Chapitre 15 : L’épreuve du doute.

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Jules ne quittait pas des yeux l’hologramme du Professeur Riko.

Mais le vieil homme à la longue barbe et aux habits gris éveilla bien d’autres noms :

Merlin, Mithrandir, Myrddin, Gandalf, Merzhin, Olórin !!

Le vieil homme sourit et dit d’une voix douce :

— Oui, je suis tout cela et je porte bien d’autres noms !

— Vous voyagez dans le passé, murmura Karin.

— Et dans le futur, ajouta Lukas.

— Vous avez l’anneau qui rend invisible, demanda Francis ?

— Non, il arrête le temps et je l’ai confié à ...

— Julie ! Jules était blême.

— Et bien les ambassadeurs de votre galaxie sont toujours aussi perspicaces, persifla Merlin.

— Et le chat c’est vous, demanda Émile ?

— Un chat roux, précisa le Magicien.

Méfiant Jules demanda :

— Que voulez-vous ? La Ligue des étoiles ne se dévoile jamais sans raison.

— Bien vu Monsieur l’Alien , rétorqua le professeur Riko, mais avant de vous répondre, je dois vérifier que vous pouvez surmonter les épreuves.

— On va se battre, dirent Émile et Lukas, en se levant.

— Vous connaissez mal la Ligue, persifla Jules.

— Exact, cher ami, confirma Merlin, l’épreuve est celle du doute !

Un long silence se fit dans la la pièce et Riko se lança dans un long monologue :

J'ai comme un doute.
En fait non, j'ai des doutes, des milliers, des millions de doutes.
Et cela fait longtemps, fort longtemps, que cela dure.

Comment dire ? J'ai l'impression qu'on nous fait courir, crier, hurler et jamais réfléchir.

Oui, cela fait longtemps, fort longtemps, que je doute.
Mais encore ?

J'étais fort jeune, sans doute pré adolescent, et je croyais.
Oh oui, c'est le miracle de la jeunesse, on croit sans réserve, corps et âme.

Assidu, je suivais tous les cours de lecture de la Bible : le paradis, cela se mérite !
Ce jour là, l’exégèse fut particulièrement longue et tortueuse.

Je me tournai vers mon chaperon et lui demandai : " Si j'ai bien compris , en vérité, il faut lire le passage à l'envers ?"
Avec le recul, je me rends compte que mon interlocutrice eut le plus grand mal à cacher sa gêne, quand elle confirma cette étrange lecture.

Ce jour là, pour la première fois, j'eus un doute, un gros doute : c'était le premier.

Plus tard, bien plus tard, bien j'eus une autre raison de douter.
Ce fut une dame, à la santé mentale fragile, qui me posa cette question :
" Pourquoi ne voulez-vous point être trompé ?
Pourquoi avez- vous tant besoin de certitudes ? "

Je commence, seulement, à comprendre la pertinence de cette question.
Mais, maintenant, je sais : nous avons TOUS besoin de certitudes.
Nous vivons au milieu de vérités, de croyances, de valeurs et surtout personne ne tolère de remises en cause.
Aujourd'hui je vous propose des déroutes et des incertitudes.

Brutalement Jules interrompit Gandalf :

— Tu ne va pas nous raconter ta vie : où veux-tu en venir ,

— Bien vu Jules, rétorqua le professeur : tu es sans doute celui qui a le plus besoin de cette épreuve !

— De quoi devrais -je douter, Herr Professor ?

— Es-tu sûr de faire le bien de Julie ?

— Plus que vous avec votre anneau, répondit le jeune homme d’une vox blanche.

— Mon anneau a un pouvoir : je ne mens pas à Julie, fit remarquer Gandalf : toi tu ne lui diras jamais que tu as remplacé son jumeau !

— Ne lui dites rien, elle en mourrait, s’étrangla Jules.

— Et tu comptes la faire vivre longtemps dans l’illusion ?

Jules se tut, décontenancé : soudain il prit conscience de la fragilité de ses choix, de ses certitudes.

Il tenta de se justifier :

— L’illusion c’est un désir, un désir plus fort que la vérité. Julie a besoin de son frère.

— Tu la rends heureuse, ainsi, demanda froidement le magicien ?

— Je, je ne sais pas, bégaya le jeune homme.

— Au fond de toi, tu sais qu’elle est amoureuse de toi, d’un fantôme, asséna Merlin.

— Tu as gagné : j’avoue mes doutes, Mais ce n’est qu’un combat : la guerre continue.

— Je sais, dit le magicien, j’ai vu l’avenir,

— Tu vas faire subir cette épreuve à nos amis terriens, s’inquiéta l’alien ?

— Uniquement s’ils le désirent, répondit le professeur.

Jules récita un poème :

Un esprit
Qui s’allie
A un corps

Jusqu’à la mort
Ou après
Qui sait

Vivre à deux
Soyons sérieux
Chaque jour on le vit
Jamais on ne demande mon avis

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