Tanka être différent
(Je me balade)
Petite douceur
Baisers, câlins et tendresse
Deux filles qui s’aiment
Sur un banc elles sont belles
Face aux mépris des passants
(Je leur souris)
Assieds-toi beau mec
S’exclament-elles en riant !
Il n’y a que moi
Je me retourne, personne
C’est bien pour moi, je m’assois
(Je suis surpris)
La blonde et la brune
Leur disparité s’oppose
Se conjoint aussi
À côté d’elles pourtant
C’est moi qui ai l’air d’un con
(Je suis de trop)
Tu nous as semblé
Différent d’autres passants
Car leur ironie
On s’en fout mais l’empathie
Nous émeut, nous bouleverse
(Je suis ému)
Et sache l’ami
Qu’elle n’est pas si courante
Pleuvent les injures
Les coups parfois, plus souvent
Plus drus que les compliments
(J’ai de la peine)
Je me suis levé
Pris dans les miennes leurs mains
J'ai montré mes lèvres
Et de la tête ai dis non
Car en fait, je suis muet.
(Elles sourient)
Alors se levant
Chacune prenant un bras
À trois nous partîmes
Visiter d’autres contrées
Différentes comme nous.
(Plus forts ensemble)
Espérant là-bas
Trouver un endroit serein
Où, être libre,
Handicapé, noir, homo,
Ne sera pas anormal.
(Enfin admis ?)
En face de mon immeuble, il y a un jardin public où les jeunes, souvent, se réunissent. Des chats errants y ont élu domicile et sont nourris par quelques bonnes âmes, et parfois, par des moineaux peu vigilants. Cet après-midi, j’ai vu de ma fenêtre, deux jeunes filles sur un banc, dissimulées derrière les buissons qui s’embrassaient, se câlinaient à l’abri des regards croyaient-elles. Trois jeunes garçons, à peu près de leur âge, sont passés devant elles en les insultant jusqu’à ce qu’elles partent. J'en fus muet d'étonnement, car ici, en Andalousie, la tolérance est plutôt de mise.
JI 03/02/19
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