Chapitre 3

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J'adore recevoir des commentaires, j'y suis super sensible... Un commentaire peut me faire écrire des milliers de mots, relire des chapitres, ... Bref, je soulèverais des montagnes pour vous faire plaisir :p Du coup, j'ai relu le troisième chapitre et j'espère qu'il vous plaira :)

Chapitre 3

Il y avait un grand bassin qui avait l'air extrêmement confortable, mais le petit Oom se sentit comme un intrus en s'en approchant car contrairement aux autres, il n'avait pas réussi. Pas encore. En sautillant à moitié, il s'installa néanmoins dans l'une des alcôves et se laissa aller contre les pierres chaudes. Sans qu'il ne puisse les retenir des larmes coulèrent le long de ses joues alors que lentement, au grès des crampes, il évacua le liquide visqueux qui l'avait envahi. Il se sentait sale, humide de transpiration, dégoutant. Les autres se lavaient dans le grand bassin commun, mais il n'osa pas les rejoindre, sachant qu'il devait immédiatement retourner à l'étape préparatoire.

Il n'avait jamais subi une seconde inflation si tôt après la précédente. Ses muscles internes étaient encore douloureux et ses cuisses tremblèrent sous l'effort au bout de quelques pas à peine. Il regarda en direction de la sortie, il pouvait simplement faire demi-tour et partir, il n'était pas forcé d'y retourner. Il pouvait abandonner... Mais il aurait préféré qu'on lui dise « non ». Il aurait préféré ne pas se sentir coupable et avoir la chance de se dire qu'il avait été jusqu'au bout de ses capacités. S'il partait maintenant, il ne pourrait jamais prétendre cela et il devrait vivre avec la culpabilité ou le regret pour le reste de ses jours.

Ce fut la mort dans l'âme qu'il refit le trajet jusqu'à la première salle, machinalement il retourna dans le même lieu et il toucha le dispositif du bout des doigts. L'angoisse lui étreignit le cœur à l'idée de tout ce liquide qui allait devoir l'envahir alors que les crampes et les contractions le secouait encore. Il repensa à la possibilité de partir, à comment il se sentirait et à quoi ressemblerait sa vie. Quelque part là-dedans, il trouva le courage nécessaire pour se remettre à l'ouvrage.

Son anus s'était déjà refermé, complètement contracté et le convaincre de s'ouvrir n'allait pas être évident. Il tenta de pousser, de se relaxer, mais le temps passait vite et il n'y avait rien à faire, alors il appuya sur le dispositif, forçant son corps à l'accepter malgré tout. En le faisant, il savait que la douleur allait être au rendez-vous, mais elle le foudroya un peu plus fort qu'il ne l'aurait espéré. Sans faire de pause, cherchant à regagner son retard, il se positionna jusqu'à ce que ses fesses touchent l'assise, libérant un peu de pression sur ses cuisses tremblantes de fatigues. Aussitôt, le jet s'activa, plus fort que la première fois. La machine avait sans doute détecté davantage de place, même s'il ne s'en rendait pas compte, il restait partiellement ouvert.

Les crampes qui n'avaient pas tout à fait cesser reprirent de plus belles et très vites, des contractions se firent sentir. Pour parvenir à maitriser sa respiration correctement, il dut faire appel à la totalité de son self control et à tout ce qui lui restait de discipline. Il était si concentré que les larmes se tarirent sur ses joues et lentement, il rentra dans un état second. Il percevait toujours son corps, mais il se sentait loin de lui, comme si les sensations étaient tamisées derrière un voile. Et lui, il n'existait plus que dans l'action d'inspirer, de sentir ses poumons qui se gonflaient, de bloquer sa respiration un instant et de souffler, lentement jusqu'à ce que sa cage thoracique ait fini de descendre. Là, il attendait encore un peu avant de débuter un nouveau cycle. L'air contre ses lèvres était chaud, tellement humide qu'il en devenait suffoquant, mais c'était suffisant.

Il ne sut pas combien de temps s'était écoulé, lorsque des doigts touchèrent sa joue dans une caresse impérieuse. Il sursauta en découvrant que l'examinateur était arrivé et en baissant les yeux, le petit Oom vit son ventre plus tendu que jamais. Il était rond. Moins que lors d'une grossesse, bien-entendu, mais tout de même rond et lourd. Son regard resta bas en signe de soumission pendant que l'examinateur le manipulait. A quelle espèce appartenait-il ? Le prétendant l'ignorait, mais il était grand et il portait plusieurs marques d'implants. Si l'informatique était plutôt rare autour de la couveuse, certains peuples vivaient entièrement connectés. On leur en parlait assez tôt pour qu'ils se fassent à l'idée qu'un jour, ils devraient peut-être accepter des circuits sous leurs propres peaux.

C'était peut-être le plus dur pour les prétendants : ne pas savoir où ils pourraient aller. Si jamais ils réussissaient l'examen, ils devraient embrasser totalement une culture qu'ils ne connaitraient sans doute pas. L'Akoutie avait annoncé la présence de neuf espèces différentes, c'était autant de peuples, de coutumes, de manières de faire et de sexualités différentes.

Les doigts de l'examinateur pressèrent fortement son ventre, le ramenant à la réalité de l'instant. Il n'avait pas à se préoccuper de tout ça, car son avenir se jouait dans cet instant. Il sentit son petit sexe flasque entre ses jambes. Ce n'était pas un bon point. Être en érection aurait été une chance, on disait que ce critère à lui seul pouvait définir l'obtention du droit de passage et ceux, même en cas de blessures. C'était peut-être un mythe, malheureusement, il ne ferait pas parti de ceux qui pourraient l'éprouver. Pour corriger ça, il tenta de s'exciter, observant le torse de l'examinateur et descendant plus bas, jusqu'à ses abdominaux bien dessiné et une ligne de poils qui le conduisirent à observer un sexe épais assez différent de ceux qu'il avait déjà vu.

Il s'imagina, toucher l'examinateur, glisser ses doigts sur sa peau, l'accueillir en lui... Vaguement son sexe se rigidifia. C'était léger mais bel et bien là. L'examinateur joua avec un instant, amplifiant l'effet.

- Redresse-toi.

Le jeune homme frémit, il n'était pas sûr que ses cuisses le portent et lorsqu'il tenta d'obéir, il n'y parvint simplement pas. L'examinateur ne l'aida pas, l'observant simplement. Au bout du deuxième essai, le petit Oom commença à paniquer. Il allait se faire recaller bêtement ! Mais l'examinateur lui offrit une douce caresse.

- C'est la première fois que tu enchaines deux inflations ?
- Oui.
- C'est normal que tu te sentes très fatigué. Tu as fait un excellent travail, mais je comprends que ma collègue doute.

Il effleura son ventre et tout son corps se tendit d'appréhension. Les médecins étaient formels, ses douleurs déchirantes ne venaient que de l'angoisse d'avoir mal. C'était tellement ridicule qu'il avait eu envie de rire et de pleurer en même temps lorsqu'on le lui avait dit.

- Tu as mal. Ce n'est pas une bonne chose.

Les mains de l'examinateur étaient énormes et elles se posèrent sur sa taille pour l'aider à s'extraire du dispositif, malheureusement, il ne put donc pas le faire à son rythme s'arrachant quelques gémissements plaintifs. Aussitôt il tenta de verrouiller ses muscles internes, mais son corps avait été mis à rude épreuve et il n'y parvient pas correctement. L'examinateur avait sans doute prévu cela car sans même penser à le prévenir, il glissa dans son intimité une longue tige qui bloqua l'entrée.

- Voilà, je te conduis au bassin d'évacuation que tu n'ais pas à te retenir plus longtemps.

Le petit Oom acquiesça et se laissa conduire, reposant à moitié dans les bras musculeux du mâle. Là, blottit contre lui, il se prit à espérer de tout son être qu'il serait accepté malgré tout. Il se sentait bien contre lui et il voulait connaitre ça : une vie de couple, être un partenaire privilégié pour quelqu'un, ne pas être perpétuellement un parmi des milliers mais devenir un être à part entière. Lorsqu'il fut déposé dans l'espace dédié, les bras lui manquèrent immédiatement mais dès que le petit dispositif fut retiré, son corps se mit à se vider et la honte revint avec force. L'examinateur continuait de l'observer sans gêne, pire, il posa ses doigts sur son ventre, accompagnant les contractions de poussées. Il jouait avec son corps sans la moindre pudeur et lorsqu'il releva le visage, le petit Oom fut surpris d'y voir un sourire. Sans même qu'il ne cherche à le commander, son sexe répondit à ce doux sentiment qui le traversa, se bandant légèrement.

Il fallut près de vingt minutes pour que la majorité du liquide ne s'écoule et durant tout ce temps, ils restèrent silencieux, puis l'examinateur reprit son travail de contrôle et de vérification. Il lui demanda de s'installer à quatre pattes, la croupe en l'air pour qu'il puisse s'assurer qu'il n'y avait pas de lésion. Gentiment, le prétendant obéit, dévoilant son intimité sans trop de gêne, mais il sursauta lorsqu'un doigt invasif se posa directement sur son anus palpitant. Cette première épreuve l'avait rendu particulièrement sensible, mais le doigt insista jusqu'à le pénétrer légèrement. Il ressortit et rentra de nouveau dans une valse attendue. Doucement, lentement, presque paresseusement, l'anneau de chair s'ouvrit et l'examinateur put observer les chairs intimes. Le garçon n'était pas blessé, même après la seconde inflation. Cela démontrait à la fois les compétences de son corps et celles de son esprit. Il évalua mentalement ses chances de réussites : elles étaient encore très faibles. Peu d'entre eux y parviendrait, mais il n'y avait pas de raisons de lui interdire l'accès aux autres épreuves.

- Très bien. Tu as le droit de continuer. Je te conseille toutefois de commencer par un repos d'au moins six heures. Ce n'est pas une course.

La croupe toujours tendue vers l'autre, le petit Oom acquiesça sans vraiment comprendre ce qu'il disait. Il avait essayé aussi fort que possible sans pour autant y croire, mais ... il avait réussi ? Il se redressa sans trop comprendre. Il serait bientôt chassé de cet endroit et contraint à une vie qui l'avait toujours attendue... le moment fatidique venait simplement de reculer d'un pas.

En vacillant, tremblant comme une feuille, il rejoint le grand bassin où il se lava consciencieusement puis il obéit en allant dans l'une des salles de repos, incapable de réfléchir davantage.

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