Le voyez-vous ?

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Le voyez-vous ?

Là, oui, juste là, en plein mileu du champ !

Le voyez-vous maintenant ?

Surprenant non !

Alors que vous le voyez maintenant comme le nez en plein centre du visage, il y a jusqu'à quelques instants, vous ne le voyiez pas !

Et maintenant que vous le voyez, voici ce que vous vous dites: "Mais quelle est cette chose ?!?"

Oui, exactement ! Qu'est-ce que cela peut bien être ? Est-ce vraiment un arbre ?

Comment en être sûr, sinon s'en rapprocher...

Mais maintenant, ne la sentez-vous pas ?

Oui, comme un mélange âcre de senteurs plus nauséabondes les unes que les autres. Comme... rien du tout, en fait !

Rien ne pourrait sentir aussi mauvais que cela !

L'odeur qui vous pique le nez en ce moment-même est effectivement celle de cet arbre que vous voyez là-bas. Mais plus vous vous en approchez, plus l'image se précise, et plus la question se pose...

Est-ce vraiment un arbre ?

Mais sinon quoi ?

Sinon quoi à part... Oui, un arbre !

Mais quel arbre que celui-ci, oui !

N'est-ce pas ?

Vous pouvez le voir comme moi je le vois, oui ! N'est-il pas affreusement laid ?

De son tronc noir de jais jaillissent quelques branches affûtées comme des lames de rasoir, qui grinçant sous le vent, créent une cacophonie des plus étranges. Et à ces mêmes branches pendent des choses innomables... Non pas des fruits ! Oh ça non, personne n'irait se risquer à en goûter ne serait-ce qu'un seul d'entre eux. Ce n'est que pourriture sur couche de moisissure ! Ratatinés et rabougris qu'ils sont, cet arbre ne pourrait pas survivre un seul hiver !

Mais pourtant, cela faisait maintenant trois ans qu'il était là, en plein milieu du champ...

Et rien n'y fait. Lors des tempêtes, il restait. Lors des changements brusques de température, il restait. Lorsque des maladies frappaient tous les autres arbres du champ, il restait. Je le brûlai, il restait. Je le coupai, La hache se brisait, et encore une fois, il restait, au milieu du champ. Comme pour dire que désormais ce champ était sien. Fier dans sa laideur. Résistant à tout.

Le voyez-vous maintenant ?

Il n'a toujours pas bougé depuis, vous savez ?

Moi, en tout cas je le vois, tous les jours... En plein mileu du champ, de mon champ.

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