Chapitre 33

13 minutes de lecture

Une fois à l’intérieur, je m’assois sur mon lit. Non, finalement, je préfère être debout. Je me relève et vais m’appuyer contre le bureau. Enzo s’installe sur son lit, repliant ses longues jambes sous lui. On se fait face un instant en silence. J’essaie de formuler ce que je veux dire, mais rien ne vient. Je passe ma main sur mes yeux. Ne pas le voir aide un peu. Je soupire et me lance.

- Enzo, il faut qu’on parle. Je… Je suis totalement perdu. J’ai besoin que tu me dises ce qu’il se passe.

- Parce qu’on s’est embrassés ?

L’entendre dire ça à voix haute, alors qu’il se trouve à deux pas de moi, me fait frissonner.

- Oui.

- Deux fois.

- Oui.

- Tu regrettes ?

Je prends une seconde pour réfléchir à ma réponse. On y est. J’ai le choix entre dire la vérité, au risque qu’il me rejette, et mentir. Je respire profondément.

- Non. Et toi ?

- Non plus. J’en avais très envie.

Mon cœur bat à tout rompre, et je ne peux empêcher un léger sourire de se former sur mes lèvres. Je ne peux également m’empêcher de le trouver sexy comme ça, bien que sa pose ne soit en aucun cas affriolante. Sa simple élégance, soulignée par une chemise cintrée, suffit à le rendre irrésistible. Si je m’écoutais, je reprendrais notre activité de l’après-midi là où on l’avait laissée. Je me fais violence pour recentrer mes idées.

- Mais… J’ai besoin de comprendre à quoi tu joues, Enzo.

Il relève les sourcils.

- Tu penses que je joues avec toi ?

- Je ne sais pas, Enzo. Je n’arrive pas à te cerner. Tu sembles tellement indifférent ! T’es tout le temps à l’aise et bien dans tes pompes, alors que moi je galère comme pas possible à essayer de saisir ce qu’il se passe.

- Comprends-moi, t’es pas facile à approcher. À chaque fois que j’essaie de me rapprocher de toi, tu te braques. Tu me donnes toujours la sensation d’avoir peur de moi. C’est pas vraiment ce que je m’efforce de déclencher chez toi.

- C’est vrai que c’est toi qui a demandé à ce qu’on partage cette chambre ?

Il prend un air gêné.

- T’étais pas censé l’apprendre. Oui, c’est vrai. Je ne savais pas quoi faire d’autre, tu me fuyais comme la peste, et ça me tuait de ne plus te parler.

- Ah bon ?

- Oui. Je trouvais qu’on avançait bien, que tu acceptais enfin que je me rapproche de toi. Et d’un coup, tu m’évites, tu ne me réponds plus. C’est comme ça depuis des semaines, Lucas, dès que je fais un pas vers toi, tu recules.

- Mais… J’ai entendu tes amis se moquer de moi, le soir du théâtre, et tu étais avec eux.

Il se mord les lèvres.

- Je suis désolé que tu ais entendu, mais qu’est-ce que tu voulais que je fasse ? Tes amis ne se moquent jamais de moi, peut-être ?

Pas faux.

- Je t’ai entendu dire que tu ne voulais pas être mon ami.

- Mais, Lucas, je ne veux pas être ton ami.

J’ai un léger coup au cœur. Je baisse la tête. L’entendre dire à ses amis n’était déjà pas très agréable, mais en face c’est pire. Je l’entends se lever de son lit et se rapprocher de moi. Il passe un doigt sous mon menton, m’obligeant à le regarder. Mon cœur s’emballe derechef en constatant à quel point nous sommes proches.

- Lucas, je ne veux pas être ton ami. Ça ne me suffit plus. Ça fait des mois que je te regarde de loin, et je n’en peux plus. Je veux plus, j’ai besoin de plus.

Cette fois, un frisson me parcourt des pieds à la tête.

- Des mois ?

- Oui. Je t’ai remarqué dès qu’on est arrivés dans votre lycée. Tu m’as fasciné aussitôt. Mais toi tu ne me voyais pas… J’ai essayé de me persuader que si je sortais avec des filles, ça me passerait. Mais quand on a commencé à passer du temps ensemble, j’ai fini par m’avouer que le problème ne venait pas d’elles, et que ça ne passerait pas. C’est pour ça que j’ai rompu avec Lara.

Une étincelle de joie me traverse à cette nouvelle. Ce n’est pas très sympa, mais je suis ravi d’entendre que c’est pour moi qu’il l’a quittée.

- Je veux plus, poursuit-il. Je veux passer du temps avec toi. Je veux t’embrasser. Je veux que tu sois mon copain. Je te veux toi.

Pendant son discours, sa main s’est déplacée sur ma joue, et ses doigts me caressent doucement. Je ne peux m’empêcher de m’y appuyer un peu plus.

- Mon copain. Ça sonne bien je trouve.

Le sourire qu’il me fait me réchauffe le cœur. Doucement, il se penche vers moi. N’en pouvant plus, je parcours la faible distance qui sépare nos lèvres et l’embrasse. J’essaie de faire passer tout ce que je ressens depuis quelques jours dans ce baiser, tous mes sentiments contradictoires. L’envie, principalement, la frustration. L’angoisse aussi. Le soulagement. Bien que j’ai conscience que notre conversation ne règle pas tout, je suis enchanté du tour que celle-ci a pris. Ainsi, Enzo aurait des vues sur moi depuis des mois ? C’est plus que ce que je pouvais espérer. Mais, si j’aurais d’autres questions à lui poser, l’heure n’est plus aux bavardages.

Saisissant sa nuque, j’approfondis le baiser. Ses dents mordillent mes lèvres, puis sa langue s’insinue doucement dans ma bouche. Je passe ma main dans ses cheveux, me satisfaisant de leur douceur, et les agrippe pour mieux l’attirer à moi. En quelques instants, je me retrouve à bout de souffle. Pendant quelques minutes, nous ne faisons rien d’autre que de s’embrasser langoureusement. Je me satisfais plutôt bien de cette situation.

Au bout d’un moment, ses mains, qui jusqu’alors reposaient sur mes flancs, se mettent à me caresser doucement le bas du dos, les hanches. Soudain, je les sens s’introduire sous mon T-shirt, reprenant leur douce caresse. Je frissonne. Son contact m’électrise totalement. Je ne peux m’empêcher de pousser un léger gémissement quand il agrippe mon bassin, me collant à lui. Il rompt le baiser et se recule légèrement, un sourire espiègle au bord des lèvres, et je sens un sourire se former sur les miennes en réponse. Encore une fois, mon cœur a un raté en constatant à quel point il est beau ainsi, le regard fiévreux, les cheveux plus en bataille que jamais. Il se penche de nouveau sur moi pour déposer un léger baiser sur mes lèvres. Me tenant par la main, il recule alors jusqu’à son lit. Le cœur battant, je le suis. Il m’embrasse derechef puis, sans prévenir me pousse et je m’affale sur son lit.

- Hé ! Je proteste.

Mais je ne dis plus rien quand je croise son regard plein d’envie. Mettant ses jambes de part et d’autres des miennes, il s’installe au-dessus de moi et revient m’embrasser. Je savoure ce moment tout en passant mes mains sur son corps, tachant de découvrir le plus de ses courbes, m’attardant sur le creux de ses hanches.

Sa bouche quitte alors la mienne, déposant une myriade de baisers sur ma joue, sur ma mâchoire, dans mon cou, puis à la base de ma clavicule, juste à la limite du T-shirt. Mon souffle se fait plus court quand la pointe de sa langue vient jouer dans mon cou, envoyant des pointes d’électricité le long de mon dos. Dans le même temps, ses mains s’aventurent sur ma peau, caressant mon ventre, remontant toujours un peu plus mon T-shirt. Je finis par le saisir à pleine main, puis le passe au-dessus de ma tête, avant de l’envoyer au sol. Je suis un peu gêné de me retrouver ainsi face à lui, alors qu’il me dévore des yeux. En même temps, je suis plutôt fier de constater qu’il prend un air satisfait.

- Toutes ces heures d’entraînement n’auront pas été totalement inutiles, finalement, dit-il d’un ton amusé.

Je rigole.

- Oui, ça fait des années que je fais du sport uniquement pour que tu apprécies ce moment.

- Oh, mais j’apprécie… J’appréciais déjà ce que je voyais cet après-midi d’ailleurs…

Il me jette un regard tellement lubrique que je pique un fard en me rappelant ce qui s’est passé sans les vestiaires. Il rit, et je rougis encore plus.

- C’est tellement facile de te faire rougir, se moque-t-il, Tu es vraiment une vierge effarouchée, tu sais ?

- Arrête de te moquer de moi, dis-je en lui donnant un petit coup de poing sur l’épaule.

Je me redresse et l’embrasse pour l’empêcher de rire – et uniquement pour ça, hein. J’apprécie la proximité que nous partageons, alors que je le tiens contre moi, assis sur mes cuisses. On passe encore un moment à ne rien faire d’autre que s’embrasser, simplement parce qu’on le peut. Mais lui est toujours habillé, et sa chemise m’empêche de passer mes mains sur sa peau. J’entreprends alors de retirer les boutons, me concentrant pour que mes mains ne tremblent pas trop.

- Tu veux de l’aide peut-être ? Demande-t-il alors que je galère sur le bouton du milieu.

- Peut-être que si tu choisissais des vêtements pratiques au lieu de cette camisole je m’en sortirais mieux, je grommelle.

Il rit, et d’un geste habile défait le reste de la chemise qu’il retire lentement, m’offrant un spectacle dont je me ravis. J’ai déjà eu l’occasion de le voir torse nu, quelque fois dans les vestiaires ou cet après-midi à la piscine, mais là je n’ai pas de raison de détourner le regard. Personne ne m’avait dit que le théâtre entretenait comme ça. Il n’est pas vraiment musclé, mais sa minceur cadre avec le reste de son être, formant un ensemble d’une douce élégance. Particulièrement, j’attarde mon regard sur le creux ravissant que forment ses hanches.

- Le spectacle te plaît ?

Je sens une légère pointe de moquerie dans sa voix, et tache de reprendre une contenance en constatant que cela fait un moment que je l’observe. Je hausse les épaules.

- T’es pas trop moche, ça passe.

Je ne dois pas être très crédible, car il rit avant de m’embrasser de nouveau. Posant sa main sur mon torse, il me plaque contre le lit alors que sa langue repart à l’assaut de mon cou, puis descend le long de mes clavicules, arrivant doucement sur mon téton, qu’il entreprend de lécher, de suçoter, de mordiller, m’infligeant une douce torture. Dans le même temps, son bassin se frotte au mien, et je me sens de plus en plus à l’étroit dans mon jean. Je dois me mordre les lèvres pour ne pas gémir.

Je ne peux toutefois pas empêcher un gémissement de franchir mes lèvres quand sa main se pose sur mon entrejambe, frottant mon érection à travers le pantalon. Je me raidis quand il entreprend de déboutonner mon jean. Il suspend son geste.

- Ça te gêne ? Me demande-t-il doucement.

Je respire profondément. Je suis un peu mal à l’aise à l’idée de ce que nous sommes en train de faire. Mais en même temps, j’en ai terriblement envie.

- Non, continue.

Il sourit à ma réponse, et achève de me retirer mon jean. Je me retrouve donc quasi nu devant lui, mon boxer comme dernier rempart.

Décidant que je l’ai suffisamment laissé mener la danse jusque là, je le repousse sur le lit et retire son pantalon. Il semble plutôt apprécier cette initiative. Je le découvre donc dans un boxer noir, bien trop classique par rapport à ses tenues habituelles. Mais surtout, je ne peux que remarquer la bosse importante qui déforme le tissu. Qu’est-ce qu’il est beau ainsi, allongé et à moitié nu. Je me penche pour l’embrasser. Ce faisant, nos érections se rencontrent, cette-fois seulement séparées par le mince tissu de nos sous-vêtements. Je ne peux m’empêcher d’onduler des hanches, recherchant un maximum de contact, satisfait de l’entendre soupirer de plus en plus fort, jusqu’à gémir. Quel merveilleux son. Je me redresse et pose ma main sur son sexe, à travers le boxer, et le caresse délicatement. Ça me fait bizarre, c’est la première fois que je touche un pénis qui ne soit pas le mien. En même temps, ça m’excite terriblement. Prenant mon courage à deux mains, je saisis chaque côté de son sous-vêtement et le retire.

J’ai enfin l’occasion d’observer Enzo totalement nu. Tout ce que je peux dire, c’est que c’est une vision qui me marquera à jamais. Il est vraiment sublime, allongé là, offert à mon regard, pas le moins du monde gêné par sa nudité. En même temps, il n’a pas de quoi rougir. Je ne pensais pas dire ça un jour, mais même son sexe est beau, long et bien proportionné, se dressant fièrement contre son ventre. Un peu tremblant, j’avance la main et le saisit enfin. J’hésite un peu, puis je me lance et commence à le caresser. J’essaie de reproduire ce que j’aime sur moi, et ça semble efficace puisque son souffle devient plus court. Sentir sa chaleur et sa dureté sous mes doigts me grise, et mes mouvements se font plus amples. Je me redresse et de l’autre main entreprend de parcourir le reste de son corps. Je m’attarde sur son ventre, effleurant sa peau, puis sur ses hanches et sur ses cuisses. Ma main gauche s’active toujours sur son sexe, accélérant le rythme alors que ses gémissement se font plus forts.

Son dos se cambre quand de l’autre main je viens caresser ses bourses, concentrant mes caresses sur cette zone. Le voir dans cet état, la tête rejetée en arrière, la bouche ouverte, cherchant son souffle, m’excite terriblement, et je bande plus que jamais, à tel point que c’en est presque douloureux. Je n’arrête pas pour autant, accélérant encore le rythme, jusqu’à ce que, quelques instants plus tard, je le sente se tendre sous mes doigts, et un liquide poisseux se répand sur mes mains, tandis qu’il pousse un long gémissement. Il retombe sur le lit, le souffle court. Je vais au lavabo rincer mes mains, reconnaissant une fois encore d’avoir une salle de bain privative.

Quand je reviens, Enzo est toujours allongé lascivement, les jambes à moitié écartées, le regard luisant de désir. Savoir que c’est moi qui l’ai mit dans cet état me remplit de joie. Il me sourit et tend la main vers moi, que je m’empresse de prendre. Je m’assoie à côté de lui et l’embrasse passionnément, mes mains reposant sur son torse.

Il se décale pour me laisser la place de m’allonger avec lui. On reprend notre baiser, et sa main parcourt lentement mon corps. Mon érection est toujours présente, se rappelant à moi, et je brûle qu’il vienne me toucher. Quand sa main se pose enfin dessus, je pousse un long soupir. En un mouvement, il vire mon boxer, avant d’entamer de très lents mouvements de va-et-vient, tandis que sa langue quitte ma bouche pour venir le long de mon cou. Je me retiens de gémir alors qu’il descend encore, mordillant mes tétons sensuellement, l’un après l’autre, puis plus bas encore, déposant des baisers sur mon ventre. Quand il se décale, s’installant entre mes jambes, je comprends où il veut en venir et je me redresse.

Il braque son regard sur moi.

- Fais-moi confiance, Lucas, dit-il d’une voix douce.

J’obéis et retombe sur l’oreiller. Sa main me caresse toujours quand sa langue commence à jouer avec le creux de mes cuisses, remontant jusqu’à l’aine puis passant de l’autre côté sans jamais aller plus loin, et ça me rend fou. Après une ou deux minutes de ce traitement, je suis en transe, me tortillant pour qu’il me touche là où je voudrais, soupirant quand je sens son souffle sur ma verge. Enfin, je sens sa langue courir le long de mon sexe, m’arrachant un gémissement. Il recommence, une fois, deux fois, trois fois, et je me mords les lèvres pour ne pas crier.

Je relève la tête pour le regarder. Tout en gardant les yeux sur moi, il fait tourner sa langue sur mon gland, et l’image est tellement criante d’érotisme que je pourrais presque en jouir tout de suite.

Il me prend alors dans sa bouche, entamant des va-et vient, d’abord seulement sur mon gland, puis petit à petit de plus en plus bas. J’ai chaud, mon souffle est court, je cherche de l’air bouche ouverte. Quand ses mains viennent caresser mes bourses en même temps, je dois m’agripper aux draps pour me contenir. Il alterne alors les mouvements avec sa bouche et avec ses mains, insistant avec sa langue sur certaines zones, sensible à mes gémissements.

Après quelques minutes, je ne me contrôle plus du tout et de petits cris m’échappent. Mon bassin est en feu, je vais bientôt jouir.

- A… Attend… Arrête.. Je vais… dis-je, incapable de formuler une phrase correcte.

Il comprend et sa bouche quitte mon sexe, alors que ses mains continuent de me masturber. Quelques instants plus tard, l’orgasme me foudroie, et je me répands entre ses mains.

Je reste allongé, cherchant mon souffle. Enzo va chercher un mouchoir, et essuie les traces de sperme sur mes cuisses.

Quand il revient de la salle de bain une minute après, mon cœur s’est un peu calmé. Il se couche à côté de moi.

- Est ce que ça te gêne si je t’embrasse ? Demande-t-il

Je pose ma main sur sa nuque et l’attire à moi. Pendant de longues minutes, on s’embrasse langoureusement. Je me sens étrangement bien. Je viens d’avoir une relation sexuelle avec un mec, mais je ne suis pas gêné. Être là, à embrasser Enzo, sa main courant dans mes cheveux, me remplit juste d’un sentiment de sérénité.

Il se recule et m’observe. Qu’est-ce qu’il est beau. Je sais, je me répète, mais je crois que je ne m’en remettrai pas. Il est magnifique et il est là, nu avec moi dans un lit.

- Et si on dormait, hum ? Il va quand même falloir se lever demain.

J’acquiesce et rabat les couvertures sur nous. Après un dernier baiser, j’éteins la lumière et m’allonge contre lui, son bras passé sur mon torse.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire Arty_ ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0