— 23 %, ce sera l'Enfer.

— Quoi ?!? Mais pourquoi ?

— Comme la plupart, vous n'avez pas fait grand-chose.

— Écoutez, il y a une erreur, je suis politicien.

— Ah, si vous êtes politicien, il n'y a pas d'erreur.

— Comment ?

— Dire qu'on va faire des choses et ne pas les faire, c'est mauvais pour le dossier.

— (déçu) Ah oui et vu que je suis politicien...

Tiens, il est moins con que les autres celui-là. D'habitude ils argumentent.

— Et il n'y a pas moyen de s'arranger ?

J'ai rien dit. C'est le problème avec les politiciens. Leur torrent de promesses jaillissent de leur béance telle une diarrhée chaude et liquide au lendemain de moules verdâtres. Ils ont ce côté vendeur de voitures ne faisant ressortir les problématiques de délai de livraison qu'une fois la facture, nommée vote, établie et payée.

— Non, il n'y a pas moyen de s'arranger.

— Vous êtes sûr ? J'ai des relations.

— Des relations ?

— Je connais personnellement le président actuel.

— Vous connaissez Dieu ?

— Non. Je connais mon président, de mon pays.

— Ok et ?

— Une fois mort, je suis sûr qu'il se présentera.

— Il n'y a pas d'élections au Paradis.

— Ah bon ?!? Donc, le Paradis est une dictature ?

— Non, le Paradis c'est le Paradis, il n'y a pas de pouvoir.

— Et qui vote les lois ?

— Il n'y a pas de lois.

— Quoi ? Et la justice ?

— Pourquoi voulez-vous une justice ? Tout le monde est juste. Toutes les personnes que je laisse passer ont leur pourcentage d'actes réussis.

— Non mais cela ne va pas, ça. Hors de question que j'aille dans un endroit sans choix.

— Mais vous n'irez pas, pas avec 23 %.

— Y a-t-il un endroit où on nous laisse la liberté de choix ?

— Euh, en Enfer. Vous pouvez choisir votre torture, dans certains cas.

— Mmmm, c'est mieux que rien. Je veux aller en Enfer. Je pense que c'est la meilleure des situations pour les citoyens que je représente. C'est ce que veut le peuple et moi, je défends les intérêts du peuple.

— o_O