16.

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Tard dans la nuit, Albert est devant la villa de Roger, personne ne l’a remarqué. Il jette un coup d’œil à sa montre.

— Parfait.

Avec son petit sourire cruel du coin des lèvres, il démarre sa voiture et repart en direction de son habitation.

— C’est le moment. À toi de jouer Lilly.

De retour dans son appartement, Albert entre bruyamment, il espère ainsi réveiller Lilly. La jeune fille est encore endormie sous l’effet du somnifère, mais elle se réveillera bientôt, la dose étant minime. Albert la secoue.

— Lilly, réveille-toi.

Elle sort difficilement de son sommeil, toute étourdie.

— Lilly ? Tu m’entends ?

Elle acquiesce d’un signe de tête encore incapable de prononcer un mot.

— Il faut que tu sois prête. C’est extrêmement important.

— Prête pour quoi ? lui répond-elle la tête entre les mains.

— Lilly ! Tu sais pourquoi on est là !

Après lui avoir assuré qu’elle est prête à agir, Lilly tente de faire part à Albert de son hésitation, elle craint tout de même sa réaction.

— Je… Je les ai rencontrés cet après-midi, lui dit-elle sans ajouter d’autres détails sachant parfaitement tous les deux de qui il s’agit.

Albert prend une chaise et s’installe près d’elle. Il a le pressentiment qu’elle a quelque chose qui lui passe par la tête, une situation qu’il aurait préféré éviter. Il soupire et souhaite se tromper sur les sentiments de Lilly envers Christian. Son sixième sens ne le trompe pratiquement jamais, surtout lorsqu’il s’agit du comportement de celle qu’il a élevé comme sa propre fille pour arriver à ses fins.

— Tu es vraiment sûr que c’est lui, lui demande-t-elle d’une petite voix prudente.

Il répond affirmativement d’un signe de tête, son regard l’encourage à continuer. Lilly inspire longuement.

— Je… Je… Je ne sais plus… Ils ont l’air si gentils tous les deux…

À ces mots, Albert se dresse brusquement de sa chaise et l’interrompt.

— Oh non pas ça Lilly ! Ne me dis pas que…

Ce qu’il craint depuis toujours est finalement arrivé, et avec le fils de Roger pour couronner le tout. Son regard est furieux, sa voix menaçante quand Lilly ajoute :

— C’est que… Il est si gentil avec moi…

— Gentil ! s’écrie Albert. Ah oui vraiment gentil ! Eh bien figure-toi qu’il est encore plus gentil avec quelqu’un d’autre ce soir ! Un vrai gentilhomme !

Lilly le scrute d’un œil interrogateur, elle ne comprend pas les paroles d’Albert.

Albert se calme et change le ton de sa voix aussi paternellement que possible.

— Mais tu ne vois pas qu’il s’amuse seulement avec toi ? Tu n’es qu’un passe-temps pour lui, ouvre les yeux, voyons Lilly !

Elle tente de reprendre le dessus sur ses émotions pour qu’aucune larme ne lui coule sur les joues.

— Tu veux voir ce que je veux dire ? Alors viens avec moi, on va voir comment ton prince charmant pense à toi.

En prononçant ironiquement ses paroles, Albert ricane en lui-même : « c’est encore mieux que prévu. Après tout, ça me sera utile. »

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