Chapitre 25 : Marry Stein.

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Laure sortait de sa douche, s’apprêtant à remonter dans sa gigantesque chambre, quand elle fut interpellée par des bruits en provenance de la cuisine. En tant que bonne pie, elle s’approcha de la porte entre ouverte et y faufila un regard, laissant ses yeux vagabonder sur le damier, puis sur les meubles sombres, avant de tomber sur la gardienne de nuit. La famille Ibiss s’arrangeait toujours pour qu’il y ait quelqu’un pour veiller sur la maison et sur leur princesse lorsque le riche couple s’absentait.

La jeune femme, qui ne ferait sans doute pas long feu, comblait une fringale nocturne, le bout du nez pointé sur l’écran plat encastré au-dessus du plan de travail. Les oreilles de Laure sifflèrent en entendant le nom de “Marry Stein”, attraction numéro une de toutes les radios depuis qu’elle avait annoncé la date de sortie de sa collection.

  • Puis-je savoir ce que vous faites ? l’interrompit Laure en déboulant dans la pièce, puis en pointant la télévision du doigt. Est-ce que vous vous rendez compte de l’affront que vous infligez à notre famille en vous préoccupant des activités des Stein ? l’agressa-t-elle d’un ton strict.
  • Je ne faisais que… essaya de se défendre la dame.
  • Je ne veux pas le savoir ! s’exclama-t-elle en brandissant la télécommande pour couper la voix du présentateur. Nous ne vous payons pas pour que vous passiez votre temps devant la télévision ! Alors au travail, et soyez vigilante.

Resserrant le nœud de son peignoir en soie noire, Laure quitta la cuisine d’un pied ferme pour atterrir quelques minutes plus tard devant sa coiffeuse. Elle s’y installa pour effectuer son rituel du soir : passer de la crème sur son petit visage et coiffer ses cheveux avant de les soigner. Habituellement, elle profitait de ce moment pour s’admirer dans le miroir, Dieu lui ayant accordé la beauté, mais elle ne se trouvait pas belle ce soir-là.

Sans vraiment comprendre pourquoi, Laure se sentait tendue et agacée. Cette bonne femme lui avait pourri sa soirée… Raisonner de cette manière ne lui ressemblait pas, à contrario de sa mère. Cette pensée la contraria davantage.

À fin de remédier à ce surplus d’émotions négatives, elle prit ensuite place à son bureau, séparant ses longs cheveux mauves en deux, à l’aide d’une magnifique pince. Peu de temps après, elle avait le nez plongé dans un livre de croquis, esquissant les pans d’une longue robe à l’aide de son crayon noir.

Peu satisfaite de l’ébauche, elle arracha la feuille, s’apprêtant à la jeter. Elle n’eut pas le temps de le faire, arrêtée par des coups à sa porte, puis par cette dernière qui s’ouvrit dans l’immédiat.

D’un air un peu fatigué, son père entra dans sa chambre, habillé d’un costume bleu nuit, classe en toutes circonstances. Elle n’avait pas vu l’heure passer, ses parents étaient de retour de leur soirée. Avec élégance, il vint l’entourer pour déposer un baiser sur le haut de sa tête. Habilement, tandis qu’elle se serrait contre lui, elle referma le cahier. Geste qui ne passa pas inaperçu aux yeux de Chuck.

  • Ça, c'est bien passé ? attaqua-t-elle en première. Maman… est déjà partie se coucher ? enchaina-t-elle avec appréhension, au fond peinée qu’elle ne prenne jamais le temps de lui souhaiter bonne nuit.
  • Parfaitement bien, je pense que ce dîner portera ses fruits, dit-il après avoir hoché de la tête, en réponse à sa deuxième question. Mais dis-moi plutôt ce que tu me caches là ? la taquina-t-il en voulant s’emparer de son bien.
  • Non, c’est… fit-elle en le rattrapant. C’est pour l’école, hum… Je préfère garder ça pour moi… Pour le moment, lui mentit-elle, droit dans les yeux.
  • Des projets ? J’imagine que la présidente est occupée… Ah mais, excuse-moi, Laure, dit-il d’un ton sincère en attrapant son menton entre ses doigts, le temps d’une seconde. Je ne t’ai pas demandé comment se sont déroulées les élections ? Est-ce que tu leur as encore mis la pâtée ? plaisanta-t-il immédiatement, comme pour se faire pardonner de son oubli.
  • Oui. Bien sûr, affirma-t-elle, rapidement et d’un ton obligé.
  • Vraiment ? demanda-t-il en penchant légèrement la tête.
  • Oui et j’y travaille… Alors oust ! le chassa-t-elle d’un geste et d’une mine espiègle.

Chuck ne fut convaincu qu’à nonante neuf pourcent par sa prestation, mais sa fille était si forte pour dissimuler ses sentiments qu’il misa le dernier sur son envie de gérer ses activités, seule, indépendamment de son “vieux papa”.

Lorsqu’il s’admira dans l’arrière-vitre de son bar personnel, tout en se préparant un whisky, complimentant le charme qu’il ne faisait que gagner, il n’aurait jamais imaginé que Laure lui mente. Qu’elle ne lui raconte pas les moindres détails de sa vie, de ses aventures à l’école, que ce soit avec des amis ou des garçons, il s’y attendait, et il ne voulait pas empiéter sur son intimité, mais à propos de quelque chose de si important, il n’aurait pas cru.

Pourtant, elle l’avait fait, sans réfléchir. Les mots étaient sortis tout seuls, habitués à ce qu’ils soient réels. Une main sur le front, Laure poussa un long soupir au-dessus de son cahier de croquis et l’attrapa pour le balancer dans un de ses tiroirs. À ses yeux, elle n’avait pas l’étoffe, pas comme Marry Stein.

***

Le dimanche soir, chez les Dan’s, Kimi et Leroy faisaient de nombreux allers-retours dans leurs chambres respectives pour finir leurs valises.

En bas, prêt à décoller de la maison pour conduire ses enfants, Dossan, vêtu de son plus beau veston en cuir, patientait dans le fauteuil, visionnant les dernières nouvelles à propos de Marry. Un sourire en coin, il la félicitait, très fier que l’un d’entre eux réalise enfin l’un de ses rêves.

Face à sa valise remplie, Leroy jouait avec les petites ondulations de ses cheveux cendrés qui descendaient légèrement dans sa nuque. Bouclant la sienne, Kimi remarqua qu’il se mangeait nerveusement le pouce. La blonde, très instinctive, le sentit troublé, mais l’était tout autant. Il semblait aussi anxieux qu’heureux.

  • Tu as fini ? lui demanda-t-elle, prête à investiguer.
  • Hein ? Euh ouais… J’ai tout, répondit-il en fermant son bagage.

En ni une, ni deux, il la fit rouler jusqu’à la porte devant laquelle Kimi se planta, lui bloquant le passage de son bras. Elle lui jeta un regard fourbe, les yeux plissés, cherchant à comprendre ce qui n’allait pas chez lui. Leroy se braqua immédiatement, comme il avait l’habitude de le faire quand il ne se sentait pas à son aise. Sa réaction mit d’autant plus la puce à l’oreille à Kimi.

  • Mais qu’est-ce que t’as petite tête ? l’embêta-t-elle en plaquant sa paume sur son front sur laquelle il exerçait alors une pression alors qu’il aurait simplement pu reculer.
  • Oh, mais laisse-moi passer !
  • Hop là ! Pas tant que tu m’auras pas dit ce qui se passe dans ton petit cerveau ! s’exclama-t-elle en l’attrapant par la taille pour l’empêcher d’avancer.
  • T’es chiante !! s’écria-t-il, son poids lourd l’empêchant de faire un pas de plus.
  • Allez s’teuplait parle à ta grande sœur, dis-moi ! répéta-t-elle en continu.

Trouvant la force pour la rejeter, Kimi s’étonna des rougeurs sur son visage fâché. Se cachant légèrement sous sa capuche qu’il s’empressa d’enfiler, il se mit à bégayer.

  • Euh, je…
  • C’est important ? s’inquiéta-t-elle alors.
  • Non, c’est… Je ne sais pas comment… Mais en même temps… J’ai envie de te le dire, avoua-t-il, très gêné.

Il ne trouvait pas les bons mots pour parler de son premier baiser avec Lysen. Depuis, il avait constamment la tête dans les nuages.

“Premier”, parce que d’autres avaient suivis. Plusieurs fois, tard le soir, avant de ne plus pouvoir se promener dans les couloirs, il l’avait rejoint en secret pour mêler sa bouche à la sienne. Pour un garçon comme lui, qui ne supportait pas les contacts, ces escapades où ils se couvraient de tendresse le déstabilisaient énormément. Jamais personne ne lui avait fait autant de bien. Il y avait ce magnétisme avec Lysen qu’il ne comprenait pas et qu’il adorait tant qu’il en avait peur. Elle lui avait fait promettre de garder le secret, mais Kimi forgeait son monde. Elle, qui avait été la première dont il avait accepté la main, et à qui il avait laissé une belle cicatrice par la même occasion. Tout rouge, il n’en pouvait plus.

  • J’ai embrassé… s’arrêta-t-il en voyant les yeux de Kimi s’arrondirent au maximum. Hum, j’ai embrassé une fille pour la première fois.
  • Quoi ?!! Mais… qui ? Et quand ? resta-t-elle bouche bée, se penchant en avant, les mains sur les hanches, pour encaisser le choc. Et pour… le contact ? revint-elle à l’essentiel.
  • Je suis désolé, je sais que ça t’a pris du temps à toi… dit-il en baissant les yeux avec l’envie de se cacher plus bas que terre.
  • Mais non ! Ce n’est pas ce que je veux dire !
  • Les enfants ?! Vous êtes prêts ? les interpella Dossan depuis le bas de l’escalier.

Ils lui répondirent d’une même voix paniquée. Le beau corbeau prit congé en se doutant qu’ils ne voulaient pas être entendus. Tous deux, empoignant leur valise, se regardèrent un peu mal à l’aise. Le départ tombait à pic pour Leroy qui ne savait comment se sortir de cette situation. Kimi l’attrapa par sa manche avant qu’il ne prenne la fuite.

  • Dis-moi avec qui, lui chuchota-t-elle.
  • On doit y aller… répondit-il sur le même ton.
  • Je veux pas savoir, dis-moi qui c’est, parce que je n’ai pas confiance en tout le monde… Leroy, je te laisse pas le choix...
  • Lysen, lâcha-t-il dans le vif. Mais chut ! fit-il en mettant son doigt sur sa bouche d’un air fâché.

Observant son petit frère d’amour attraper son bagage pour descendre les escaliers, Kimi se gratta le dessus du front. Sans penser à quoi que ce soit d’autre qui pourrait concerner Sky et son sale caractère, elle se mit à chantonner jusqu’à l’embarquement dans la voiture.

***

Les feuilles des arbres s'embrasaient dans les rues aux alentours de Saint-Clair. Elles se décrochaient, tombant sur les pavés de la ville et magnifiant le superbe tapis rouge qui s'étendait dans le quartier chic de Genève.

Un attroupement autour d'une large façade, luxueuse et glamour, grandissait un peu plus au fur et à mesure de la journée.

À l’intérieur, dans l’arrière-boutique qui s’apprêtait à être inaugurée, plusieurs jeunes filles et jeunes hommes se faisaient habiller par les stylistes qui travaillaient en collaboration avec Marry Stein. Cette dernière, resplendissante dans une robe fourreau confectionnée par ses propres soins, qui faisait de cette pièce un vêtement unique, vérifiait ses poulains d’un œil avisé. Minutieuse, elle s’attarda sur les bijoux d’Ulys Dartan, avant de l’encourager en tapotant sa joue. Elle ne regrettait aucunement de lui avoir donné sa chance, comme à tous ces mannequins amateurs pour lesquels elle était devenue un tremplin.

La belle blonde, qui avait relevé ses boucles en un chignon lâche et professionnel, tortilla autour de son doigt la mèche rebelle qui décorait son visage. Marry s’attarda à son tour devant un miroir pour sublimer ses lèvres d’un gloss. Aujourd’hui, son jour était enfin arrivé. Comme elle ouvrait des portes sur le monde et à des carrières, celles de sa boutique phare s’apprêtaient à faire de même. Le début de son rêve se réalisait et alors qu’elle se centrait depuis des années sur son bien-être personnel, une de ses pensées se dirigea vers le charmant Chuck Ibiss. Pour des raisons évidentes, il ne se présenterait ni au défilé qui se préparait, ni à l’inauguration, laissant des fleurs mauves fleurir dans quelques coins de la pièce. Glissant un anneau portant des pierres de la même couleur en guise de remerciement, elle cacha un petit sourire pincé, puis observa ses propres yeux briller comme des émeraudes. Marry n’avait jamais perdu, au contraire, elle gagnait de jour en jour.

Calmant le feu d’artifice qui grondait dans sa poitrine, elle traversa fièrement l’allée principale de sa boutique pour rencontrer les journalistes et la foule qui constituaient ses futurs clients. Ceux-ci devraient attendre l’après-midi pour assister au défilé qui les pousserait très rapidement dans les rayons, pour l’ouverture officielle, l’heure d’après.

Maligne comme tout, puisqu’elle visait principalement un public adolescent, Marry avait négocié avec le directeur de Saint-Clair et des écoles aux alentours pour que les élèves sortent exceptionnellement une heure plus tôt des cours.

La nouvelle avait ravi tous les étudiants du coin, notamment le groupe de Richess qui réfléchissait au meilleur moyen d’y assister, mais séparément. Puisque Selim et Faye avaient promis de garder la relation de leurs parents secrète, aucun des deux ne se prononça sur la probabilité qu’ils puissent se montrer ensemble. A coté de Loyd, Nice essayait de calmer l’excitation qui grimpait en elle :

  • J’ai très envie de voir ce que ta maman a pu faire, déclara-t-elle à Alex qui cachait presque parfaitement sa fierté.
  • J’ai vu des photos de la devanture, elle ne fait vraiment rien à la légère ! Ta mère est une sacrée femme, ajouta Faye en s’accrochant au cou de son amoureux.
  • Ce n’est pas faux, répondit ce dernier qui attrapa sa taille, un sourire en coin.

Le quatuor, Selim compris, se demandait s’il ne fallait pas mieux que les filles s’y rendent le jour même puisqu’elles tenaient à voir le défilé. Kimi, très curieuse et de bonne humeur, jeta un coup d’œil à Laure, taiseuse depuis le début de la journée. Bien qu’elle se montrât toujours présente, elle ressentait la distance qu’elle mettait entre eux. Avec Sky, ils restaient fort collés. Ce dernier avait également du mal à faire le premier pas vers Kimi depuis qu’elle l’avait mis en garde durant leur voyage à Los Angeles.

  • Elle aura quand même réussi à nous faire quitter l’école plus tôt, rien que pour ça je la bénis, lâcha le beau brun, avec peu d’âme, mains dans les poches.

Le rire étouffé qui s’échappa de Laure parvint aux oreilles de tout le groupe qui se retourna vers sa fine silhouette qui gardait les bras croisés et le regard rivé sur le sol. Les mots qui suivirent sortirent sans efforts :

  • Ce n’est pas étonnant, elle trouve toujours le moyen de se faire remarquer…

Se rendant compte de ce qui venait de sortir de sa bouche, elle déposa ses doigts sur ses lèvres. C’était vraiment elle qui avait dit ça ? Elle ne put y réfléchir profondément, Alex se plantant devant elle, d’un air grave.

  • Si tu voulais bien ne pas manquer de respect à ma mère, j’apprécierais.
  • Ah, je… Ce n’est pas ce que je voulais dire…
  • Le message était très clair. Une fois, pas deux, la coupa-t-il, la dévisageant d’un regard noir.

Amenant les garçons à le suivre, Laure regarda Alex s’éloigner, le cœur serré d’avoir tenu de tels propos. Elle ne l’avait pas fait exprès. La grande rousse lui tomba ensuite dessus.

  • Je comprends vraiment pas pourquoi tu parles de sa mère de cette manière, lâcha-t-elle, un sourcil levé. Je sais que vos familles sont en conflit, mais tout de même. Alex est ton ami, non ? Tu lui as fait de la peine. Penses-y, ajouta-t-elle avant d’attraper la main de Nice, un peu fâchée.

Elle préférait s’éclipser avec sa meilleure copine pour se calmer plutôt que de se disputer bêtement avec Laure. Cette dernière avait la sensation de tomber de dix étages. Après Loyd, qui deviendrait-elle s’ils lui tournaient tous le dos ? Quand cette crainte s’installa confortablement pour retourner ses tripes, elle sentit une main se déposer sur son épaule. Le regard de Kimi, profond et plein d’empathie, lui apporta le point d’attache dont elle avait besoin. Droite dans ses baskets, bien qu’elle voulût la rassurer, la blonde ne pouvait pas se permettre de la brosser dans le sens du poil.

  • Ça ne te ressemble pas de dire quelque chose comme ça, lâcha-t-elle très sérieusement.
  • Je… Les mots ont dépassé ma pensée…
  • Je ne pense pas.

Laure se sentait totalement prise au piège. Face à Kimi, capturée par ses prunelles bleues, elle était totalement impuissante. Depuis quand dégageait-elle une telle prestance ? Elle évita son regard.

  • Je te sens un peu… distante, ces derniers temps. Ce n’est pas grave, ajouta-t-elle rapidement. Mais ce n’est pas la première fois que tu dis de telles choses sur la mère d’Alex. Ça ne se fait pas…
  • Kimi, je t’assure que je ne voulais vraiment pas…
  • Ce n’est pas grave, répéta-t-elle, cette fois en prenant sa main. J’ai compris qu’elle représentait une rivale pour toi et…
  • Pas du tout, secoua-t-elle légèrement la tête. Enfin, c’est ridicule, pouffa-t-elle ensuite.
  • Tu ne veux pas qu’on aille voir son magasin ensemble ? proposa-t-elle alors, sans prendre en compte ce qu’elle disait.
  • Mais non… Enfin, pourquoi est-ce que j’irais voir la collection d’une femme qui… Ce n’est pas ça, se reprit-elle. Je veux dire que Marry Stein est l’éternelle concurrente de notre famille et je ne peux pas me permettre de me rendre à son défilé. Ce ne serait pas cohérent.
  • Donc, tu as envie d’y aller ? D’accord, je n’en dis pas plus, lâcha-t-elle les armes en voyant son expression se resserrer, mais si tu veux y allez, vas-y. Rien ne t’empêche, ok ? Tu es Laure Ibiss après tout, plaisanta-t-elle ensuite en l’attrapant par le bras pour lui décrocher enfin un rire sincère.

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