Chapitre 7

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- Mec, qu’est ce qui ne va pas chez toi ? Me demande Max alors que je m’assoies.
Je me fige. De quoi parle-t-il ?
- Ta petite copine te propose de passer la soirée avec elle alors que tu ne l’as pas vue depuis une semaine, et toi tu refuses pour aller manger des pizzas avec tes potes que tu vois tous les jours ?
- Bah, on avait dit qu’on se faisait une soirée film…
- Et ta copine, elle ne compte pas ?
- Bah si, mais vous vous comptez aussi !
Thibaut, assis à côté de lui, intervient.
- Certes, mais nous on ne couche pas avec toi.
Ils semblent tous les deux très fiers de cette réplique.
- C’est parce que vous ne m’avez jamais vu entièrement nu, ça.
Ils rient tous les deux. Je pense que j’ai réussi à désamorcer la conversation, mais Max reprend.

- Mec, si j’avais une copine, je vous abandonnerai tous les jours pour passer la nuit avec elle !
Sympa ! Et pourquoi tu es d’accord toi ? Dis-je à Thibaut. T’as une copine aussi et pourtant tu passes la soirée avec nous.
- Ça compte pas, on est voisins, on peut se voir tout le temps.
- Ça va, on se voit souvent !
- Quand est-ce que vous vous êtes vus pour la dernière fois ? Et ne me réponds pas tout à l’heure.

Je dois réfléchir quelques instants pour trouver la réponse.
- Jeudi de la semaine dernière ! On a mangé ensembles.
Thibaut rigole.
- Waouh, un repas au self ! J’espère qu’elle était heureuse. Et sinon, la dernière fois que vous avez passé la soirée ensemble ou fait, je ne sais pas, un truc de couple quoi !
Je réfléchis encore quelques instants.
- Le week-end d’avant je crois. Ah non, celui d’avant encore.
Je vois leur regard triomphant et je m’empresse d’ajouter :
- Mais c’est pas de ma faute, hein ! Elle n’était pas là de la semaine, et puis avec le bac, tout ça…
Thibaut soupire et se lève.
- Mon gars, t’as un problème. Tu vois ta copine une fois par mois et ça te convient, moi je trouve ça louche. Si elle te saoûle, largue-là ! En tout cas, je descends là, mais cette conversation n’est pas finie !
Il descend.

Max reste silencieux un instant, puis me sort de but en blanc :
- Rassure-moi, tu baises parfois ?
Je manque m’étouffer avec l’eau que j’étais en train de boire.
- Quoi ?
- Baiser ? Faire l’amour ? S’envoyer en l’air ?
- Merci, je vois ce que c’est ! Et pour répondre à ta question, oui, on couche ensemble.
- À chaque fois que tu la vois ?

J’ironise :
- Oui, on a inauguré toutes les toilettes du lycée !
- Tu cherches à éviter la question.
- Non, pas à chaque fois ! Tu sais, on peut se voir pour autre chose aussi !
- Comme quoi ? Jouer aux dames ?

Son ton ironique commence à m’agacer. J’adore Max, mais parfois il peut vraiment être très lourd.
- Et si tu t’occupais de ta vie sentimentale avant de t’occuper de la mienne, hein ? C’est quand la dernière fois que tu as pu te passer de ta main droite ?
Il s’offusque :
- Hey, pourquoi tu m’agresses ?
- Parce que tu me soûles avec tes questions ! Désolé de ne pas avoir une libido aussi développée que la tienne !
- Hé mec, je cherche juste à t’aider moi !

Je me tourne vers la fenêtre et ignore délibérément ses commentaires. Ce n’est pas la première fois qu’il aborde ce sujet, et il sait pertinemment que ses allusions à ma vie sexuelle pas assez délurée à son goût m’agacent.
Quelques minutes passent en silence.
- C’est bientôt mon arrêt, dit-il. Tu vas devoir me reparler.

Quand on était en primaire, après une dispute qui avait duré plusieurs jours, on avait établi une règle avec Max : ne jamais se quitter fâchés. Si l’idée était bonne, c’est parfois plus difficile. Je continue de fulminer en silence.
- Ou alors, continue-t-il, je vais être obligé de te suivre jusque chez toi jusqu’à ce que tu acceptes de me reparler.

Malgré moi, je souris : je sais très bien qu’il en est capable. Je prends une profonde inspiration.
- Ok, je suis désolé d’avoir réagi comme ça. Mais je n’aime pas quand tu fais ce genre de commentaire sur ma vie sentimentale, et je te l’ai déjà dit.
- D’accord mec, je comprends. Je suis désolé aussi.
- Tu me promets de ne pas recommencer ?
- Juré, craché !
Il fait semblant de cracher pendant que je rigole.
- Bon, on oublie ça et on se retrouve ce soir !
Il acquiesce et descend du bus.

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