Aujourd’hui, j’adopte le mot fil.

Ce n’est pas qu’il soit très tu. Il n’est même pas tu du tout. Mais c’est un mot qu’il faut toujours avoir sous la main. Alors je l’adopte.

Ne jamais perdre le fil disait ma grand-mère. Ensuite mes professeurs me l’ont dit aussi. Tout le monde me l’a dit, les couturières, en particulier.

Il est vrai que les personnes dont la vie tient à un fil sont de moins en moins nombreuses. C’est dire l’importance du fil, surtout quand il n’en reste qu’un et s’il vient à casser.

Quand on voit la bobine de ceux qui perdent le fil ou qui sont passés au fil de l’épée, ça fait peur.

Les anti-fils me diront sans doute que d’un autre côté, quand il y a trop de fils, ce n’est pas drôle non plus. Faut voir nos ordinateurs achetés chez « crétin.fr » © avec imprimantes, scanner, téléphone, fax etc. etc. Je les entends chanter « Vive le sans-fil et la Wi-Fi ».

N’empêche que le spectacle des personnes âgées qui perdent le fil au fil des ans n’est pas beau à voir. Juliette disait (c’était ma grand-mère) « La mémoire, c’est comme les haricots, quand on tire sur le fil, il faut y aller tout doucement. Sinon, le bon à manger, il fiche le camp à la poubelle et il reste plus rien. »

Bon, je file. Il n’y a pas que l'ordinateur dans la vie, et je dois passer un coup de fil.

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Bobine de fil. Fil à coudre. Fil d'acier, fils télégraphiques, fil du bois, fil de la rivière, fil de l'eau, fil de la conversation, fil du rasoir, fil de l'épée, fil à la patte, fil de fer…

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"Quand je vois le nombre de gens qui sont partis en vacances avec leur sans-fil, je me dis que s’il y avait eu des fils, on n’aurait pas fini de défaire les nœuds."

Philippe Geluck