Chapitre 43

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Le réveil sonne bien trop rapidement à mon goût, j’ai l’impression que je viens juste de fermer les yeux. Mon humeur remonte un peu quand je sens des lèvres se poser dans le creux de mon épaule, déposant de petits baisers sur ma peau. Malheureusement, bien trop vite à mon goût, celles-ci se retirent et prononcent des mots terribles :

- Il faut se lever.

Et le corps chaud à côté de moi quitte alors le lit, soulevant les couvertures et faisant entrer de l’air froid contre ma peau. Toujours somnolent, j’entends Enzo se préparer, chantonnant gaiement. Comment fait-il pour être aussi joyeux à une heure si matinale, mystère, mais en tout cas ça n’a pas l’air contagieux. Je grogne en enfouissant ma tête sous l’oreiller.

Quelques minutes plus tard, il se rassoit à côté de moi, me secouant doucement.

- Lucas ? Lève-toi, ou je retire les couvertures et j’ouvre la fenêtre.

Je grogne derechef. Soupirant, je me redresse et ouvre les yeux. De nouveau, je me fais le constat que ce mec est bien trop beau pour être réel. Ne résistant pas, je l’attire à moi pour l’embrasser. Passant ma main sur sa nuque, j’approfondis encore le baiser, ma langue venant chercher la sienne sans retenue. Alors que ma main commence à s’égarer sous sa chemise, il bloque mon poignet en riant :

- Je vois où tu veux en venir, hein ! Mais on va être en retard pour le petit-déjeuner.

J’essaie de prendre une voix aguicheuse :

- Et donc ?

Ça ne marche visiblement pas vraiment, puisqu’il rigole encore. Néanmoins, il se penche sur moi pour déposer un nouveau baiser sur mes lèvres, mais se retire bien vite.

- Et donc, même si tu es vraiment sexy avec tes cheveux si mal coiffés, je déteste être en retard.

Il se relève d’un mouvement souple en souriant. Avec un grognement, je fais de même pour aller me préparer. Comme tous les matins, il m’embrasse une dernière fois avant de quitter la chambre.

Je me retrouve donc seul, pestant contre la rigidité d’Enzo qui l’empêche d’accepter mon offre de zapper le petit-déjeuner pour rester au lit avec moi, même si je plaisantais, sachant bien que de ne pas nous voir ni l’un ni l’autre en bas amènerait forcément des questions. Enfin, pas sûr que je n’étais pas un peu sérieux. Avec Enzo, j’adore à la fois les moments simples que l’on passe tous les deux, mais aussi les moments plus intimes. Moi qui ne me suis jamais considéré comme étant très porté sur la chose, je me surprend maintenant à y penser plus souvent, et à attendre ces moments avec impatience. J’imagine que c’est l’un des avantages à sortir avec quelqu’un correspondant à son orientation sexuelle.

Quelques minutes plus tard, je suis attablé avec mes camarades. Pour se remettre de la journée d’hier et profiter de notre dernière journée – on repart demain soir – les profs ont établis un programme plus léger, à base de randonnée et de quartier libre cette après-midi. Enfin, plus léger, c’est le plan, mais connaissant Anne, la randonnée « tranquille » doit probablement ressembler à un stage d’alpinisme, et je prend donc un petit-déjeuner solide en prévision.

Finalement, force est de reconnaître qu’elle avait raison, la matinée a été plutôt calme, on a pu marcher à un rythme cool, tout en discutant.

À un moment, Max s’est approché de moi. Avec un peu d’appréhension, j’ai attendu qu’il prenne la parole.

- Euh, Lucas… Je voulais te dire… Pour hier soir… Je suis désolé d’avoir été con comme ça.

J’en reste coi. Note pour plus tard : suivre les conseils de Malik.

- J’étais un peu énervé, et je cherchais un prétexte pour qu’on s’engueule… Bref, je m’excuse, d’accord ?

Je hoche la tête.

- Ouais, pas de problèmes, t’inquiète.

Il m’a fait un grand sourire, qui m’a un peu rassuré sur l’avenir de notre amitié. Les excuses se sont arrêtées là, et on a parlé d’autres trucs ensuite. Néanmoins, Max qui présente ses excuses, c’est un moment dont je me souviendrai longtemps.

En début d’après-midi, on repasse par l’hôtel pour manger et par nos dortoirs pour prendre de quoi acheter des souvenirs. Mes potes m’accompagnent jusque ma chambre, où une fois encore Thibaut jalouse la pièce.

- Cette vue, s’exclame-t-il en se plaçant devant la fenêtre. Tu sais que ma fenêtre donne sur l’immeuble d’en face ?

Il continue, aidé par les gars.

- Moi surtout, ce que je trouve injuste, dit Max, c’est d’avoir autant de place pour deux ! On pourrait facilement rajouter deux lits ici !

- Et t’as une seule personne à supporter, en plus ! Surenchérit Thibaut.

- Ça va, arrêtez un peu de vous plaindre, se moque Margot, c’est quand même pas le bagne. Ils sont si chiants que ça vos colocs ?

Finalement, ils doivent admettre que la cohabitation n’est pas si terrible.

- Bon, en vrai, on se plaint surtout pour le plaisir de râler, résume Malik.

On rigole.

- Eh mais Lucas, s’exclame Thibaut, je savais que tu étais maniaque, mais pas à ce point ! Regarde-moi la différence entre les deux lits !

Les gars rigolent en voyant le lit d’Enzo qui, s’il est fait, a des couvertures froissées alors que le mien est impeccable. Je les laisse se moquer de ma maniaquerie, en me détournant pour ne pas qu’ils me voient rougir. Tu m’étonnes que mon lit soit bien fait, je n’ai pas dormi une seule fois dedans depuis plusieurs jours. Toutefois, je préfère qu’ils pensent que je suis maniaque plutôt que de leur dire la vraie raison. Je croise le regard amusé de Margot, et je rougis plus encore.

- Bon, allez, ça suffit, dis-je, vous avez assez rigolé, on sort maintenant !

Ils consentent à sortit enfin, même s’ils rigolent encore. Je préfère ne pas les laisser flâner trop longtemps dans la pièce, avant que Thibaut ne remarque d’autres détails plus incriminants encore. Refermant la porte, je les rejoins et nous voilà partis pour notre après-midi libre.

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