Chapitre 11

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Centre pénitentiaire de Sqenia (sous contrôle Efdéème), Dalkia, Utopia, 4 juillet 1990, 7h40

Olympe se réveilla dans une cellule. Elle s'y trouvait enfermée avec ses compagnons. Elle mit quelques secondes à se souvenir et à comprendre pourquoi elle était là.

— Ça va ? lui demanda Zack en s'approchant d'elle.

— J'ai connu mieux. On est où ?

— Dans un centre pénitentiaire contrôlé par l'armée efdéème.

— Et ça t'étonnes ? Ils contrôlent tout, lui répondit-elle avant de se lever. On est là depuis combien de temps ?

— Je ne sais pas, quelques heures tout au plus.

Olympe regardait autour d'elle puis remarqua l'absence de Jack.

— Où est Jack ?

— Ils l'ont emmené dans une autre cellule, dit Jason, assis sur un banc au fond de la cellule. Ton copain, c'est un paranormal.

— Apparemment, ils en ont après lui, reprit Zack.

Olympe imagina alors toutes les horreurs que le Efdéème pourrait lui faire subir. Elle savait que les Paranormaux étaient mal vus. Elle savait qu'autrefois ils étaient plus nombreux sur ce monde, mais que pendant la dernière guerre entre le Véèrème et le Efdéème, beaucoup avaient été traqués et éliminés.

Quelques minutes plus tard, Hal entra dans la pièce. Olympe l'observa. Elle remarqua qu'il n'était pas comme les autres. Il ne portait rien qui indiquait son appartenance à l'armée ennemie. Pas d'uniforme militaire, pas d'armes, rien ne le rattachait au Efdéème. Rien excepté sa présence de l'autre côté des barreaux. Son visage était froid, triste. Comme s'il semblait préoccupé. Il échangea quelques mots avec le garde avant de s'approcher de sa cellule.

— Eh toi ? l'interpella Olympe. Tu n'es pas Efdéèmois, je me trompe ?

— Qu'est-ce qui te fait croire ça ? demanda Hal intéressé.

— Simple déduction, tu ne portes pas l'uniforme et je t'ai entendu parler au garde. Tu n'as pas l'accent efdéèmois.

— Intéressant. Et selon toi, d'où je pourrais venir ?

— Tu ne peux pas être Véèrèmois, le Efdéème ne t'aurait jamais fait confiance. Je dirais que tu es, soit un Impérial qui en a eu marre de la politique isolationniste de l'Empire au point de le trahir, soit un mercenaire Katalonien ou Mextrien à la solde de Neg.

Hal esquissa un sourire. Toutes les suppositions d'Olympe étaient fausses. Ce qui était intéressant en revanche, c'était qu'à aucun moment elle n'avait imaginé qu'il pouvait venir de la planète voisine.

— Je ne suis ni Impérial ni Mextrien ni d'aucune origine utopienne, lui répondit Hal. En vérité, je suis Exotien.

— Exotien ? Vraiment ? s'étonna la jeune femme. Mais alors qu'est-ce que tu fais ici ? Tu n'as rien à voir avec tout ça.

— Je suis ici pour aider le capitaine Neg à capturer ton ami, le Paranormal, dit Hal en baissant les yeux. Ce qui est fait.

Olympe vit les yeux fuyant de Hal et décela le doute en lui. Elle soupçonna qu'il s'en voulait pour ses actes.

— Tu regrettes, c'est ça ? Neg t'as promis quelque chose en échange pas vrai ? Tu peux encore changer tout ça en nous sortant d'ici.

Hal redressa la tête et regarda Olympe droit dans les yeux. Un regard menaçant. Puis il se tourna et se dirigea vers l'entrée de la pièce où se tenait le garde.

— Surveillez-la.

Olympe déçue de ne pas avoir réussi à le convaincre, frappa les barreaux de sa cellule des deux mains.

— Neg va venir la chercher dans quelques minutes, termina Hal avant de sortir de la pièce.

— Quoi ?! Me chercher ? Pour quoi faire ?!

Olympe ne reçut aucune réponse.

***

Pendant ce temps-là, dans une autre cellule, Jack se réveillait. Son crâne le martelait, mais il parvint tout de même à se lever. Il était seul dans sa cellule. À l'extérieur, le capitaine Neg se tenait droit et le fixait du regard. Il était accompagné de deux lieutenants de la Force Écarlate qui tenaient Jack en joug.

— Exotis comporte peu d'individus dotés de pouvoirs comme les tiens, mais c'est quand même un Exotien qui a réussi à trouver le moyen d'inhiber vos capacités, dit-il. Utiliser tes pouvoirs te demande une extrême concentration pas vrai ? Un simple larsen t'empêche de les utiliser correctement.

Neg voyait que son prisonnier avait encore du mal à tenir debout. Sans doute les effets de la drogue qui n'avaient pas encore tout à fait disparu.

— Ce que tu ressens, reprit-il, ce sont les effets d'une drogue que nous t'avons administrée. Ses effets vont se dissiper, mais pour l'instant elle t'empêche d'utiliser tes pouvoirs. Cependant, elle a un effet secondaire, celui de rendre confuse la personne à qui elle est injectée. Or j'ai quelqu'un qui souhaite te rencontrer en personne. Quelqu'un qui a besoin que tu sois lucide pour répondre à ses questions. Alors voilà ce que l'on va faire. Tu vas rester ici sans utiliser tes pouvoirs et en échange, tes amis restent en vie. Si tu tentes quoi que ce soit pour t'évader, nous le saurons et nous agirons en conséquence. C'est clair ?

Jack acquiesça. Il n'avait pas d'autre choix.

— Très bien, dit Neg en faisant signe à ses soldats de baisser leurs armes.

Jack savait que Neg ne bluffait pas pour la drogue. Il le sentait, il avait encore la tête qui tournait. Cependant l'effet se dissipait, comme l'avait dit Neg. Dans quelques minutes, il pourrait défoncer les barreaux de sa cellule pour fuir et tenter de sauver ses amis, mais il ne le ferait pas. Il avait compris que Neg était prêt à les tuer. Il y avait certainement des hommes armés prêts à intervenir à la seconde où il utiliserait ses pouvoirs. Il n'aurait pas le temps d'arriver à l'étage où étaient retenus ses camarades qu'ils seraient déjà tous morts.

— Qui veut me parler ? demanda Jack.

— L'empereur Emilien, répondit Neg. Il a fait le déplacement exprès pour te rencontrer.

Un autre officier entra dans la pièce. Il semblait préoccupé, voire paniqué.

— Capitaine, dit-il assez bas, ne voulant pas que le prisonnier l'entende.

Neg tourna légèrement la tête vers lui tout en gardant Jack dans son champ de vision.

— Qu'y a-t-il major Dex ?

— Nous avons un problème. L'équipe Bravo n'est pas revenue de sa patrouille autour de la base résistante.

— Comment ça ? s'agaça Neg.

— Ils se sont fait prendre par surprise et l'unité a été annihilée.

— La Résistance ?

— Non mon capitaine, répondit Dex, gêné. Avant qu'ils ne se fassent tous éliminer, ils nous ont contactés pour demander des renforts.

— Et ?

— Ils nous ont décrit leurs agresseurs. Il semblerait que ce soient des commandos MOCH Monsieur. La description correspond à leurs armures.

Neg se tourna cette fois-ci complètement vers son subalterne. Cette annonce le glaça. Il n'avait pas du tout prévu la présence de commandos MOCH. Les choses se compliquaient.

— Envoyez la Force Écarlate major, dit-il. Envoyez-la ainsi que les méchas en soutien.

— Oui capitaine, termina Dex, en s'inclinant légèrement avant de quitter la pièce.

Neg regarda le sol, perdu dans ses pensées. Les commandos MOCH ici ? Comment avaient-ils réussi à s'infiltrer à Dalkia ? le Efdéème contrôlait les côtes et les frontières. La seule explication était qu'ils aient été déployés depuis le ciel, voire même depuis l'espace. Aramis Neg ne les avait jamais combattus et n'en avait même jamais rencontrés. Toutefois, il connaissait leur réputation. Il s'agissait de guerriers reconnaissables à leurs casques, la seule partie de leur équipement qui était commune à tous leurs membres. Le reste de l'armure pouvait varier d'un commando à un autre. Ils étaient indépendants, une sorte de groupe de mercenaires surentraînés. Le Véèrème, le Nord-Véèrème et l'Empire s'étaient déjà payé leurs services. C'étaient les trois seules puissances officielles pour lesquelles les commandos MOCH acceptaient de travailler. Le reste du temps, ils intervenaient là où ils estimaient qu'il était juste d'intervenir. On racontait qu'à dix ils pouvaient changer le cours d'une bataille et à cent, celui d'une guerre. Le capitaine Neg se devait de prévenir l'Empereur. Leur simple présence à Dalkia le mettait en danger.

— On dirait que ça ne se passe pas comme prévu... lui dit Jack d'un ton moqueur.

— Un simple contretemps lui répondit sèchement Neg avant de quitter la pièce, laissant Jack seul avec les deux hommes de la Force Écarlate.

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