer ma profession de foi. J'étais vêtue (comme pour ma première communion) d'une tunique blanche, et une énorme croix accrochée au cou, le prêtre me bénissait et je récitais quelques-unes des prières que l'on m'avait apprise. Ensuite et pour la toute première fois de ma vie, je me rendait au confessionnal, où je me libérais des quelques péchés qui encombraient ma tête, la cérémonie dura une petite heure.

Au début du mois d'octobre, alors que je ne savais pas trop quoi faire de mes dix doigts, et que je fixais les jouets, peluches et poupées qui encombraient ma chambre depuis que je n'y jouais plus, j'eus l'idée de ranger. Mes réserves personnelles comptaient une dizaine de poupées de porcelaines dont certaines fissurées, quelques peluches éventrées dont le ventre laissait ressortir la mousse qui les remplissaient, une toupie avec la peinture écaillée, et tout un tas d'autres babioles maintenant inutiles.

Je les rassemblaient en un tas, et je passais mon après-midi à les trier, certains serviraient aux enfants de France, d'autres devraient être jetés. Je mettais symboliquement mon enfance au coffre, désormais, j'étais une adolescente. Aussi en octobre, (ma technique pour connaître à l'avance les prénoms des enfants qui naîtraient prochainement), je questionnais France sur le choix des parrains et marraines pour son futur enfant, elle me répondit sans hésiter, Jacques et Adrienne Feuillardière, et Georges et Françoise Hautecour, les parrains et marraines de Joseph. Ayant désormais les prénoms susceptibles d'être donnés à l'enfant, j'avais une grande chance de remporter mon pari avec Camille.

En novembre, ma grande sœur avait dix–sept ans, aussi pour son anniversaire, je lui écrivit un billet, en pensant que cela lui ferait plaisir. Je profitais pour lancer le nouveau pari, sans que ma sœur ne soit au courant des informations données par France.

Chère Camille,

Je vous souhaite un joyeux anniversaire pour vos dix–sept ans, plein de bonheur et une bonne santé. Je vous souhaite aussi et surtout d'accomplir vos rêves, quoi que Marguerite ou Célestin en disent, faites comme votre instinct vous dit. Vous réussirez, j'en suis sûre, vous êtes brillante.

PS : France attend un enfant pour avril, je parie pour Adrienne comme prénom si c'est une fille et Georges s’il s'agit d'un garçon, donnez-moi vos paris, si je perds, je vous envoie une page de mon livre sur la chance.

Louise.


Chère Louise,

Merci de me souhaiter mon anniversaire, vous êtes de ce fait la seule personne à y penser. Sinon, je crois que je n'irai jamais à l'université, c'était un rêve beaucoup trop irréel, merci quand même d'avoir cru en moi.

Enfin concernant les prénoms que donnera France a son enfant, Anne s’il s'agit d'une fille et Jean si c'est un garçon (j’attends la page de votre livre ).

Bien à vous ma sœur.

Camille

J'étais vraiment très impatiente de voir naître ce troisième enfant, surtout que j'étais quasi-sûre qu'il s'agirait d'une fille. Hasard ou don ?

Lorsque le mois de décembre arriva, avec ses froids hivernaux et la Saint Nicolas, fête que j'affectionnais autant pour les cadeaux reçus dans les souliers que pour la convivialité, c'est moi seule qui confectionna les biscuits et les décorations, je fus très fière du résultat obtenu.

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