Le voyage de Monsieur K / Chapitre  18 : Partir, mais où ?

2 minutes de lecture

Trois mois après son agression, Elaine n’avait toujours pas quitté son abri souterrain.

Grâce à Vincent, et aux filles du gang, l’austère repaire de la Résistance s’était rempli de fleurs, d’étranges plantes martiennes, de reproductions de tableaux, de peaux d’animaux, d’étoffes rares. La nourriture était succulente, bien meilleure que les ersatz « bio » de la surface.

Face à tant de douceur, de bienveillance les crises d’angoisses de la future mère avaient fini par régresser puis disparaître. Sur Mars, Sandra ne cessait d’envoyer des ondes positives à Sandra, deuxième prénom (c’était le surnom donné au bébé par sa demi-sœur), et Elaine se sentait apaisée

.

Mais Monsieur K savait ce qu’elle allait dire :

- Philippe.

- Oui, mon amour ?

- je veux partir.

- Je sais, repose toi !

- je veux partir, répéta Elaine.

- Tu n’es pas bien, ici ? Pourquoi partir ?

- Vous êtes adorable, toi, Vincent, les filles, mais j’ai peur, peur pour mon bébé : je veux partir.

- Partir où ?

- Ta fille Sandra, dit que sur Mars, je serai bien, dit la future mère.

- Mais, enfin c’est impossible, comment y aller ? Tu es enceinte jusqu’au cou !

- Je ne sais pas : je veux partir.

Elaine se lova contre le vieil homme et fit une rapide sieste.

Soudain, les yeux mi-clos Elaine dit :

- Philippe.

- Oui, mon amour ?

- je veux que tu me pardonnes.

- Te pardonner, mais de quoi demanda monsieur K ?

- J’ai eu une réaction de gamine. J’étais folle de rage et de jalousie et j’ai failli mourir. Pire je sais que j’ai fait du mal à notre enfant : pardonne-moi !

- Je t’aime.

Elaine présenta ses lèvres douces comme la framboise et le jasmin. Puis elle s’endormit, après un long et tendre baiser amoureux.

Monsieur K réfléchit. Au départ il avait mis les velléités de départ de la jeune femme, sur le compte de l’angoisse née de l’agression. Mais plus le temps passait plus les « Je veux partir » revenaient.

Partir ?

Pourquoi ? C’est ici qu’ils étaient en sécurité : chez lui avec Vincent et les filles du gang (c’est vrai qu’il n’y avait pas de garçon, en dehors de lui et du géant), partout ailleurs le monde était hostile et dévasté.

Et puis les filles avaient toutes le même objectif : défendre la petite, qu’elles appelaient « leur » bébé. Le gang ne comprendrait pas ce départ.

Mais il y avait autre chose. Elaine lui avait raconté une conversation qu’elle avait eu avec une femme durant son « escapade ».

Le gouvernement, ou ce qu’il en restait, voulait tuer toutes les femmes enceintes. Jamais les autorités n’avaient vraiment combattu les Zombies. Monsieur K soupçonnait une alliance cachée ; et là, l’agression d’Elaine prenait tout son sens. On avait dû leur signaler la présence d’une femme enceinte.

Oui, il fallait partir ! Mais où ? Où ?

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire phillechat ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0