Le goûter de madame Evershine

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***Dans la tête de Misalis***

À 16h tapantes, chez ma voisine.

Mme Evershine : " Bienvenue, Misalis entre."

Tant dis que Misalis entre, une forte odeur de tarte au citron envahit l'air.

Cette odeur alléchante lui donne l'eau à la bouche.

Pour ne pas paraître être un vautour autour de sa proie, il décide de s'intéresser à l'intérieur.

La décoration est très légère, les pièces sont pratiquement vides.

C'est étonnant quand on ne la connait que de l'extérieur, on a l'impression que c'est la grand-mère qui :

- a 15 000 babioles

- a son frigo plein à craquer au cas où t'es en pénurie

- Qui t'invite toujours à manger et quand tu viens, elle te gave comme une oie... (Partiellement vrai)

- a toujours des talents de couture et de tricot particuliers, d'ailleurs elle t'en fabrique toujours un a noël.

Fin vous connaissez la chanson, les mamies c'est très importants.

Mais dans sa maison on ne ressent pas cette ambiance qu'on s'attend à retrouver. C'est calme, presque trop calme. Je m'assois dans le salon où il y a la table à manger, sur l'une des chaises.

Mme Evershine : " Et voilà la tarte au citron, tu verras elle en fait une des meilleures." Elle s'installe pour découper deux généreuses parts.

Misalis : " Oh je n'ai pas non plus un ventre d'éléphant vous savez."

Mme Evershine : " Tu vas me dire que t'as mangé ce midi ? Avec l'état dans lequel je t'ai trouvé, permet-moi d'en douter."

Misalis : " Madame..."

Mme Evershine : " Et si tu me racontais ton malheur ?"

Elle me regardait avec un air ni sévère, ni vraiment doux. Plus... ouvert ?

Je ne saurais le dire, mais elle a cette aura qui vous indique qu'elle est digne de confiance. Je ne me sens pas très à l'aise.

Je voulais garder tout ça pour moi, j'ai déjà fait mal à mon crew comme certains le disent.

Mme Evershine est vraiment proche de ma famille, ce serait embêtant qu'elle pense que je veuille faire un truc bizarre et se mettent à leur en parler.

Mme Evershine : "Si tu penses que je vais le dire à Andy et Katerine. C'est mal me connaître. Je sais bien que je suis vieille. Cependant je ne suis pas aigrie au point de ne pas savoir, ce qu'il faut dire ou non."

Misalis : "Je sais bien, mais je ne suis moi-même pas sûr de ce que c'est."

Mme Evershine : "Donc il y a bien quelque chose..."

Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase, que Je me retrouvai la tête entre les mains. Je résistai fortement contre une douleur intérieure. Je tremblai, si je n'étais pas assis... Je serai par terre en train d'agoniser.

Mes yeux sont devenus blancs, entièrement blancs. La pupille s'est envolée dans son globe oculaire.

Mes veines ressortent violacées et en 3D sur Mes mains.

Mes tempes se crispent et Je ferme mes paupières.

Madame Evershine, autrement appelée Amanda. Ne dit rien et m'observe attentivement.

Lorsque ma crise daigne s'estomper, je regarde mon amie d'un air tellement triste.

Elle n'avait pas besoin de mots pour comprendre le désespoir que je ressentais à ce moment-là.

Amanda : " Une personne normale prendrait cette crise pour quelqu'un qui a la rage." Sa voix se veut calme et compréhensive.

Je comprends ce qu'elle sous-entend. Mme Evershine a compris, que c'était dû au surnaturel.

Misalis : " Il se fait tard, je crois que je vais rentrer. Katerine et Andy vont s'inquiéter sinon."

Il était 18h passé, quand je suis rentré chez moi.

Katerine : " Misa ! Tu étais chez nos voisins ?"

Misalis : " Oui, madame m'a invité à prendre le goûter chez elle. On n’a pas vu le temps passer."

Andy : " Le lycée nous a appelé ce matin. Tu n'étais pas en cours ?"

Misalis: " Je me sentais pas bien. Je me suis donc rendu dans le parc juste à côté. La nature m'aide à me sentir mieux."

Sur ces paroles, nous nous attablions.

*** Dans la tête d'Andy ***

Misalis n'est pas turbulent, il ressemble beaucoup à notre fils biologique : Jonah.

Jonah était populaire et joyeux, la plupart du temps.

Mais vers ses 18 ans, il est devenu plus réservé et moins souriant. Comme l'est Misalis actuellement.

Nous n'avons jamais compris pourquoi Jonah a changé pratiquement du jour au lendemain.

Ça ne l'empêchait pas d'être gentil et respectueux.

Maintenant qu'il n'est plus là, on s'est rendu compte qu'il y avait peut-être plus que son cancer...

C'est pour cela que nous essayons d'examiner Misalis, de près comme de loin. Afin de ne pas le laisser seul et qu'il ne finisse pas par mourir dans notre ignorance.

Nous voulons être là pour lui.

À son âge les ados se rebellent souvent contre les adultes et s'éloignent d'eux.

Ça fait partit du cycle.

Mais il y en a qui se renferment sur eux-mêmes et qui ne font rien de particulier... à part se détruire de l'intérieur.

Katerine m'a soufflée que notre fils adoptif doit certainement en faire partie. Elle m'a dit que devant nous, il est un ange, seul il a constamment l'air mort...

Ma femme a peur qu'il ne devienne un ange au sens véritable et non figuré.

Je commence à la comprendre. J'ai lu les journaux et vu ce qu'ils racontent sur lui, on ne peut que s'inquiéter.

Comment aborder un sujet aussi sensible ?

Misalis : " Vous aurez un doliprane s'il vous plaît ? J'ai mal au crâne..."

Mme Carnckweed: " Bien sûr, mon ange." Elle lui tend la boîte.

Après avoir pris son médicament, Misalis monte dans sa chambre.

*** Dans la tête de Shawn ***

J'ai dit à ma mère que je me mettrais au sport. Alors je m'y mets, vêtu de ma tenue fétiche.

Je me mets à courir le long de la piste cyclable en bas de chez moi.

C'est dur, dans ma gorge c'est au moins la dixième guerre mondiale.

Mes muscles tirent à m'en faire mal, 2 minutes après avoir débuté ma course.

J'avoue. J'ai voulu m'arrêter.

Cependant, même si mon allure a baissé, j'ai tenu bon 10 minutes de plus.

Je pourrais dire à mes potes que j'ai rentabilisé 12 minutes de ma vie, à faire autre chose qu'admirer mes habits ! Dit comme ça on dirait que j'en suis obsédé...Et je m'en excuse !

J'ai juste toujours admiré Elijah, mais je n'arrivais pas à sauter le pas. Je me trouvais trop peu performant comparé à lui.

Maintenant, depuis que j'ai dû courir après Misalis. Je me suis rendu compte que je pouvais courir sans trop galérer. Enfin plus ou moins, car maintenant je sais que quand on court sans objectif particulier, c'est beaucoup plus difficile que ça ne l'était quand je devais retrouver mon ami !

12 minutes, c'est le temps que je peux tenir et c'est déjà bien. Misa merci.

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