Chapitre 33

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Le capitaine Neg était toujours dans la passerelle de son vaisseau. Toujours face au croiseur Véerèmois et à la frégate Impériale que les chasseurs et bombardiers efdéèmois arrivaient à tenir à distance. Il pensait que la victoire du Efdéème était toujours possible, ignorant ce qu'il se passait réellement au sol.

—Capitaine ! cria l'officier Vangélios. L'empereur Emilien demande à vous parler.

—Quoi ?! Maintenant ?!

—Il dit que c'est "urgent".

—Passez le moi sur l'écran de la passerelle.

—Bien capitaine.

Le visage de l'empereur efdéèmois s'afficha sur le grand écran de la passerelle du vaisseau. Son visage était froid. Comme s'il n'était pas fier de ce qu'il s'apprêtait à annoncer. A son apparition sur l'écran, les officiers de la passerelle étaient tous tournés vers lui et attendaient ce qu'il avait à dire. L'Empereur étant très respecté, il représentait une sorte de guide pour tout le Efdéème. Chaque efdéèmois avait confiance en lui. Tous voyaient en lui l'incarnation de la puissance de leur pays. Un personnage puissant qui représentait la grandeur de leur nation. C'est d'ailleurs lui qui, au lendemain de la défaite du pays au terme de la dernière grande guerre utopienne qui l'opposa à son éternel rival, qui redressa la nation sur la plan économique et surtout militaire, propulsant le Efdéème au rang de troisième puissance économique derrière Pacifia et le Véerème et première puissance militaire utopienne devant le Véerème.

—Majesté... dit Aramis Neg qui ne savait toujours pas pourquoi l'Empereur tenait tant à lui parler.

—Capitaine Neg...

—Nous tenons le coup... mais il nous faut des renforts... La garnison de Delta pourrait être ici dans moins d'une heure.

—Il n'y aura pas de renforts capitaine, répondit l'empereur. Nous avons déjà perdu.

Cette déclaration étonna tout le monde présent sur la passerelle. L'Empereur pensait que la victoire n'était plus possible. Cette annonce fit l'effet d'un coup de poignard.

—Comment ça ? demanda Aramis étonné.

—Nous avons sous-estimé les capacités de l'ennemi et nous n'avions pas prévus l'intervention Impériale.

—Mais sauf votre respect, reprit Neg. Nous pouvons encore gagner. Il suffit que...

—L'un de nos avions de reconnaissance, le coupa l'empereur, à détecté l'arrivée imminente de deux frégates véerèmes. Le temps d'envoyer des renforts il sera trop tard. Même s'ils arrivent de l'île de Delta. Toutes nos autres garnisons situées dans les autres villes dalkiennes sont déjà tombées capitaine.

—Mais... reprit Neg avant d'être une nouvelle fois interrompu lorsque dehors, au loin, il vit s'approcher deux autres vaisseaux, les deux frégates véerèmes mentionnées plus tôt, il comprit que l'Empereur avait raison. La défaite était inévitable. Que pourrais faire une frégate efdéème face à quatre vaisseaux ?

—Ordonnez l'évacuation de Dalkia Capitaine. Toutes nos troupes doivent se replier vers Delta. C'est un ordre. Nos ennemis ont remportés cette bataille... Mais la guerre ne fait que commencer.

—Oui majesté...

Sur ces paroles, la communication fut interrompue. Interrompue par l'empereur. Le capitaine Neg se tourna vers les hommes et femmes présents sur la passerelle.

—Faites demi-tour. Nous battons en retraite. Et ordonnez à nos hommes, ordonnez au major Dex d'évacuer Dalkia et de se replier vers l'île de Delta.

Aucun officiers présents ne remis en cause les ordres. Surtout lorsque ces ordres venaient directement de l'empereur. Tous étaient horrifiés par la venue de renforts véerèmois. Pour Neg, l'arrogance de l'état major efdéèmois était à l'origine de cette débâcle. Trop occupés à rechercher le fils du paranormal qui causa la perte d'un bataillon efdéème et du frère de l'empereur Emilien il y a trente ans, ils avaient d'abord sous estimé la résistance dalkienne, puis les capacités du Véerème. A force de se croire "invincible", l'armée efdéème avait buté sur une "résistance" sous équipée et en infériorité numérique avant d'être tenue en échec par son ennemi héréditaire : le Véerème. Et tout ça pour quoi ? Pour retrouver un paranormal qui avait réussi à filer. La campagne de Dalkia était un vrai fiasco.

***

Dans le croiseur véerèmois, l'amiral Stone avait du mal à croire ce qu'il voyait.

—Amiral ! cria un officier. Le vaisseau ennemi bat en retraite !

—Oui je vois ça lieutenant... Sans doute qu'ils ont réalisé qu'ils ne pourraient rien face à quatre vaisseaux !

Les membres de l'équipage présent sur la passerelle du croiseur explosèrent de joie. Certains criaient "Victoire !", d'autres criaient "On a gagné !". Stone lui, s'assit sur son fauteuil de chef de vaisseau puis poussa un soupire. Un soupire de soulagement. Il venait, avec l'aide du vaisseau Impérial et l'arrivée de deux autres vaisseaux de la flotte véerème, de faire fuir une frégate efdéème après en avoir détruit une autre quelques heures plus tôt.

—Contactez le Général Timéli et informez le de la situation. Dites lui... Dites lui de continuer l'assaut du palais.

—À vos ordre amiral.

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