Quatre.

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Je prenais la direction de la maison de mes parents, ça faisait un moment que je ne les avait pas vu. Cette après-midi avec eux allait me faire un bien fou ! Nous sommes jeudi, j'avais terminée le travail super tôt, ce qui n'est pas habituel en temps normal. Je m'installe avec ma mère dehors autour d'un café et on commence à discuter. Elle me demande si mon travail se passe bien. Si je m'y plaisais toujours autant. Je lui avoue que c'est assez compliqué en ce moment ; nous avons pas mal de travail, c'est assez épuisant. Elle voyait que quelque chose n'allait pas. Elle pensait que j'étais encore affectée par mon ancienne relation et que j'en souffrais, je lui ai assurée du contraire, mais je me devais de lui dire la vérité ! J'ai commencée par lui avoué que j'avais fais une bêtise, elle s'attendait tellement au pire, elle me connaissait, je suis quelqu'un qui ne réfléchis pas trop aux conséquences.

-"Il a quarante-cinq ans, marié, deux enfants."

C'est tout ce que je lui ai dis. Elle a pris une gorgée de son café en me regardant avec son air désespérée. J'avais besoin de l'avis de celle qui m'avait mise au monde, de celle qui me connaissait par cœur. Elle savait que je m'embarquais dans une histoire qui allait me faire du mal et qu'on allait me ramasser a la petite cuillère encore une fois. Après deux heures de discussion, j'ai regagnée ma voiture pour rentrer chez moi. Comme à mon habitude, je suis passée au courrier, ouvert ma porte, dit bonjour a mon chat et j'ai posée mes affaires sur le canapé. Je me suis fais couler un café au lait que je ne finirai pas comme toujours. Une lettre attire mon attention, une écriture masculine. Elle n'était pas signée, J'ai tout de suite reconnue de qui elle venait. C'était mon rendez-vous de demain soir. Il y était écrit l'heure et le lieu. Nous allons nous voir dans un petit bar a ambiance cosy, avec des guirlandes et des plaids. Je me voyais déjà plongée dans ses yeux à refaire le monde. Je suis allée me coucher tôt pour être en forme le lendemain. J'avoue avoir eu du mal a trouver le sommeil, comme une gamine la veille de Noël qui a juste envie de se réveiller pour déballer ses cadeaux. Mon réveil s'est mis à sonner, j'étais en retard d'une heure. La journée commençait bien ! J'arrivais au travail même pas coiffée, ma collègue comme à son habitude n'a pas pu s'empêcher de dire :

-"En retard, mais toujours aussi bien maquillée, tu as eu le temps de boire un café?"

En voyant ma mine fatiguée, elle m'a montré la machine à café avec un geste de la tête. Qu'est-ce que je l'apprécie ! C'est le genre de collègue qui a toujours le sourire, j'adore la taquiner sur son âge. Elle à vingt ans de plus que moi mais je la voit comme une grande enfant, elle est vraiment génial. Elle savait que je craquais sur le mec marié de la boîte mais j'ai décidée de pas lui parler du rendez-vous qui m'attendait le soir, même si j'aurais bien eu besoin de ses précieux conseils. La journée passait lentement, je ne pensais pas trop à ce qu'il m'attendait le soir. Je me dépêche de finir pour pouvoir me préparer convenablement. Je reçois un message : c'était lui, il avait hâte de me voir.
Me voilà devant le bar. J'aperçois sa silhouette avec ses épaules carrées et sa démarche fière qui s'avance vers moi. Je l'aurais reconnue entre mille.
Il me dépose un baiser sur le front, me complimente en me disant que je suis belle et très bien maquillée et il pousse la porte d'entrée pour que je passe devant lui, je n'ai pas des yeux derrière la tête, mais je savais très bien ce qu'il voulait regarder, j'esquisse un sourire avant de le remercier. On commande deux bières, une blonde très simple pour moi et il prend une bière américaine pour lui. Les débuts étaient un peu bancals mais quand on travail ensemble, on trouve vite un sujet de discussion.
Je portais une jupe noire, un haut bleu foncé avec un col claudine en dentelle qui laissait apparaître ma chaîne de baptême que je ne lâchais jamais. J'étais coiffée d'un chignon tout simple et il me répétait souvent qu'il adorait ma couleur de cheveux. Lui était très élégant; une chemise blanche avec les manches retroussées, un jean foncé, des baskets et un parfum enivrant. Nous sommes restés dans le bar plus d'une heure puis il m'a proposé une petite balade dans les rues de la ville éclairée par les lampadaires.
On marchait sur les pavés, le nez en l'air avec l'impression de redécouvrir cet endroit que je connaissais pourtant très bien. Nous nous sommes retrouvés face à l'église quand son téléphone se met à sonner. Mon visage s'est décomposé quand j'ai pu lire le nom de sa femme qui s'affichait sur l'écran avec une photo d'elle.


- : « Tu ne réponds pas? »


- : « C'est ma femme, je lui ai dit que j'étais de sortie avec des amis. Si c'est important, elle me laissera un message. »

Elle ne l'a pas rappelée après. Je le sentais gêné mais je n'ai rien dit. Je ne voulais pas gâcher ce si beau moment que je rêvais de partager avec lui depuis si longtemps. On continue notre balade dans les ruelles pendant une dizaines de minutes.
Il me montre un bar avec un signe de la tête.
- : « Un dernier verre Mademoiselle? »

Au moment de finir sa phrase, sa femme rappelait. Il finit par décrocher. Elle s'inquiétait de ne pas avoir de nouvelles alors qu'elle partait se coucher. Il lui répond qu'il n'allait pas tarder à rentrer et qu'elle ne devait pas l'attendre.


J'ai décidée de décliner l'invitation pour le dernier verre donc il m'a raccompagner à ma voiture.
Avant de monter, il m'a pris le bras pour m'embrasser sur la joue avec une telle intensité, que je ne pensais plus qu'à ce moment là. On s'est regardés droit dans les yeux. Il s'est mis à fixer mes lèvres tout en passant son pouce dessus. Il a mis sa main dans mes cheveux, un gros frisson m'as traversé le corps. Ce moment s'est stoppé quand une sonnerie s'est fait entendre, encore elle. Cet appel a duré un peu plus longtemps que le premier. J'entendais sa femme hausser le ton. Il avait toujours sa main posé sur ma taille pendant qu'il lui parlait au téléphone. Pendant ce temps je le regardait, perdue dans mes pensées. Je ne savais pas quoi faire, de toute façon je ne pouvais rien dire. L'appel se terminait. Il m'a regardée en poussant un soupir.
- : « Je dois y aller, j'ai passé une super soirée en ta compagnie, passe un bon week-end. »


Il est partit après cette phrase, je suis restée là, a le regarder s'éloigner de moi. La sensation de pleinitude m'a vite quitter pour laisser place a un sentiment de tristesse, j'avais envie qu'il se retourne pour finir la nuit avec moi, je savais que c'était impossible mais j'ai gardée espoir avant de voir sa voiture partir.

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