Chapitre 14 : l'anneau

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Les animaux sont beaucoup moins calés que les humains, mais nettement plus sages.

Certains, les chats en particulier, sont de grands philosophes, voire des saints.

Julie méditait cette phrase de Dick dans La Machine à illusions.

Elle la trouvait totalement juste, elle se disait même qu’il ne pouvait y avoir de meilleur description de son frère Jules.

Depuis qu’il avait disparu dans l’Allégorie de la Simulation, Julie relisait tous les romans préférés de son jumeau et tous ses poèmes, afin de trouver un indice pour le retrouver.

Elle avait eu une intuition : Les nymphéas de Monet.

Elle retrouva le poème de Jules :

Monet
Tes nymphéas
Tu les as laissés venir
Liant passé et avenir

Monet
Tes nymphéas
Tu as su les accueillir
Tu as su les recueillir

Monet
Tes nymphéas
Sont toujours là
Quand plus rien ne va

Monet
Tes nymphéas
M’invitent ici bas
A recueillir

Monet
Tes nymphéas
Recueillir et accueillir
Avant de partir

Monet
Tes nymphéas
Monet
Tes nymphéas

Peindre des années
pour saisir dans la nature
beauté éphémère

Jules adorait le musée de l’Orangerie.

Julie était toujours frappée par l’intensité de la lumière à l’intérieur de la salle des nymphéas.

C’était un choix de Monet : cette explosion posthume de lumière.

Monet évoquait un « état de grâce», elle voyait plutôt l’essence même du Zen.

Le japon, Monet, les chats : Julie sentait que tout cela ne faisait qu’un, mais elle ne parvenait pas à explorer ce mystère.

Assise sur la banquette circulaire de métal , elle se laissait plonger dans les immenses tableaux incurvés qui tapissaient la salle ovale.

Une question jaillit dans son esprit ; « Qui suis-je? » , et elle eut la vision fugitive du sourire d’un chat qui disparaissait.

Je suis la Fille de Nulle Part. Elle avait parlé à haute voix, suscitant le regard étonné des visiteurs.

Oui, elle était l’héroïne, japonaise !, de La Machine à illusions.

Julie nageait parmi les nymphéas : mais il n’y avait pas de nymphéas juste un immense maelstrom de nuances de bleus et de verts.

Oui Monet était abstrait, mais ce n’était pas l’abstraction géométrique de Mondrian, c’était une abstraction mystique, un appel au voyage infini.

Soudain Julie sentit un regard posé sur elle : un très beau jeune homme, qui ressemblait étrangement à jules, la regardait.

Elle sentit le désir du garçon pénétrer en elle, pour lui, elle était belle et séduisante, elle le savait.

Mais Julie sentit aussi le poignard glacé de haine d’un second regard.

Une grande femme brune, aussi élégante que belle, fusillait celle qui osait attirer l’attention de son homme.

La brune parla à l’oreille du jeune homme, ne laissant aucun doute sur leur conversation : elle se moquait des vêtements de Julie.

Cette garce portait les dernières créations des grands couturiers, une seule de ses boucles d’oreille valait un an du salaire des parents de Julie.

Exaspérée, Julie se tourna et se retrouva face à un jeune homme inconnu qui lui tendait une enveloppe : un cadeau du professeur Riko.

Un cadeau? Julie frémit : c’était son anniversaire et aussi celui de Jules.

Elle voulut remercier le livreur, mais ce dernier avait disparu.

Elle trouva une bague, une superbe bague dont la beauté éclipsait toutes les breloques de la brune pimbêche.

La bague était dorée comme les cheveux de Julie.

Un double serpent bleu, comme les yeux de la jeune fille, étincelait.

Jamais Julie n’avait vu un aussi beau bijou !

Elle mit à la bague à son doigt et se retourna vers le couple moqueur.

Julie resta la bouche ouverte : le couple s’était figé immobile.

Tous les visiteurs s’étaient transformés en impassibles statues de cire.

L’aiguille de sa montre ne bougeait plus : la bague avait arrêté le temps !!!

Sans réfléchir, Julie accomplit son rêve secret : elle se déshabilla entièrement et courut à travers le musée.

Elle revint à sa place initiale et s’approcha du couple immobilisé : la brune la montrait du doigt, le jeune homme riait.

Rapidement, la belle blonde dénuda la chipie. Ses dessous chic valaient aussi une fortune !

Julie essaya la robe de couturier : tout lui allait, y compris les chaussures.

Je ne suis pas une voleuse ! Elle ne toucha pas aux bijoux, mais mit les habits de son ennemie dans son sac.

Julie décida de s’amuser : elle commença à donner une bonne fessée à cette mijaurée, et ne s’arrêta que lorsque son cul fut rouge comme celui d’un babouin.

Elle descendit le pantalon et le slip du garçon et constata avec plaisir que son membre viril n’était pas inerte !

Julie avala la sève vitale et éclata de rire !

Elle se souvint de l’histoire de l’anneau de Gygès , que jules lui avait racontée.

Et si ? Elle courut vers le tableau, mais elle ne put plonger dans les nymphéas.

Un mot s’afficha : désolé Julie, la porte est fermée.

Elle se rhabilla et remit l’anneau.

La brune poussa un cri et mit la main sur ses fesses cramoisies : Eve prit conscience de sa nudité ( et de sa douleur ! ) et s’enfuit !

Son bel Adam voulut la suivre, mais se prit les pieds dans son pantalon descendu et tomba, il se redressa, se reculotta rapidement et le couple disparut sous les moqueries.

Julie était heureuse ; une belle bague magique, des vêtements luxueux !

Mais jules n’était pas là et qui était ce professeur Riko ?

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