Laïra de Kavéliar (avortée)

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    Déjà toute petite je savais qu’il existait un autre monde. Un monde très semblable au notre mais également très différent. Le problème c’est que je n’ai jamais réussi à trouver la « porte d’entrée » de ce monde et je n’ai jamais pu prouver qu’il existait réellement. Alors, à chaque fois que j’en parlais à un adulte ou à une personne plus âgée, on me répondait que ce n’était pas possible, qu’un tel endroit n’existait que dans mes rêves. On me disait que je ne devais plus en parler et l’oublier. Les années passèrent et je grandis oubliant ce monde que certains disaient imaginaire mais que j’avais tant aimé. Je finis même par l’oublier, mais il s’est rappelé à mon souvenir d’une manière pour le moins étrange.

 

    C’était une magnifique journée d’été comme on en connaît peu. Un nuage solitaire dérivait dans le ciel d’azur et une douce brise rafraichissait l’air. Il faisait environ vingt-cinq degrés à l’ombre et j’avais troqué mon éternel jean et mon t-shirt large pour un débardeur coloré et un short kaki.

Comme souvent, en début d’après-midi, j’étais devant mon ordinateur en train de jouer à des jeux de stratégie en ligne et, comme d’habitude, tout me semblait trop facile. Je finis donc rapidement mon niveau avant d’éteindre Einstein - c’est le nom de mon ordinateur - et de descendre dans la cuisine où j’écris un mot à ma mère pour lui dire que je me rends au parc et que je serais rentrée avant la nuit. Même si c’était les vacances d’été, ma mère travaillait quand même. Elle vendait des antiquités dans un magasin de la rue commerçante. Quand à mon père, je ne l’avais pas vu depuis mes cinq ans. Autant dire que c’est comme si il n’avait jamais existé. Je collais mon message avec un morceau de ruban adhésif sur le téléviseur,  pris mon vélo au garage, me vissai le casque sur la tête et filai de chez moi. Je longeai de beaux petits pavillons bien entretenus si semblable à celui où je vivais en saluant les voisins, d’un signe de la main ou d’une petite phrase. M’arrêtant de-ci de-là pour discuter avant de repartir quelques minutes plus tard. Dans mon quartier, tout le monde connaissait tout le monde et c’était pour cela qu’il était le plus agréable et le plus vivant de toute la ville de Choirneux.

Arrivée au bout de la rue, je descends de mon vélo et remonte une allée en goudron pour aller sonner chez Zoé Bailleul (Astriel), ma meilleure amie. J’ai à peine le temps de reculer d’un pas qu’elle ouvre la porte et me saute dessus pour m’embrasser. Zoé ne tient pas en place, mais ce n’est pas sa faute, elle est hyperactive et je dois dire qu’on forme une bonne équipe toutes les deux, enfin tous les trois puisqu’en réalité nous sommes trois. Deux files et un garçon, Nerek. Je prends Zoé dans mes bras puis je recule un peu pour la détailler du regard.

C’est une jolie jeune fille au teint crème, aux beaux yeux verts pétillants de joie et de malice. Zoé a toujours un petit sourire malicieux qui laisse présager je ne sais combien de farces plus ou moins drôles et pas toujours très sympathiques. Relativement grande, elle est pourtant plus petite que moi de quelques centimètres. Ainsi, son nez en trompette, ne m’arrive qu’au menton et je vois facilement par-dessus ses boucles couleur blé mûr. Contrairement à moi, Zoé porte un très léger maquillage qui souligne la forme en amande et la couleur émeraude de ses yeux. Elle est également plus mince que moi et est capable de porter quasiment tous les types de vêtements qui existent, même si elle préfère les tenues confortables relativement moulantes et proches du corps, alors que je suis plutôt jean et T-shirt large.

La mère de Zoé arrive et nous propose de prendre un thé glacé, offre que j’accepte avec bonheur. Mme Bailleul ne ressemble en rien à sa fille. Autant cette dernière est jolie, grande et mince, autant sa mère est ronde, petite et commune. L’une a les cheveux bruns et l’autre blonds, la première a les yeux verts quand la seconde les a gris. Zoé et moi nous installons dans le salon en attendant le retour de sa mère avec les boissons. Le salon de la famille Bailleul est plus grand et meublé de manière plus élégante que le nôtre, ici chaque meuble est à sa juste place et tout est rangé.

Zoé et moi décidons d’aller chercher Nerek avant de prendre la direction du parc où nous allions finir la journée. Zoé saute sur ses pieds, juste au moment où sa mère arrive avec les boissons. Celle-ci fait preuve d’une agilité étonnante, et démontre son habitude à effectuer cette manœuvre, en pivotant sur elle-même avant de poser délicatement deux verres sur la table. Je m’empare rapidement du mien avant que Zoé ne prenne le sien en manquant de le flanquer par terre. Je bois une gorgée qui me rafraîchit de la tête aux pieds. 



Texte qui devait être le premier chapitre d'un texte racontant l'histoire de Laïra (la narractrice/héroïne, Zoé (dont le vrai nom est en fait Astriel) et Nrek, trois jeunes gens (envrion 15 ans) qui ne sont pas tout à fait de notre monde.

Ce texte date de 2014 (j'avais donc 15 ans) et est le seul de ce projet. Je ne l'ai pas modifié depuis.

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