7 - Lucas

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Il avait eu du mal à garer sa somptueuse Ferrari. Un soir de week-end, c’était une vraie galère. Le port de Saint-Laurent-du-Var attirait tous ceux qui souhaitaient se défouler après une semaine de travail. Ils venaient dîner ou boire un verre et plus tard, aller en discothèque parmi les nombreux restaurants, bars et boîtes de nuit qui se concurrençaient le long du quai.

Lucas descendit enfin de sa voiture, son joujou comme il se plaisait à le dire. C'était son point faible, les voitures, (il en avait quatre), en plus des femmes bien entendu ! Enfin, peut-être pas dans l'ordre alphabétique... 
A 21 heures, installé dans le restaurant, il guettait Emma qui ne devrait pas tarder. Pour rompre l’attente, il consulta son iPhone mais l’information primordiale qu’il attendait ne s’affichait pas.

Il se remémora sa soirée avec la jeune femme, il y avait une semaine de cela. Il ne s’était jamais senti aussi bien, que lui arrivait-il ?

Il avait dû se battre pour arriver à ce qu’il était aujourd’hui, il ne s’était jamais départi de son but et il y était parvenu. Il ne voulait aucun obstacle sur son chemin, car le moment venu, il arrêterait tout et il s’expatrierait dans un paradis perdu pour terminer ses jours tranquillement. Finis les bas-fonds et la misère de son enfance, il s’était juré de réussir.

L’homme était maître de sa destinée après tout, celui qui souhaitait détériorer sa vie en ayant recours aux paradis artificiels, c’était son problème… Lui-même avait essayé, mais il avait toujours gardé la maîtrise de la situation. C’était ainsi sa manière de minimiser ses actions et de faire son mea culpa…  

Un brouhaha se fit entendre à l’entrée du bar et il vit Emma se faire apostropher par un jeune, attablé au comptoir. Elle répondit en tournant la tête vers lui, lui faisant comprendre qu’elle n’était pas libre, puis elle s’approcha.

Elle était magnifique, comme toujours. Ce soir, elle portait sous son manteau ouvert, une robe en dentelle rouge, assez courte. Il songea furtivement que sa robe était assortie à sa voiture, elle n'aurait pas pu mieux trouver ! Elle avait attaché ses cheveux en un chignon qui lui donnait un petit air sérieux. Elle lui sourit, l’embrassa sur la bouche et vient s’asseoir près de lui plutôt que de s’installer en face.

– Ça va ?

– Oui, tu es sublime ce soir !

– Merci, toi aussi !

– Que veux-tu boire ?

– Devine !

Il appela le serveur et lui commanda un whisky-coca et un gin fizz pour lui. Il lui prit la main et caressa du bout de ses doigts sa paume.

– Comment a été ta semaine ?

– Oh, rien de spécial, tu sais, je ne suis qu’une modeste standardiste !

– Et alors ? il n’y a pas de sot métier ! mais il te plaît ou pas ce job ?

– Bof ! Il faudrait que je passe des concours pour espérer avoir une meilleure situation.

– Oui, tu devrais.

– Et toi ? je ne t’ai même pas demandé ce que tu faisais dans la vie.

– Je dirige une petite entreprise spécialisée dans la communication basée à Sophia Antipolis. J’ai un associé.

– Ah et vous avez combien d’employés ?

– Une petite cinquantaine.

Tout en lui faisant la conversation, jambe contre jambe, il sentit monter la tension entre eux, comme à chaque fois qu’il la rencontrait. C’est curieux, se dit-il, il n’avait jamais ressenti cela, même les rares fois où il était tombé amoureux. Bah, au bout de quelques rencontres, il s’en lasserait, comme avec les autres. Néanmoins, cela l’irritait, lui si épris de liberté. Depuis sa désastreuse expérience avec Lauren, il y a deux ans, on ne l’y reprendrait pas ! argua-t-il, tout en continuant d’effleurer la paume d’Emma.

– Veux-tu venir chez moi ?

Qu’est-ce qui lui prenait ? En général, il ne les faisait jamais venir chez lui, question de sécurité ; il préférait les rencontrer à l’hôtel ou chez elles. Il s’en voulait de ne pas avoir réfléchi. Il fallait qu'il appelle Jo, son fidèle homme de main, et lui demander de vérifier les informations qu'elle venait de lui délivrer...

– Bien volontiers, je suis curieuse de découvrir ton domicile !

– Alors, allons-y !

 

 

 

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