La scène de crime

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Paris, Quartier du Marais, après le kebab.


Le ventre plein, le duo arrive sur les lieux du crime. La maison de la victime est déjà occupée par les forces de police qui ont déployé les rubans de signalisation. À l'entrée se tient l'agent Harrison.


Harrison : Tiens ! Voilà la psycopathe !

Asthme : Le docteur Van Hatsen est un homme et il n'est pas psychologiste.

Van Hatsen : Psychologue. Et en fait, je pense qu'elle parlait de vous, Asthme.

Asthme : Oui, si vous préférez.

Van Hatsen : Pardon ?

Harrison : Vous non plus vous ne comprenez rien quand elle parle ? On va être amis.

Van Hatsen : Je n'ai pas d'ami.

Harrison : On va être collègues.

Van Hatsen : Je ne travaille pas... pour le moment.

Harrison : On va être des connaissances.

Van Hatsen : On ne se connait pas.

Harrison : Si vous n'y mettez pas du vôtre aussi.


Sans les écouter, Asthme ouvre la porte d'entrée et pénètre sur la scène de crime. De nombreux scientifiques en blouse blanche prennent des photos et des échantillons pour récolter un maximum d'indice. L'inspecteur Lascene interpelle la jeune femme depuis le deuxième étage :


Lascene : Asthme !

Asthme : Aucun lien avec la maladie.

Lascene : Je sais ! Venez par ici !


La détective monte les marches, rattrapée par Van Hatsen, et rejoint le policier.


Asthme : Van Hatsen, je vous présente l'inspecteur Lascene. Il représente un peu le FBI français.

Lascene : Oui enfin, je fais juste partie de la police.

Asthme : Oui, si vous préférez. Lascene, voici le docteur Michel Van Hatsen, mon nouveau colocataire.

Van Hatsen : Enchanté.

Lascene : Bonne chance.

Van Hatsen : Merci. Je ne vous demande pas pourquoi.


Asthme ne relève pas la remarque et se concentre sur la victime qui se trouve derrière l'inspecteur, face contre le sol, entièrement vêtue de magenta. La sociopathe de haut niveau pousse un cri de surprise :


Asthme : Vindieu ! C'est horrible !

Lascene : Oui je sais, j'ai réagi pareil quand je l'ai vue. Aucune trace d'entrée ni de sortie. Il n'y avait personne avec elle cette nuit-là...

Asthme : Ce n'est pas un meurtre !

Lascene : Vous aussi vous pensez ? Parce qu'avec les copains, on était plus sur du suicide. Comme la jeune femme a été retrouvée baignant dans son sang, les avant-bras mutilés et des bouts de verre près du corps.

Asthme : Non, je veux dire, c'est une faute de goût !

Lascene/Van Hatsen : Pardon ?

Asthme : Comment peut-elle se permettre de sortir avec tout ce magenta ? C'est une horreur !

Van Hatsen : Je ne vous savais pas experte en mode également.

Asthme : J'ai visionné tous les concerts de Lady Gaga.

Van Hatsen : Ça explique beaucoup de choses.

Lascene : Mais du coup pour l'enquête ?


Asthme et Van Hatsen s'approchent de la victime. La jeune femme s'accroupit et renifle le corps tandis que Van Hatsen vérifie les battements du cœur avant de se relever brutalement.


Van Hatsen : Qu'est-ce que vous faîtes ? Vous vous prenez pour un chien ?

Asthme : J'ai vu ça dans un documentaire. Dans certaines tribus, c'est comme ça qu'ils repèrent quand un membre est décédé ou non.

Van Hatsen : Oui, et sinon, vous prenez son pouls et vous verrez qu'elle n'en a pas.

Asthme : Chacun sa technique, Van Hatsen. Pour ma part, je suis une fervente défenseuse du progrès.

Van Hatsen : Si vous le dites.


L'inspecteur les regarde se renvoyer la balle et s'impatiente : 


Lascene : Alors ? Je vous laisse cinq minutes avant que l'équipe ne reprenne les lieux. Les copains n'aiment pas trop vous voir ici, ça réduit notre crédibilité.

Asthme : Alors, Van Hatsen. Il est temps de comparer nos deux techniques. Que pouvez-vous dire ?

Van Hatsen : Elle est morte.

Asthme : Mais encore ?

Van Hatsen : Elle ne respire plus.

Asthme : Je savais que vos capacités me seraient utiles. Toujours le mot juste, Van Hatsen.

Van Hatsen : Toujours.


Le policier reste silencieux puis se hasarde :


Lascene : Et du coup ? Pour l'enquête ?

Asthme : C'est un meurtre.

Lascene : Ah ?... vous êtes sûre ? Parce que j'ai parié avec les copains. Ça m'arrange pas trop.

Asthme : Sûre. Un meurtre horrible même.

Van Hatsen : Expliquez-vous, Asthme.

Asthme : J'ai trouvé des albums de Mylène Farmer dans le tiroir. La victime a été torturée mortellement.

Van Hatsen : Jusqu'à ce que mort s'en suive, vous voulez dire ?

Asthme : Élémentaire mon cher Van Hatsen.

Van Hatsen : Je vous demande pardon ?

Asthme : Je ne sais pas, c'est sorti tout seul.

Van Hatsen : Étrange comme formulation.

Lascene : Mais ne serait-ce pas possible que la victime soit juste fan de Mylène Farmer ?

Asthme : C'est une possibilité, en effet. Mais les probabilités penchent plus pour la torture.

Lascene : Vous m'étonnerez toujours, Asthme.

Asthme : Vous aussi Lascene.

Lascene : Ah oui ? Pourquoi ?

Asthme : C'était une formule de politesse.


Asthme descend les escaliers et Van Hatsen lui emboîte le pas avec ses béquilles.


Lascene : Vous nous quittez déjà ?

Asthme : Cela fait cinq minutes. Et je dois bien me mettre au travail si vous voulez attraper le meurtrier.

Lascene : Bien vu, Asthme. Merci de votre aide. Appelez-moi si vous avez du nouveau... ou si vous êtes libre pour aller boire un verre !

Asthme : Je vous appelle si j'ai du nouveau !


Le duo quitte la maison de la victime, et la détective appelle un taxi.

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