Danger

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Vite, vite…

Il se dépêchait autant que ses capacités physiques le lui permettaient. Quelques mètres de plus et il serait en sécurité. Il savait que c’était une erreur de sortir dehors alors qu’il faisait nuit.
Il aperçut une maison au loin, mais son agresseur était toujours à ses trousses. Plus rapide, plus agile et définitivement plus fort que lui.

Allez, tiens le coup, encore quelques petits mètres, tu peux le faire !!!

Il aperçut alors une ouverture tandis que celui qui le poursuivait l’avait momentanément perdu de vue. Il s'engouffra à l'intérieur et se fit aussi discret que possible, tapi dans l’obscurité rassurante de cette vieille bâtisse.

Dehors, l’ennemi rôdait toujours.

Mais qu’est-ce que je lui ai fait ? Pourquoi moi ?

Hélas, ce n’était pas la première fois que ça lui arrivait. Ce genre de course effrénée pour sauver sa peau était devenue presque habituelle.

La respiration haletante de son ennemi à l’extérieur de la maison semblait s’éloigner. Apparemment son agresseur avait lâché prise.
Il pouvait enfin se laisser aller au soulagement. Enfin un peu de répit.

Il regarda autour de lui : pas grand-chose d’inhabituel, il s’était réfugié dans une espèce de vieux cagibi qui sentait le moisi, mais cette odeur lui était des plus familières.
Lorsqu’enfin la peur le quitta pour de bon – ce qui prit une bonne heure au moins – la faim qui le tenaillait depuis des jours refit surface.

Pourquoi ne pas visiter la cuisine ? La maison était peut-être encore habitée, ça serait pas mal de se caler la panse avant de tenter une nouvelle sortie…

Il sortit la tête prudemment du cagibi, puis s’engagea dans le couloir.

Personne de visible, bien.

Il s’y engouffra avec le plus de précautions possibles, afin de faire le minimum de bruit. Même s’il n’était pas très lourd, on ne sait jamais…

Apparemment la chance était de son côté : non seulement personne de visible à l’horizon, mais en plus la première pièce qu’il découvrit était la cuisine. Même si la maison était plongée dans l’obscurité, il pouvait aisément sentir la bonne odeur qui y rôdait.

À peine commença-t-il à explorer les environs qu’une exquise odeur de fromage fit son apparition, légèrement fruitée, une odeur forte, qui promettait un festin des plus copieux. C’est presque instinctivement qu’il se dirigea en direction de cette odeur.

Lorsqu’enfin il atteignit l’origine de cette délicieuse senteur, une grande barre de fer le frappa à la nuque. Il sentit une violente douleur et était certain que sa colonne vertébrale s’était brisée. Sa longue queue grise s’agitait frénétiquement dans l’air avant de retomber inerte. Son museau sentit une dernière fois ce merveilleux fromage persillé, puis il eut le temps de penser dans un ultime effort de son esprit :

Alors c’est comme ça que l’on quitte ce monde ?

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