Chapitre 10 - Fin

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Part 1

Les paroles de Krüj résonnaient encore dans sa tête.

"Un raccourci tip-top qui nous fait gagner pas mal de temps surtout avec un vieux rafiot comme le nôtre ! J’ai sorti tout le monde de la panade grâce à mes raccourcis !"

Gulkus réalisa qu'il s'était mis dans un sacré pétrin. Mais, après tout, ce n'était pas de sa faute ! C'est Krüj qui avait délibérément pris ce prétendu raccourci les entraînant dans cette macabre aventure ! Les dominos s'abattaient les uns après les autres inéluctablement provoquant évènements tragiques sur évènements tragiques. Maintenant, perdu sur cette planète inhospitalière, comment allait-il faire pour la quitter et, en attendant, pour survivre ? Son métabolisme ne lui permettait pas de respirer l'air trop riche en diazote. Pour le moment sa combinaison le protégeait. Un puissant filtre de dernière génération équipait toutes les combinaisons de travail. C'était la seule chose sur laquelle les patrons avaient cédé lors des dernières revendications. Et pour cause, souvent les ouvriers étaient exposés aux fluides et aux émanations toxiques des moteurs à hyper-conductivité ionique. Ils mourraient un par un rapidement provoquant une baisse de productivité et laissant de nombreux véhicules au garage, inactifs, faute d'ouvriers qualifiés. En temps de guerre ou de pression politique intergalactique, chaque gouvernement était tenu d'avoir une flotte en état de se défendre ou d'intervenir à n'importe quel endroit de la galaxie. D'où la nécessité urgente de céder aux exigences syndicalistes.
Combien de temps allait-il tenir ? De mémoire, ces filtres étaient faits pour durer très longtemps. Lirü, un copain de classe en avait même disposé un près des moteurs pour mesurer sa capacité filtrante sur la durée. Des années après, il fonctionnait avec un taux de soixante-quinze pour cent de filtration. Cela suffit pour rassurer Gulkus. Cependant, un point important le chagrinait. Son apparence. Dans sa combinaison de travail, il avait l'air d'un plouc, c'est sûr. Mais il était surtout absolument reconnaissable. Il lui fallait donc un costume plus... local.
Au loin, il aperçut neuf créatures rassemblées en troupeau labourant un sol aride de leurs naseaux. Le traducteur intégré de la combinaison rendit par "chevaux" l'écriture sur le panneau à l'entrée d'un enclos. Après analyse, il comprit qu'ils offriraient un parfait camoufflage. Encore fallait-il savoir comment "entrer" dans cet organisme sans faire trop de dégâts. Après plusieurs tentatives, Gulkus abandonna. L'animal mourrait instantanément. Ces êtres fragiles étaient dotés d'un système nerveux très développés ce qui rendait la fusion très compliquée. Bien qu'il eut la capacité de modifier son métabolisme de cinquante pour cent, il lui fallait trouver un être vivant assez volumineux dont la structure osseuse serait suffisamment solide mais dont le sytème de décision pouvait être rapidement contrôlé. Trois autres créatures beaucoup plus grosses prirent la fuite à la vue du gnome ensanglanté. Pas possible de les rattrapper. Devant le peu de solution qui lui était offerte, désepéré, Gulkus envisagea le suicide. L'éducation qu'il avait reçu lui interdisait pourtant ce genre d'acte. Il fallait mourir dignement en fier soldat de l'empire. Ça c'était dans les films de propagande qu'on visionnait à la fin de chaque cours de science de l'Univers. Le scénario qu'il vivait n'avait jamais été envisagé. Alors, il pouvait faire ce qu'il voulait. Personne de toute façon ne viendrait le chercher ici. Il entreprit de rester là un instant dans ce qui semblait être une étable avant de mettre fin à ses jours.

Un animal tout maigre que l'ordinateur identifia à un chien était venu lui tenir compagnie. Un collier sur lequel était fixé une plaque rouillée le nommait Woolfy. Il reniflait sa combinaison sanguinolante et par moment lappait ce qui n'avait pas encore séché. Gulkus interpréta ce geste comme une marque d'affection. On s'accroche à tout quand rien ne va plus.

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