la salle du bal

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Arrivée dans la grande salle, Cendrillon qui était accompagnée du chevalier retira bien vite son bras en lui insinuant d’un simple regard que désormais, elle allait se débrouiller seule. Il inclina légèrement la tête pour la saluer en regrettant son départ. Tant de lumière l’avait éblouie dès son entrée. Le spectacle qui s’offrait à elle était resté pendant longtemps dans sa mémoire. //pas d’idée comment la décrire//

Un vieux monsieur s’approcha d’elle afin de l’annoncer. Cendrillon lui affirma que ce n’était pas la peine. Après tout, elle connaissait presque tout le monde. Ce qu’elle ne semblait pas comprendre, c’était elle l’inconnue qu’on devait introduire.

— Laissez-moi, jeune demoiselle, au moins, vous expliquer les consignes de la soirée.

— C’est inutile, répondit-elle en agrippant l’épaule du vieillard, monsieur, reprit-elle comme si elle avait quelque chose de sérieux à annoncer, on m’a tout dit ! Je sais même ce que je n’aurais pas dû savoir.

Étonné par ses agissements, le monsieur resta à la considérer gravement. Bien que la jeune fille fût d’une beauté remarquable, il n’était pas habitué à que des inconnues l’approchent d’aussi près. Et de plus, il ignorait de quoi elle parlait.

La confusion montante du monsieur amusait tout bonnement Cendrillon. Elle poussa le jeu un peu plus loin en lui faisant signe de la tête qu’elle était anéantie par la nouvelle, celle dont il était censé être au courant. Elle finit par le lâcher et s’en alla aussitôt se faufiler entre les invités.

Les groupes de gens tout récemment formés interrompaient bien vite leurs discussions pour la dévisager. Pour une fois, Cendrillon, ne se sentit pas aussi à l'aise qu’à son habitude. Tous ces regards exprimés malgré eux, une certaine hostilité ou tout au contraire, de l’admiration. Une peine indescriptible la submergea. Voir c’est jeunes hommes frustrés à qui, elle n’offrirait jamais son cœur. Voir ces demoiselles l’enviaient à cause d’une jolie robe ou de sa beauté dont elle n’était nullement responsable. Voir tous ces parents anéantis par le fait que leurs chances de se lier au prince se réduisaient. Tout cela l’affligea. Elle aurait aimé être discrète, ne pas provoquer de tels ressentiments et passer inaperçue. Mais sa tenue la rendait remarquable. Le regard insistant de certains commençait à l’agacer ce qui la poussa à casser son image en réarrangeant son apparence. Pour cela, elle plongea subitement sa main dans le plat soulevé par un vieux valet. Bien que ce dernier fût surpris par ses manières, il se positionna de façon à lui permettre de mieux se servir. Elle prit un gros morceau d’agneau et sans aucune délicatesse, le porta tout entier à sa bouche. Un deuxième laquais, cette fois-ci beaucoup plus jeune, passait non loin d’elle. D’une démarche assurée par ses fonctions, il avançait fièrement exposant avec grâce son plat. Ce dernier contenait des parts de poulet joliment disposées. Cendrillon qui n’avait pas encore fini son bout d’agneau fit le même geste en plongeant encore une fois sa main dans le nouveau plateau et se resservit. Mais contrairement au vieux valet, l’homme la fusilla du regard. Pour se faire pardonner ce manque de tact, la jeune fille voulut réorganiser la décoration qu’elle venait de désordonner. Avec ses quelques doigts libres, elle essaya de remettre les morceaux à leur place, mais elle ne fit que saccager l’arrangement restant. Cendrillon supplia le laquais de l’excuser, et cela en lui grimaçant une moue de désolation. Celui-ci ne put résister à son charme et lui esquissa sur-le-champ un sourire. Maintenant qu’elle avait deux sortes de viande entre les mains, elle croqua dans l’un, puis dans l’autre tour à tour à l’exemple d’un barbare. Certains se moquaient en riant à gorge déployée. D’autres la regardaient, scandalisés. Tandis que les quelques enfants présents se mirent aussitôt à l’imiter. Quelle ne fut pas leur immense joie d’observer une adulte avec si peu de manière. Une jolie demoiselle avec un appétit féroce dévorant comme une ogresse tout sur son passage.

Leurs parents les réprimandèrent en leur donnant quelques tapes sur les fesses. Les gosses qui n’avaient pas fini de mâcher leur pitance pleuraient en exhibant avec insouciance leurs bouches ouvertes. Ils n’hésitèrent pas à montrer du doigt, la responsable.

Cendrillon chercha une serviette pour se nettoyer. Mais au lieu d’en prendre une, l’idée lui vint de s’essuyer discrètement les mains dans la robe d’une jeune fille du marché qu’elle détestait. En s’approchant d’elle, non seulement la demoiselle ne l’avait pas reconnue, mais aussi elle l’avait gratifiée d’un joli sourire. Cette méconnaissance soudaine la freina dans son élan. Comment aurait-elle pu exécuter son plan si elle se trouvait en face d’une personne qui ne distinguait pas l’ennemie ? Son acte aurait été aussitôt jugé comme étant lâche et elle se le serait reproché.

En promenant curieusement son regard dans la salle de réception, Cendrillon réussit à apercevoir non loin du grand buffet, Anastasia et Javotte. Leurs gestes étaient partagés entre la dégustation des délices qui se trouvaient à leur disposition et leur discussion avec d’autres demoiselles. Elle chercha si sa belle-mère était dans les parages, mais elle était invisible.

De temps en temps, ses deux sœurs se chuchotaient à l’oreille et explosaient de rire en même temps. Et cela, sans même faire participer leur entourage. Ces derniers un peu vexés trouvaient toujours un prétexte pour s’en aller.

« Je vais devoir leur apprendre quelques règles de conduite, songea Cendrillon, elles ne savent même pas se comporter en public »

Etonnante réflexion de la part d’une personne qui venait de manger devant tout le monde comme un cochon. D’une démarche assurée, elle se dirigea tout droit en leur direction.

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