Chapitre 15A: mai 1766

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Je reçu une lettre de Camille, ce mois de mai :

Chère Louise,

Joyeux anniversaire de vos seize ans, vous êtes presque adulte maintenant, comme je suis fière de vous !

A la maison règne un joyeux désordre, comme je vous l'avait fait part dans ma précédente lettre, les anniversaires de Berthe et de Thérèse, les quatorze et six avrils, ont été fêtés, mais Thérèse a blessé Amédée en lui lançant sa poupée de porcelaine à la tête. Sévèrement punie, elle a été giflée par son père le soir venu, et privée de dessert et de souper. Comprendra - elle cette fois ? En y pensant, Georges a eu un an le vingt – neuf avril, faites parvenir un cadeau, il n'en sera que plus ravi.

Nous connaissons le nom du second mari d’Élisabeth : Louis. Le mariage est prévu au vingt-six juin, à l'église Sainte–Geneviève.

Bon été,

Camille

Chère Camille,

Pour une fois que vous avez pensé à mon anniversaire ! Je suis triste de ne pas pouvoir assister aux secondes noces d’Élisabeth, je vous prie de me raconter le déroulement dans une prochaine lettre. Vous m'apprenez que Thérèse se fait violente avec Amédée, qu'en est t - il de Georges ? Célestin ne la bat t - il pas pour son comportement inadmissible ? Quel âge ont les enfants à présent ? Je ne parvient pas à retenir les dates de naissance. Cet été, je compte bien profiter, car l'année prochaine, je ne pourrais plus : pour une raison que j'ignore, il n'est pas permis aux jeunes filles de plus de dix – sept ans de sortir du couvent pendant l'été.

Bien à vous,

Louise.

Aux débuts de la pause d'été, je rencontrais un garçon, par un fait totalement ordinaire : alors que je trébuchais sur un pavé non loin du couvent, il me releva et je fus charmée par son regard si intense. Après avoir fait connaissance, nous passâmes l'été ensemble. Comme nous avions des journées entières pour nous promener dans la ville, ayant juste à respecter le couvre-feu de dix - neuf heures le soir, le bonheur fut complet. D'abord main dans la main, je lui accordais un prompt baiser au bout de quelques semaines, mon premier baiser d'amour, profond et passionné. Ce que j'appréciais chez lui, c'était son sens de l'humour, son petit nez moucheté, et ses manières presque irréprochables envers les demoiselles. Sa barbe rugueuse contre mon cou, mes joues, qui grattaient mais que j'oubliaient vite noyé dans l'amour qu'il me portait, ses douces caresses sur ma peau si sensible. Nous nous aimions profondément mais jamais je ne me donnais a lui. Il avait beau être fou de désir, je ne pouvais pas lui accorder ne serait-ce une fois ce péché impardonnable du point de vue de l'église. Pendant un de nos moments d'intimité, il me susurra une jolie citation :

— ''Mon cœur, mon tout, ma lumière,

Vivons ensemble, vivons,

Et suivons

Les doux sentiers de la jeunesse. ‘’

Nous fîmes d'interminables balades au bord de la Seine, nous passâmes des après – midi entier à observer le ciel bleu sans nuages de Paris, les baisers volés, les courses effrénées contre la montre lorsque nous nous apercevions qu'il était déjà dix - huit heure cinquante, les nombreuses fois où je me confiais à lui, presque sans retenue, où je l'embrassais furtivement sur la joue et qu'il m’embrassait dans le cou, m'occasionnant des rougeurs que je me devais de dissimuler à mon retour. Bien sûr, je ne disais rien de tout cela à Camille, cela tenait de l'intime et l'aurait inquiété.

Camille m'envoya cette lettre durant l'été :

Chère Louise,

Cette lettre vise à-vous conter le déroulement des noces d’Élisabeth, comme vous m'aviez prié de le faire dans vos précédentes lettres. Le mariage, des secondes noces pour tout deux, eus lieu dans un calme presque angoissant : Aimé dormit pendant toute la cérémonie, tandis que Charles, Thérèse, Berthe, Marie et Georges demeurèrent sages comme des images. Je perçu un sentiment de soulagement dans l'expression d’Élisabeth, elle allait pouvoir faire vivre décemment sa petite famille, quittes à devoir redonner un ou deux enfants à son époux. Je surveillais Aimé, le petit ange ne fit que réclamer le sein de sa nourrice qui lui fus vite donné avant de se rendormir.

Voilà pour ce que vous vouliez savoir, il fait très chaud, je pense que vous subissez aussi ces insupportables chaleurs.

Camille

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