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Chapitre 11 : Break on through
par phillechat  il y a 1 mois

Break on through to the other side.

Jules chantait la musique des doors, devant Karin amusée.

Le temps avait continué à ne pas passer, ici , dans le tableau, rien ne changeait, on n’avait ni chaud, ni froid, ni faim, ni soif.

— Jules, demanda l’adolescente, tu crois qu’on est mort ?

— Cela y ressemble, je vois la mort comme cela.

— Pourquoi es-tu passé de l’autre côté , pourquoi as-tu mangé la grenade ?

— La curiosité, sans doute, répondit le jeune homme.

— C’est vrai, Lukas est curieux, où est-il ?

— Ici, dans le désert du réel : on appelle cela les limbes, entre la vie et la mort.

— On n’est donc pas vraiment morts, s’étonna Karin ?

— Non car tu as toujours de la haine en toi, tu détestes ta mère.

— Le mot haine est trop faible.

— Pourquoi tant de haine ?

Karin se demanda si cette dernière question lui était directement adressée.

Jules semblait songeur, plongé en lui même.

Il scanda quelques vers :

Avec la haine
Une chose est certaine
On ne peut que se détruire

Se nuire
t s avilir
L esprit brouillé

Par de sombres pensées
Combats permanents
Épuisants

Duels imaginaires
Médiocrité ordinaire
Querelles profondément stériles

Brouilles inutiles
Avec un esprit
Qui se nuit

Qui ne peut penser
Se libérer
De la haine

Avec la haine
Une chose est certaine
On ne peut que se détruire

Karin voulut se justifier :

— Petite, je l’adorais, je voulais tant lui ressembler.

— Et après, demanda Jules ?

— J’ai compris tout le mal qu’elle avait fait à Philippe, à papa.

— Comment ? Elle te l’a dit.

— Non, répondit Karin. Mais je suis tombé sur des textes, les Aventures de Catherine et Monsieur K.

— Il ne faut pas croire tous les mensonges d’internet.

— Mais tout était vrai, mais comment sais tu que les textes étaient sur Internet ?

— Je les ai écrits.

Karin se tut, stupéfaite.

Elle reprit :

— Je la déteste parce qu’elle est fausse.

— Comment cela fausse, s’exclama Jules !

— Elle est iranienne, j’étais fière d’elle parce qu’elle bossait pour l’ONU.

— En tant que traductrice ?

— Oui, confirma Karin. Et j’ai découvert qu’elle travaillait pour le Mossad.

— Pour Ari ?

— Tu le connais ?

— Un peu, répondit Jules, énigmatique.

— Il nous surveille, il nous manipule ; il …

— Il fait son job !

— Maman voulait me parler, après les vacances.

— Je sais, je vais te le dire.

Jules parla longuement, devant une Karin surprise , puis émerveillée.

Jules lui décrivit sa planète ce peuple d’immortels hyper intellectuels et fous d’ennui.

Karin regarda Jules avec étonnement, quand elle apprit que sa mère avait avait vécu cinquante ans avec Jules.

Elle dit en frémissant :

— Je suis une alien ?

— La moitié d’une alien !

— Oh le chat !!!

Karin se mit à courir derrière un chat roux. Jules la suivit.

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