Chapitre 14

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Nathan ouvrit les yeux. Il était allongé sur le sol d’un long couloir. Le sol, les murs et le plafond étaient blancs. Il s’agissait du même couloir qu’il avait vu dans son rêve. Il se releva difficilement et une fois debout ne découvrit aucune trace de blessures de “l’accident”. Ethan s’était sacrifié pour l’emmener à Everlast. Il avait dit avoir appris ne pas exister, mais il était pourtant tellement réel. Et comment une personne n’existant pas pouvait avoir une épouse et un travail ou encore tout simplement une conscience ? Ethan l’avait éloigné de Mya et d’Amy, et emmené à Everlast : il avait accompli sa mission et n’existait maintenant que dans les souvenirs. Il se demandait toutefois s’il était bien arrivé à destination et commençait à marcher dans ce couloir qui semblait sans fin.

Il passait devant des portes, toutes semblaient fermées. Dans son rêve certaines finissaient par s’ouvrir mais cela faisait maintenant une dizaine de portes qui restaient fermées. Il ne voyait toujours pas le bout du couloir et continuait donc à marcher tout en se remémorant ce qu’Ethan lui avait dit avant de se jeter dans le vide : le temps passe plus vite, il ne faut pas rester trop longtemps sous peine d’y rester à tout jamais. Mais Everlast pourrait l’aider à en apprendre davantage sur lui-même et donc probablement l’aider à choisir entre Mya et Amy. Il se rappela également qu’Amy lui avait suggéré de se rendre ici mais cela pouvait être une stratégie pour avoir confiance en elle.

Les portes restaient toutes fermées mais Nathan tentait toujours de les ouvrir les unes après les autres. Et il continuait d’avancer. Le temps passait plus vite mais à quelle vitesse exactement ? Ne pas rester longtemps : quelques minutes ? quelques heures ? quelques semaines ? Il arrêta de tenter d’ouvrir les portes et accéléra le pas : ce couloir devait bien avoir une fin : ils ont toujours une fin.

Il repensait à ses parents : les reverrait-il un jour ? Et que se passerait-il une fois sorti d’Everlast (s’il pouvait en sortir) et qu’il aurait choisi Mya ou Amy ? Retrouverait-il enfin une vie “normale” ?

Cela faisait maintenant plus de cinq minutes qu’il marchait à bonne allure dans ce couloir qui semblait toujours sans fin mais il ne se découragea pas : il n’avait pas le choix et il devait marcher aussi longtemps qu’il le faudrait ! Comment en était-il arrivé là déjà ? Ce fameux jour d’école ou Mya a été présenté à la classe, cette première rencontre avec cette fille aux yeux incolores. Par la suite les évènements sont devenus de plus en plus étranges : plutôt que de trouver des réponses, il n’avait fait que cumuler tout un tas de questions restées en suspens. Tout d’abord ses camarades de classe avaient eu l’impression que Mya les avait fixés chacun du regard en même temps, puis ses parents l’avaient quasiment ignoré à table, avant de ne plus s’en rappeler le lendemain. Puis elle s’était absentée avant de revenir. Ensuite Amy était arrivée avant qu’il ne la fuit pour retrouver Mya qui avait égorgé un violeur. Et enfin Ethan avait fait son apparition pour le secourir et se sacrifier afin qu’il arrive dans ce couloir blanc et sans fin.

Il continuait de marcher mais n’avait plus vraiment la notion du temps. Il pouvait s’être écoulé quinze ou trente minutes, peut-être plus.

Il lui semblait entendre une chanson mais celle-ci était à peine audible. Et d’où pouvait-elle venir ? Il n’avait aperçu aucun matériel ou objet capable d’émettre le moindre son : il n’y avait que ce couloir blanc et ces portes fermées. Il se rendit compte que plus il avançait, plus le son devenait audible, peut-être que cela venait du bout du couloir ? Il marchait toujours et encore, sans relâche, avec la conviction de voir enfin le bout du chemin, et la chanson (toujours la même ?) devenait de plus en plus forte. Il ne distinguait pas les paroles mais entendait parfaitement l’air qui lui était inconnu. Il aimait pourtant la musique, mais celle-ci ne lui était pas familière. Il continuait de marcher et la chanson était maintenant parfaitement audible mais il lui était impossible de comprendre le moindre mot de cette chanson qui ne semblait pas être dans une langue étrangère : il s’agissait simplement de mots qui lui étaient inconnus.

Il aperçut au loin ce qui semblait être la fin du couloir. Il redoubla alors d’efforts pour accélérer le pas et en finir avec ce parcours interminable.

La musique était maintenant vraiment très forte, presque insupportable, et les paroles toujours incompréhensibles. Il posa ses mains contre ses oreilles et se mit à courir.

Il s’arrêta enfin devant une porte. Un gramophone était posé sur une petite table à côté de la porte et diffusait la chanson : il l’arrêta pour mettre fin aux souffrances infligées à ses oreilles. Il resta debout devant la porte pendant une longue minute pour laisser reposer son ouïe mais également ses jambes qui venaient de faire un véritable marathon.

Il était maintenant temps de savoir ce qu’il y avait de l’autre côté de la porte. Il tourna la poignée, la porte n’était pas fermée à clé.

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