Chapitre 32

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Zack, Ewan et leurs équipes respectives arrivèrent un peu plus près du palais présidentiel. Ils tombèrent sur un charnier. Des dizaines de corps étendus sur le sol, des épaves d'engins de guerre. Tous ces cadavres et toutes ces épaves avaient une chose en commun : il s'agissait de soldats et de véhicules efdéèmois. Certains portaient l'armure de la force écarlate. Il y avait également des épaves d'hélicoptères.

—Je ne sais pas ce qu'il s'est passé ici, dit Robb. Mais ceux qui ont fait ça n'ont pas fait dans la dentelle.

Zack était toujours à côté de sa soeur, au cas où sa blessure compliquerait les choses. Il était lui aussi surpris par ce qui s'offrait sous ses yeux.

—Attendez... dit Dwayne. Je connais le coin.

—Ah oui ? demanda le lieutenant Robb.

—Ouais... L'état de la rue, les destructions et tout ça n'aide pas c'est sûr. Mais regardez le bâtiment-là...

Dwayne désigna un bâtiment à moitié détruit, à quelques dizaines de mètres de l'endroit où ils se trouvaient, avec un grand panneau sur lequel était inscrit un nom.

—C'est mon ancien Lycée... Le lycée Arisson Delos.

Arisson Delos était un ancien président dalkien et héros de la dernière guerre qu'avait connu Dalkia avant celle-ci. D'après ce que l'on disait de lui, même si officiellement, ça n'est pas lui qui lança le projet, beaucoup disaient que c'est à lui que Dalkia devait l'idée de l'installation de la base Lima. Donner des noms de personnages à des établissements scolaires ou même a toutes autres structures étaient quelque chose de bizarre pour les Impériaux. Chez eux, ça n'était pas du tout la coutume. Du moins plus depuis la Révolution Impériale.

—C'est là où se trouvait Kodyn la dernière fois qu'on l'a contacté, dit Zack.

Ewan Robb fit signe à ses hommes de rester sur leurs gardes. Il pouvait très bien y avoir d'autres soldats ennemis dans le coin.

—Il faut... l'appeler... dit Olympe à son frère. Appelles-le. Il est peut-être encore dans le coin.

—Oui... Bien sûr, répondit Zack. Assieds-toi quelque part. Je vais l'appeler.

Zack sortit sa radio et tenta d'entrer en communication avec l'équipe de Grant.

—Kodyn... Kodyn vous me recevez ?

Après plusieurs secondes sans réponse, Ewan Robb se tourna vers Zack. Inquiet lui aussi de ne pas recevoir de réponse.

—Kodyn ! reprit Zack. Vous me recevez ?

Toujours rien. Robb s'approcha du jeune résistant, pour le rassurer.

—Il a sans doute perdu sa radio ou quelque chose, dit-il.

—Ouais... j'espère, lui répondit Zack. Il faut continuer vers le centre-ville. C'est ce que voulait Kodyn. Il devait nous rejoindre là-bas.

—Alors on y va.

Le groupe se remit en marche vers le palais. "Beaucoup d'hommes et de femmes étaient sûrement en train de s'y battre en ce moment" pensa Zack qui essaya de balayer de son esprit toute pensées négative à l'égard d'un éventuel sort qu'aurait pu subir Grant et son équipe. Il aida sa sœur à se relever et repris la marche.

Le groupe arriva dans une petite rue. Un Impérial vit une silhouette derrière une fenêtre. Selon lui il s'agissait d'une silhouette féminine. S'il s'agissait bien d'une civile, alors ils pourraient y déposer Emma où elle serait plus en sécurité qu'avec eux. Les Impériaux tapèrent à la porte. Personne ne vint les ouvrir. Quoi de plus normal. L'occupante devait croire qu'ils venaient la menacer.

—Armée Impériale ! cria le soldat qui avait tapé sur la porte. Ouvrez nous ! On voudrait vous confier une enfant que l'on a récupéré à quelques quartiers d'ici...

—Laissez moi !!! cria l'occupante.

—Nous ne sommes pas des efdéèmois... lança Ewan Robb. Nous sommes des Impériaux.

—Et qui me dis que vous en êtes vraiment ? On ne voit jamais de soldats Impériaux...

—Ouais, c'est vrai que ça ne joue pas en notre faveur ça... dit tout bas Ewan Robb à ses hommes.

Elena s'approcha des Impériaux. Etant de la Résistance, peut-être aurait-elle plus de chance à la convaincre de leur ouvrir la porte. En tout cas il n'était pas question, pour les Impériaux, de forcer la porte.

—Ce sont vraiment des Impériaux, commença la jeune ingénieure. Moi non... Je suis de la Résistance. Tout comme certains ici.

—La Résistance ? Je croyais que c'était fini... Que vous aviez été tués jusqu'au dernier...

—Non. Si tu as entendu dire ça... C'est probablement de la propagande efdéème, dit Zack. Le Efdéème a réussi à prendre notre base principale... mais tous les résistants n'étaient pas à cet endroit...

Le petit groupe présent devant la porte entendit la serrure tourner. Deux fois. Ce qui signifiait que c'était fermé à double tour. Une jeune femme d'environ vingt, vingt-cinq ans ouvrit la porte. Elle était de taille moyenne, brune, les cheveux long, les yeux marrons et portait une paire de lunettes noires. Lorsqu'elle ouvrit la porte, elle fixa Zack dans les yeux.

—Je me disais bien que cette voix me disait quelque chose... dit-elle assez froidement.

Tous le monde se tourna vers Zack qui se pointa avec l'index de sa main droite comme pour montrer qu'il ne voyait pas de quoi cette jeune femme parlait.

—Tu ne te souviens pas de moi ? reprit-elle.

—Bah... euh...

—Julia Dikens...

—Ahhh... Julia... oui, ça y est... oui je...

—Ne fait pas comme si tu ne te souvenais plus de moi. Si c'est à cause des Impériaux... Sachez messieurs que ce jeune "Résistant" dont je ne savais même pas qu'il en était un, m'a un jour demandé de sortir avec lui. C'était en première année de fac et...

—Oui bon bah ça va Julia... Je m'excuse. Tu ne va pas raconter toute notre histoire devant l'armée Impériale.

—Euh... moi je ne suis pas Impérial, dit Dwayne... J'aimerais connaître la suite de l'histoire si possible.

—Dwayne... ne commence pas, lui dit Zack.

—Bon... Où est l'enfant que vous vouliez me confier ? demanda Julia.

Deux soldats s'avancèrent avec Emma. Julia vit alors cette petite fille.

—Et où sont ses parents ? Ils n'ont pas quitté la ville sans elle ?

—Non... répondit le lieutenant Robb. Ils sont... morts. On pense qu'elle serait plus en sécurité ici avec vous qu'à nous suivre sur le front... dit Ewan Robb.

—Ouais... Je vais m'occuper d'elle. Ne vous en faites pas. Quand tout ça sera fini... J'essaierais de la remettre à sa famille.

Ewan Robb remercia la jeune femme avant d'enchaîner sur le cas d'Olympe.

—Nous avons subit des pertes et nous avons une blessée. Est-ce que vous savez si l'hôpital le plus proche accueille toujours les blessés ?

—Oui et non, répondit Julia. Les hôpitaux ont été réquisitionnés par l'armée efdéème. Si vous vous pointez là-bas avec elle, ils vous abattront sur place.

"Logique" pensa Robb.

—Je pourrais la prendre ici. Mais je ne sais pas m'occuper des blessés. Si elle a besoin de soins, je ne pourrais pas l'aider, termina Julia avant de voir plus loin la jeune femme blessée, appuyée contre une voiture. C'est elle ?

—Oui, répondit Zack. C'est ma soeur, Olympe.

—Je suis désolée... Zack. Sincèrement. Elle aussi était dans la Résistance?

Zack lui répondit d'un "oui" de la tête avant qu'Ewan Robb ne remercia Julia pour avoir accueilli la jeune Emma. Il se tourna vers ses hommes ainsi que vers les résistants pour leur signaler qu'ils allaient reprendre la route.

Quelques minutes plus tard, l'équipe arriva à moins de cinq-cent mètres du palais. Visiblement, ils étaient arrivés parmi les premiers. D'autres alliés étaient déjà là. Mais pas tant que ça. Il devait y avoir une trentaine d'hommes maximum. L'équipe de Zack reconnut le Capitaine Moriano. Il avait déjà pris position avec ses hommes.

—C'est Moriano ! s'écria Zack.

—Vous le connaissez ? demanda Robb.

—Oui... C'est notre capitaine, le chef de la Résistance dalkienne.

—Ok... dit le lieutenant Robb avant de se tourner vers ses hommes. Soldats ! Nous allons nous joindre au chef résistant et aider ses hommes à prendre le palais !

Ils se dirigèrent vers le capitaine Moriano et ses hommes, à couvert derrières des barricades de fortune. Ce dernier était heureux de voir que d'autres avaient réussis à se frayer un chemin jusqu'ici.

—Soldat McNamara ? Vous arrivez à point nommé. On a commencé l'assaut du palais.

—Comment ça ? Vous n'êtes pas assez nombreux, lui répondit Zack en aidant sa sœur à s'asseoir derrière une épave de voiture. Même avec mon équipe et celle du lieutenant Robb, on ne sera jamais assez nombreux. Les efdéèmois doivent probablement être plus d'une centaine dans l'enceinte du palais.

Moriano esquissa un léger sourire. Sans doute que Zack l'impressionnait par son analyse de la situation.

—Oui soldat... C'est exactement ce que je leur ai dit. mais ils n'ont rien voulu savoir.

—Comment ça "ils n'ont rien voulu savoir" ? demanda Ewan Robb. De qui parlez vous ?

—Votre ami... Grant Kodyn nous a rejoint il y a près d'une demi-heure avec son équipe. Ils ont combattu près du lycée Arisson Delos. D'après eux, ils sont venus à bout d'une cinquantaine de soldats ennemis et auraient réussis à eux seuls à vaincre une unité d'hélicoptères d'attaque tout en détruisant tripoté de chars et de méchas et le tout à cinq... sans la moindre perte... Vous y croyez vous ?

—Bah... euh... en tout cas on est passé près d'Arisson Delos et on a vu des épaves de chars, d'hélicoptères et de méchas à côté desquels il y avait des cadavres efdéèmois par paquet de douze donc, oui je le crois. Mais attaquer le palais à eux cinq, c'est complètement con...

—Oh non... reprit Moriano. Ils ne sont pas cinq. D'autres escouades MOCH sont parties avec lui... En tout ils doivent être une bonne vingtaine.

—Et vous ? intervint Hal. Vous êtes restés ici ?

—Ordre du général Timéli... ça faisait parti du plan. On devait se rapprocher du palais et attaquer une fois que l'on serait suffisamment nombreux pour le faire. Je regrette de vous décevoir mais pour l'armée Véerème, "cinquante" ça n'est pas suffisant, même lorsque l'on a les MOCH avec nous.

Zack regarda en direction du palais. Vingt Commandos MOCH valaient sûrement beaucoup mieux que trois cent soldats efdéèmois. Mais les MOCH risquaient gros.

—Il faut aller les aider... dit Zack. Peut importe ce que dit Timéli.

—Je vous demande pardon... répondit Moriano.

—Prévenez Timéli que nous donnons l'assaut aux côtés des MOCH. Il comprendra sûrement. Et même s'il ne comprenait pas... et bien tant pis. Il est hors de question que je reste là sans rien faire.

—Tu comptes désobéir à un ordre ?

—Non... je compte porter assistance à un ami, répondit froidement Zack avant de se tourner vers le lieutenant Robb. Et vous... Qu'en dites vous ?

Ewan Robb réfléchit un instant. Tout ça était nouveau pour lui. Il y a encore quelques jours, il ne pensait pas qu'un jour l'Empire déciderait de ne plus fermer les yeux sur les conflits utopiens et de ne plus se satisfaire de ses missions humanitaires. A présent il était dans une guerre. Une vraie guerre. Et voilà qu'on lui demandait de prendre part à une offensive qui pourrait sauver Dalkia du joug de la plus grande puissance militaire dalkienne. Il leva les yeux et regarda un instant les trois géants du ciel, toujours en train de s'affronter, avant de reporter son regard sur celui du résistant.

—C'est d'accord. Si votre équipe décide d'y aller, la mienne vous suivra. Pour ce qui est de l'Empire, le général Dumont comprendra.

C'est justement une équipe Impériale, accompagnée de troupes Véerèmes qui arriva à son tour. Avec elle, des chars et des transports blindés des deux armées. "Pile ce qu'il nous fallait" pensa Ewan Robb. Zack observa le groupe qui approchait et y devina la présence du général véerèmois. Puis il se tourna vers le capitaine Moriano.

—Je pense que c'est suffisant pour prendre d'assaut le palais... lui dit-il.

Cette petite "discussion" entre les résistants, les Impériaux et le capitaine Moriano avait détourné leur attention d'Olympe dont la situation était en train d'empirer.

—Zack... Zack... Je... dit Olympe avant de perdre connaissance.

—Olympe ! cria Zack en s'approchant d'elle.

—Elle a perdu beaucoup de sang... il lui faut des soins en urgence, dit le lieutenant Robb avant de se précipiter vers les équipes qui venaient d'arriver. Il nous faut un infirmier d'urgence !

L'équipe de Robb en comportait un. Malheureusement, il fit parti des victimes du char efdéèmois quelques heures plus tôt.

—Oui ici ! cria un jeune homme d'une trentaine d'année, un véerèmois. On a du matériel médical dans l'un de nos blindés.

—Parfait... on a besoin de vous tout de suite.

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