Un réveil difficile

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Cette fois, c'est Sor'a qui se chargea d'éveiller Imala. Lourde charge. Le soleil approchait du zénith et même tolérant envers son élève, le chaman n'apprécierait pas que le matin déborde sur l'après-midi pour leur entretien.

  • ­ Imala, allez, debout, dit-elle en poussant les flancs de son aînée.

Urrh voletant à côté du visage émit : 'on dirait Ptor au début du printemps'

  • ­Je t'entends, tu sais émit Ptor. Suivi du ricanement de loutre de Silk.
  • ­Imala, le chaman nous attend. Sa vieille corneille plumera Alya si tu ne bouges pas' émit Sor'a au bout de 3 minutes d'infructueux essais.
  • ­Personne ne touche à Alya » émit-elle avec un grondement de louve
  • « Ne grogne pas sur ta sœur, ma Liée »' dit Marv', « cet entretien, tu ne peux éviter, même en dormant »
  • ­Hum...Marv' m'a convaincu. Je me lève.
  • ­ Ah! Ben, elle est bonne celle-là! C'est Marv qui t'a convaincu alors qu'avec Urrh on s'échine depuis dix bonnes minutes à te réveiller...dommage que je ne puisse pas le contacter moi-même. ..
  • ­J’me lève, j’me lève. Et tu as bon dos de te plaindre alors que tu es la seule dont les liés peuvent communiquer entre eux directement...tu voudrais en plus pouvoir discuter avec les miens...
  • ­ok, ok. Je te laisse émerger...

« Comme Ptor, tout pareil » trilla allégrement Urrh, aussi discrètement que possible.

  • ­Je t'entends petit piaf. Ne passe pas trop près de ma truffe aujourd’hui, tu risquerais d'y laisser des plumes... » répondit Ptor
  • ­Balourd pas attraper la flèche » ricana Silk « Loutre si! »
  • ­Et les amis, je ne m'entends plus penser avec votre barouf. Emettez moins forts par pitié » gémit Sor'a en singeant un mal de tête.

Sor'a descendit de l'arbre-maison et rejoignit Veena qui lissait les rémiges de son faucon, agrippé au cuir de son protège poignet. Urrh resta à distance. Certes Yick savait théoriquement que le colibri, Lié de la Liée de sa Liée, était intouchable. Dans les faits, il n'était pas sûr que son épais crâne appréhende correctement cette notion. (Oui, les colibris ont un léger complexe de supériorité).

  • Sor'a, ton moineau se moque de mon magnifique faucon. Pourrais-tu dégonfler son melon avant que le peu d'empathie de Yick ne lui permette de se rendre compte de son attitude.
  • Urrh, je te rappelle que Veena comprend très bien les émotions qui irradient, telle ta fierté démesurée!
  • ­ah, Veena! C’est un vrai problème chez Urrh. Depuis que la corneille du chaman lui a laissé entendre que notre lien avait fait de moi une Danseuse de Vie, on ne l'arrête plus...
  • ­Hum...je sais. Mais Yick n'a pas encore chassé ce matin. ..
  • ­Gloups!

« Urrh file d'ici pour l'instant »

Le colibri fila en rase-motte.

  • ­Imala se lève enfin? Et au clin d'œil de sa sœur, elle ajouta: toujours ronchon?
  • ­Évidemment! Et toi: as-tu bien nagé avec Kelpi ce matin?
  • ­Un délice. Cependant...
  • ­Ah! Triompha Sor'a, j'étais sûre qu'il y avait quelque chose!
  • ­Tiens donc. Deviendrais tu empathe petite sœur?

C'est Imala qui répondit:

  • ­notre petite sœur est simplement observatrice : quand tu as un souci, tu lisses les plumes de Yick d'un air absent...
  • ­ou tu grattes la tête de Flin comme s'il était encore un chaton, renchérit Sor'a
  • ­Non!
  • ­Si! Et tu plisses ton front comme la Matriarche bleue, termina Imala (Veena ne s'entendait pas très bien avec cette matriarche depuis qu’elle l’avait enfermée tout un après-midi pour avoir voulu voir sa grande sœur)
  • C'est bon. J'ai compris! Vous lisez en moi comme je lis en vous...heu, je gratte vraiment la tête de Flin?

« Entre les oreilles, ça fait du bien » répondit Flin dans un demi-sommeil

Veena fut rasséréner. Elle n'aurait pas voulu rabaisser le somptueux prédateur qu'était Flin...

  • ­ Veena, tu viens?

Elle vit la malice irradier d'Imala qui venait de planter là ses sœurs pour se diriger vers Voyemont.

« Oh la fourbe!' émirent en chœur Sor'a et Veena avant de se lancer aux trousses de la paresseuse.

Il s'agissait d'un jeu maintes fois répété: ce serait à celle qui arriverait la première à la hutte du chaman sans avoir été saluée par un membre de la communauté. Elles devaient se rendre invisibles alors qu’elles étaient les « totems » du village.

Comme toujours, Imala choisit d’avancer à pas de loup, profitant de la moindre ombre pour se camoufler ; Sor’a passa en mode esquive (rapide et précise comme le colibri) mais percuta un marmot qui sortait en trombe d’une maisonnette.

  • ­ ‘jour Sor’a…
  • ­ Perdue, émit Imala.

Veena ne répondit pas. Elle avait choisi la vitesse et la furtivité du puma : elle passait de toit à ombre à une vitesse folle.

  • ­ J’y suis, triompha Imala
  • ­ Bonjour Imala, dit le chaman. Je me demandais si tu daignerais te présenter avant midi.

Puis levant les yeux, il dit :

  • ­ Veena. Que dirais-tu de descendre de mon toit pour rejoindre ta sœur. Tu l’as suffisamment attendu, non ?
  • ­ Ah, ah ! Veena t’a encore battue Imala ! ricana Sor’a
  • ­ Pfff…
  • ­ Veuillez entrer…indiqua le chaman

L’heure devait être grave. Les Trois n’étaient jamais entrées dans la hutte du chaman. Sauf Imala qui suivait son enseignement.

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