Je n’étais pas là

Une minute de lecture

Je te verrai sans doute, isolé, dans le soir,

Assoupi comme au temps des fortes chaleurs,

Où aucun animal vient troubler ces bonheurs

Qui nous rendent libres, fous, joyeux et plein d’espoir.

Je serais ton peintre et je t’aurais peint un jardin

Rien que pour te voir courir nu parmi les félins,

Ou bondissant sur des nuages cristallins ;

Comme j’aurais aimé voir encore une fois ton sourire baladin.

Mais pardonne-moi, j’ai fui loin des gens

Que j’aime, comme si la vie était ailleurs.

Comme si les rêves du monde estompaient les frayeurs

Et ouvraient l’imagination aux garçons divergents.

Pardonne-moi, père, malgré toute la tendresse

Que j’ai reçue, je n’ai pas été présent à ton dernier soupir.

J’aurais dû plus me méfier de Dieu qui préfère se tapir

Dans son terrier tout en espérant un miracle de sa maladresse.

Je manque d’imagination afin de te créer un monde, père,

Qui serait à la fois libéré, bienheureux, rafraichissant,

Coloré, sans tumulte, sans turpitude et rajeunissant.

Un monde droit sans aucun dieu et sans vipère.

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