Chapitre 8

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Base de la Résistance, Point Lima, Dalkia, 3 juillet 1990, 22h00

Il était tard, et contrairement à Olympe et Zack qui étaient en train de dormir, Jack n'avait pas sommeil. Il déambulait dans les grandes allées du complexe, étonné de voir que la Résistance avait réussi à cacher autant d'équipements au nez et à la barbe de l'occupant. On y trouvait des armes, des chars, des blindés, des pièces d'artilleries... Certes le matériel était moins avancé que celui du Efdéème, mais tout de même. Jack était même passé devant quelques hélicoptères de combat. Il s'était alors demandé comment la Résistance pouvait les faire décoller sans attirer l'attention de leurs ennemis. Un des résistants lui avait répondu que la base disposait de gigantesques portes permettant d'ouvrir les hangars sur l'extérieur. Bref, tout un système montrant l'ingéniosité de l'armée dalkienne. Une chance qu'elle ait pu terminer l'aménagement de cette montagne avant l'invasion.

— Tu n'es pas un résistant toi ? demanda une jeune femme assise sur des caisses d'outils.

Le jeune homme se tourna vers elle : petite, blonde, les cheveux bouclés, détachés jusqu'aux épaules. Elle portait un treillis de l'armée dalkienne et un sac à dos marron. Elle devait avoir une vingtaine d'années, mais paraissait plus jeune.

— Si... Enfin depuis quelques heures seulement, je suis un rescapé de Seed. Je n'ai jamais vraiment combattu.

La jeune femme se leva et se dirigea vers Jack.

— Je m'appelle Elena, dit-elle en lui tendant la main et en lui souriant.

— Jack, répondit le jeune homme en lui serrant la main. Qu'est-ce que tu fais ici ? Enfin je veux dire quel est ton rôle dans la Résistance ?

— Je suis ingénieure.

— Ingénieure ! dit Jack impressionné. En armement j'imagine ?

— Oui, armement robotique plus précisément. Je travaille sur un projet de soldat androïde bon marché et facile à produire, qui permettrait la création d'une grande armée dans des délais très courts.

— Tu m'étonnes que ça intéresse la Résistance.

— Oui mais je ne leur sers pas à grand-chose à vrai dire. Toutes nos usines sont entre les mains du Efdéème. Donc la Résistance ne pourrait pas produire d'armées robotiques. Je suis ici parce qu'ils ne veulent pas que je tombe entre les mains de l'ennemi. C'est aussi simple que ça.

— Je comprends, une armée robotique tournée contre eux, leur compliquerait la tâche.

— Tu veux voir quelque chose d'étrange ? demanda Elena, changeant complètement de sujet.

— Étrange, comment ? demanda Jack intrigué

— Suis-moi, il faut sortir du complexe.

— Je ne crois pas qu'on en ait le droit.

— Je l'ai fait plusieurs fois, on ne se fera pas repérer ne t'inquiète pas.

Elena emmena Jack à l'extérieur du complexe. Il faisait nuit. En principe, ils n'avaient pas le droit de sortir sans autorisation. Car quelqu'un de l'extérieur pouvait les voir et découvrir l'emplacement de la base. Même les civils ne la connaissaient pas. Cependant, Elena avait trouvé un moyen de sortir via les conduites d'aération. Celle qu'ils empruntèrent conduisait tout droit dehors, un peu en hauteur. Ils s'accroupirent derrière un buisson. Elena sortit une paire de jumelles de son sac.

— Regarde, dit-elle à Jack en lui passant les jumelles.

Jack les prit sans vraiment savoir où il devait regarder exactement.

— Tout droit, et un peu vers le bas... voilà, regarde bien.

Jack observa la zone indiquée. Il apercevait des arbres et une espèce de prairie.

— Je ne vois rien d'anormal, dit Jack.

— Regarde bien, soit attentif.

En se concentrant, Jack devinait des silhouettes humaines en train de se déplacer. Avec l'obscurité, il n'y voyait pas grand-chose.

— C'est dingue ! s'exclama Jack. Comment tu as fait pour les découvrir ?

— Je viens souvent ici. La dernière fois c'était il y a une heure environ. Je viens pour me détendre, penser à autre chose. Et tout à l'heure, j'ai observé d'étranges lumières dans le ciel. Comme si quelque chose tombait du ciel.

— Tu penses à quoi ?

— Je n'en sais rien. Je crois qu'il s'agissait de modules de largages.

— Des soldats du Efdéème ?

— Je ne crois pas. Les soldats du Efdéème ne sont jamais déployés par modules de largage, même la Force Ecarlate. Et puis ces hommes n'ont pas quitté la zone depuis une heure. Je crois qu'ils ont établi un campement.

— Étrange, on devrait peut-être avertir les autres tu ne crois pas ?

— Le problème, c'est que je ne suis pas censée les avoir vus puisque je ne suis pas censée être là.

— Mais ça peut aider la Résistance de savoir qu'il y a des hommes dans la forêt. Après tout, ils peuvent représenter une menace. Ils sont peut-être du Efdéème.

Soudain, un bruit se fit entendre au loin. D'abord pas très fort, il le devint de plus en plus comme si quelque chose se rapprochait. Jusqu'à passer au-dessus de Jack et Elena. Une explosion eut lieu.

— L'aviation Efdéème ! cria Elena.

— Je croyais que cette base était indétectable ?

— À croire que non ! Suis-moi, il faut fuir !

— Mes amis sont à l'intérieur ! Je ne peux pas les abandonner !

Jack voulait retourner à l'intérieur, chercher Zack et Olympe, mais une bombe explosa à quelques centaines de mètres, endommageant l'entrée de la conduite d'aération.

— Merde ! cria-t-il avant de tenter de dégager l'ouverture en utilisant ses pouvoirs.

— Tu es un Paranormal !? dit Elena, surprise.

Soudain, elle entendit des voix. "Déployez-vous !", "Tirez à vue!", "Exterminez-les !". Ces paroles semblaient venir de derrière. Elena se tourna et vit des hommes armés courir vers eux. Des soldats du Efdéèmes déployés par hélicoptères. Dans le feu de l'action et à cause du bruit provoqué par les explosions et les avions, Jack et Elena n'avaient pas entendu le bruit des rotors. Le Paranormal se tourna vers sa nouvelle amie pour la protéger. Il bouillonnait de colère. Il se sentait impuissant. Cependant sa rage ne demandait qu'à sortir.

Lorsque les soldats efdéèmois arrivèrent à portée, un flux d'énergie traversa son corps. Jamais il n'avait ressenti quelque chose de comparable. Il réussit à leur envoyer des éclairs, ce qui les tua en quelques secondes. Le Paranormal ne comprenait pas ce qu'il venait de se passer, c'était instinctif. C'était la première fois qu'il se dépensait autant, cela l'épuisa. Mais pas assez pour l'empêcher de vouloir retrouver ses amis.

***

Les explosions réveillèrent Olympe, qui pourtant dormait à poings fermés. Une première depuis des jours. L'aspect sécuritaire du complexe l'avait sans doute rassurée. Mais les explosions et l'alarme de la base la ramenèrent très vite à la réalité. La guerre n'était pas finie. Le Efdéème venait de dénicher le QG de la Résistance. Comment ? se demanda-t-elle. Soit ils avaient réussi à capturer un résistant qui, sous la torture, avait fini par leur révéler l'emplacement de la base, soit quelqu'un les avait suivis jusqu'au complexe. Quelqu'un ou quelque chose. Olympe repensa au moment où Zack avait eu l'impression d'entendre un bruit suspect lorsqu'ils étaient dans les bois, en chemin vers le QG. Il y avait certainement quelque chose à ce moment-là. Mais plus le temps de se poser de question. Il fallait fuir. Olympe enfila sa veste, son ceinturon multi-usages et prit son fusil LN-40 posé à côté de son lit et partit à la recherche de son frère et de son ami.

— Rejoignez les transports ! criait un sergent dans les couloirs. Vite !

La Résistance avait prévu un plan de secours si jamais la base venait à être découverte. Le personnel devait emporter le plus de matériel possible et fuir par voie terrestre via les transports de troupes, des espèces de camions militaires, les blindés, les chars ou par voie aérienne via les hélicoptères. Ils devaient se diriger vers les canyons ou les montagnes, là où le Efdéème n'était pas présent ou très peu.

Olympe suivit le couloir jusqu'à arriver dans un Hangar. Des résistants désespérés couraient partout. Certains transportaient des caisses de munitions qu'ils chargeaient dans les transports. « Vite ! Vite ! Chargez le camion ! » cria l'un d'eux. L'aviation Efdéème continuait à larguer des bombes. Des parties du complexe commençaient déjà à s'effondrer. À ce moment-là, la Résistance pensait qu'il ne s'agissait que d'une attaque aérienne. À aucun moment ils n'avaient pensé que des troupes ennemies approchaient de la base.

— Zack ! cria Olympe, espérant qu'il se trouvait dans cette foule de résistants paniqués. Jack ! cria-t-elle, ignorant qu'il n'était plus dans le complexe.

Soudain, les bombardements cessèrent. Les résistants mirent quelques dizaines de secondes à s'en rendre compte. Olympe était immobile. Elle regardait en l'air en essayant d'entendre quelque chose. La panique semblait redescendre d'un cran lorsque les bombardements stoppèrent. Il devenait plus facile de fuir sans le feu des bombes ennemies. Le hangar disposait d'une grande double porte métallique. En l'ouvrant, ils pourraient évacuer plus de monde et plus vite. Des dizaines de résistants et véhicules se précipitèrent sur elle. Un officier ouvrit la porte.

— Sortez ! Sortez ! Vite ! Dépêchez-vous ! hurlait-il.

Mais les troupes efdéèmes les avaient pris de vitesse en localisant la porte et attendaient derrière. Ils se doutaient que les résistants passeraient par-là. Des dizaines de commandos de la Force Écarlate et de soldats efdéèmois soutenus par une dizaine de Méchas attendaient ainsi derrière la grande porte. La Résistance ne pouvait plus fuir. Elle devait se battre. Des dizaines de résistants, qui ne s'attendaient pas à voir en face d'eux des troupes ennemies, périrent sous les premières rafales. Olympe assista à la scène. Prise de panique, elle prit une grande respiration en ouvrant grand les yeux. Puis elle partit dans une autre direction. Elle voulait retrouver son frère et son ami. En chemin elle croisa un résistant.

— Olympe !? Olympe McNamara !?

— Jason !? s'étonna Olympe qui reconnut le meilleur ami de son frère.

— Ne va pas par-là Olympe, les troupes efdéèmes y sont déjà ! Il faut trouver un autre chemin !

— Mais je dois trouver mon frère et...

— Zack n'est pas par-là ! l'interrompit Jason. La dernière fois que je l'ai vu il allait vers l'armurerie. C'est de l'autre côté !

— Alors on y va ! cria Olympe.

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