3:Akelie

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  • Je la sent vraiment pas cette sortie… t'es sur qu'on craint rien?
  • C'est juste une bibliothèque!

la crainte, elle vit dedans depuis qu’elle est arrivée. Elle éspère bien que ce pacte lui permettra de vivre tranquille.

  • Je le savais! Pourquoi tu nous a amené ici alors que même toi tu à peur? En plus ça sert à rien.

Akelie, qui montait tranquillement les marches de la bibliothèque s'arrête. Elle essuie la sueur sur son front et lève les yeux au ciel pour assassiner du regard le soleil qui illumine gaiement l’azur.

  • Tu entends mes pensées?
  • Je suis dans ta tête, ça te surprends?
  • J’aurais apprécié conserver un peu d’intimité. Je voudrais savoir; tu sais d’où vient ta magie?

Pas de réponse. Le parasite grogne quelque chose.

  • Alors? D'où vient ta magie?
  • Je sais pas…
  • Comment tu t'appelle?
  • Je sais pas.
  • Voilà, c'est pour ça qu'on va faire des recherches dans les archives.

La Grande Bibliothèque est un bâtiment magnifique. Fait de marbre gris aux veines bleutées, il comporte toute une ribambelle de fontaine et pas moins d'un hectare de jardins. Théoriquement, ce temple du savoir est accessible à tous. En réalité, un petit écriteau à l'entrée demande une “tenue décente” et une vieille femme vérifie que la consigne est bien appliquée. Résultat, la bibliothèque est toujours vide. Ceux qui ont assez d'argent pour bien s'habiller ne viennent jamais et ceux qui auraient aimé venir sont le plus souvent trop pauvres pour entrer dans les critères de décence de la vieille à l'entrée.

Les seules personnes à y aller sont les sorciers et les enfants de bourgeois en sortie scolaire. Juste assez riche pour avoir accès au savoir. Trop pauvre pour pouvoir s'en passer.

Akelie a piqué une capes de velours dans la garde robe du vieux. Les manches sont trop longues et la taille trop serrée. Elle avait fait un ourlet à la va vite avant de venir pour que la robe ne traîne pas par terre. L'ourlet mal fait faisait vriller la robe, et comme elle avait fait le chemin à pieds, le bas en était intégralement redécoré à la boue.

Sans s'arrêter et sans un regard Akelie passe devant la vieille qui lui jeté un regard suspicieux.

  • C'était un édifice religieux avant?
  • Non pourquoi? Akelie chuchote de peur de passer pour une folle.
  • Les religions ont toute un point commun, leur mission première est de protéger les hommes du mal. On a jamais pu rentrer dans les bâtiments religieux. Ça nous rends malade et si on y reste trop longtemps on disparaît. Ça dure tant que l'édifice tient debout. Il arrive même que ça imprègne les pierres et que où que ces dernières soient, on ne puisse les toucher.

Il est si stressé qu’on pourrait presque le dire en panique. ces inquiétudes, elle réponds amusée,

  • Avant ici c'était un cabaret.
  • Ah. Son stress retombe.

Du passé festif de la bibliothèque il ne restait qu'une estrade de bois au coeur du bâtiment. On y danse plus. Fût un temps on y donnait des cours. Maintenant on essaye de ne pas oublier d'y passer le balais. Akelie n'avait jamais pu voir la bibliothèque à ses grandes heures. C'est le sorcier qui lui avait raconté toutes ces histoires. La fille aimait beaucoup cet endroit, une mine de savoir pour elle. Elle avait un peu de mal à y rentrer, la vieille à l'entrée n'aimant pas les étrangers. Personne dans cette ville n’aime les étrangers.

Akelie n’est pas venue souvent, mais elle connaît les lieux par coeurs. Confiante, elle traverse le couloir sans fenêtre qui coupe le bâtiment dans sa longueure. De part et d’autre du couloir des portes portant des écriteaux tel que “médecine”, “culture” ou “histoire” mènent à des bibliothèque portant sur ces thèmes. Elle n’en ouvre aucune et continu son chemin.

Au bout du couloir, elle entame l’escalade de l’escalier en colimaçon dont les murs à demi écroulés laisse passer la pluie. Cela lui prend un peu de temps, mais enfin elle arrive à l’étage. C’est un simple grenier, plein de toile d'araignée et de moisissure. Ici sont stockés les livres sur la magie, ceux qui ne contiennent aucune formule. Uniquement son histoire.

  • A ton avis, je cherche à “histoire des grands sorciers”, “démon oubliés” ou “fait remarquable”.
  • Les 6 dernières fois qu’on m’a invoqué c’était pour participer à des guerre. Et encore avant c’était pour un génocide.

Avec difficulté, Akelie déglutit.

  • Je cherche où alors?
  • Au fond à droite, “guerre et sorcier”.

La rangé “guerre et sorcier” au fond à droite ne comportait que de gros manuscrit de cuir au pages faites de peau tannée,technique témoignant de leur ancienneté. En effet, les pages de la plupart des manuscrits sont désormais fait d’un bois particulier broyé puis traité à la vapeur. Le résultat était un papier épais mais peu dense, un peu comme une éponge, sur lequel on ne peut écrire à l‘encre car elle y fuse. Akelie préfère le nouveau papier, il lui rappel les livres de là d’où elle vient.

Un fourmillement la prend à l’épaule droite, agacée, elle secoue vivement son bras pour le faire partir.

  • Arrête! j’arrive pas à me concentrer!

La voix du démon semble cette fois externe à sa tête. En regardant son épaule, elle tombe nez à nez avec deux yeux globuleux. Elle hurle, sa main droite se plaque sur sa bouche.

  • Du calme! ce n’est que moi!
  • Rend moi mon bas!

Son pauvre petit coeur bas pour quatre dans sa poitrine et une rivière de sueur froide coule sur son échine.

  • C’est juste pour pouvoir lire plus vite. Dès qu’on a fini je te rends ton bras.

Les yeux écarquillés, elle continue d’observer les yeux et la bouche qui ont poussés sur son épaule. Quand enfin elle est calmée, elle attrape deux livres et en donne un à sa main droite dont elle n’a plus le contrôle. En silence ils commencent à lire.

La matiné passe. Puis l’après midi. Et enfin quand le ciel commence à se teindre du orange du soir Akelie se tourne vers son épaule les yeux brillants.

  • Je sais, j’ai trouvé qui tu es.
  • Assez de suspens, dis le moi.
  • Non, ton nom n’est pas écrit. Mais on parle d’un femme, la seule et unique sorcière ayant jamais existé. Elle ne faisait pas de pacte, elle se contentait d’obtenir le vrai nom des démons.
  • Une femme tu dis. ça me rappel quelques choses.

Les yeux sur son épaule se ferment.

  • Je me souviens d’une femme, oui. Je crois qu’elle était brune, elle attachait ses cheveux en tresses. elle avait invoqué un démon pour cette seule chose, faire ses tresser ses cheveux. Oui, je me souviens. Elle nous menait par le bout du nez, elle nous appelait par nos vrai noms. Je crois qu’elle en tirait un pouvoir sur nous. Mais c’est étrange. Normalement ces noms ne servent à rien.
  • Il est écrit qu’elle a été tuée, trahie par un de ses démons.
  • Non, elle est morte de la main de l’homme. je me souviens que nous nous sommes réunis sur les ordres de la sorcière mourante pour maudire la lignée de son assassin. J’adore les malédictions, c’est toujours très créatif. Lui, si je ne me trompe pas, Chaque enfants de lui aurait un enfants et un seul, qui ne mourrait pas avant d’avoir eu un enfant, sinon c’est pas drôle, les malédiction s’arrêtent. Et ils auraient tous un physique drôle. Pas moche, mais drôle, pour que les gens se moque d’eux, c’est incroyable cette faculté à s’empêcher de tourner en rond que vous avez. La suite je me souviens plus trop, mais je crois qu’il était question d’être suffisament fou pour toujours finir au bûcher et que la mauvaise réputation des parents rejaillit sur les enfants.

Un sourire carnassier était nés sur les lèvres du démons.

  • Cette époque me manque autant que te manque ton ancienne vie.
  • Arrête de traîner dans ma tête. Ton nom n'apparaît pas dans ce livre. Mais il est fait mention d’une annexe au nom imprononçable.
  • Fait voir… C’est l’Inventaire Complet des Êtres Démoniaques. Vous avez vraiment réussis à tous nous répertorier?
  • Oui. Ce livre est un peu un catalogue d’esclavagiste, quand le démon est déjà invoqué son nom s’affiche en rouge. Je sais où il est. Mais jamais on ne pourra l’obtenir.
  • Je peux tout faire.
  • Même rentrer dans la sacro-sainte tour du mage?
  • Non, ça je peux pas.

Akelie sentait comme une question aux abords de son esprit. Il lui fallut un peu de temps pour comprendre que cette interrogation muette ne lui appartenait pas.

  • Qu’est ce qu’il y a?

Le démon eu un instant de surprise.

  • Apparement moi aussi je peux lire dans ta tête. Alors, qu’est ce qu’il y a?
  • Je réfléchissais juste à comment faire pour obtenir ce fichu catalogue. Mais maintenant on a un plus gros problème.

Ça la concernait, elle en était sûre. Jamais elle n'aurait dû pactiser avec cette bête sur son épaule.

  • Ca te concerne oui. Si tu peux lire dans mon esprit c’est mauvais signe. Ca veut dire qu’on va fusionner.
  • Comment ça fusionner?
  • On a actuellement un corps pour deux esprits. Nos esprits vont se mélanger, tout en restant différenciés.
  • On va avoir l’air fou à lier.
  • Le problème c’est surtout qu’on va être coincé ensemble même après la mort de ce corps et que à ce que j’en sais c’est irréversible et difficilement supportable.

Ils restèrent un instant muets.

  • Comment tu sais qu’on fusionne, il y a eu des précédent?
  • Oui, un, et les hommes les ont tués. Puis quand ils sont morts, les démons les ont tués encore et encore. De peur qu’ils ne les tuent les premiers.
  • Tu les a vus?
  • Oui. Et c’est pas très encourageant pour nous.

C’était un changement drastique dans leur perspective d’avenir. Impossible de se séparer. Impossible de rentrer chez eux. Ils allaient devoir composer avec.

  • On ne vas pas survivre. Nos envie, nos pensées, nos attitudes, nous sommes trop différents.

Akelie était à genoux, ses deux mains dont elle avait repris le contrôl tirait sur ses cheveux de désespoir. Des larmes brûlante humidifiaient ses yeux sans jamais en tomber. En bordure de son esprit, elle sentait le démon, en panique lui aussi.

  • Oui, mais on ne va pas mourir, car je suis immortel. Et à partir de maintenant tu l’es aussi.

Tous deux continuaient de penser à ce que tous ces constats impliquaient. Tout ce qu’ils venaient de perdre, ils le regardaient disparaître en pleurant et en hurlant. Ils s’endormirent finalement, épuisés et résolus à mourir jusqu’à ce que le temps disparaissent enfin.

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