Chapitre 29 : mardi 26 et jeudi 28 avril 2005

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Mardi

- Alors, Micky, ça roule toujours avec ta poule ?

- C'est pas une poule, Sam, je te l'ai déjà dit, répondit Mickaël en souriant à son ami.

- C'est vrai qu'à part ça, tu ne m'en as pas dit grand-chose. Et à Willy, pas plus. C'est au moins la duchesse de Cambridge que tu nous caches, pour être aussi muet qu'une carpe !

- Je te rassure, je n'ai pas pour maîtresse Kate Middleton...

- Manquerait plus que ce soit toi le père de l'héritier du trône... Bon, cela dit, tu nous la montres quand, ta perle rare ? ajouta Sam en tirant sur sa cigarette.

- P'têt bientôt, répondit Mickaël.

- Tiens, tiens... Monsieur le grand chef se déciderait-il ?

- C'est pas moi seul qui décide, Sam, fit simplement Mickaël.

C'était le milieu de l'après-midi. Ils faisaient une pause, juste avant de démarrer vraiment en cuisine. Dan était avec eux, ainsi qu'Harris, le patron. Tous les deux suivaient avec intérêt et amusement l'échange entre Mickaël et Sam, ce dernier ne se privant pas de lancer des flèches à son ami, en cuisine, au sujet de Maureen.

- Tu veux l'associer aux présentations ? demanda Sam.

- Bien entendu, répondit Mickaël. Je vais voir si ça la brancherait d'aller au pub dimanche. Mais je te préviens, Sam, elle a déjà entendu parler de toi...

- ... et elle brûle de faire ma connaissance !

Mickaël sourit légèrement, n'ajouta rien. Appuyé contre le mur, les mains dans les poches, il s'amusait des grands gestes de Sam. A côté de lui, Harris, toujours sérieux, même s'il appréciait l'humour et les liens entre ses employés, fumait un cigarillo. Deux par jour. Un l'après-midi, juste avant que cela ne commence à s'activer, et un autre, quand tout était terminé et qu'il restait seul, avec sa femme, à boucler le restaurant, une fois les derniers clients et employés partis.

- Elle s'appelle comment, ton amie, Mickaël ? demanda-t-il d'un ton posé qui contrastait fortement avec la fébrilité et l'agitation continuelles de Sam.

- Maureen, répondit simplement Mickaël.

- J'le crois pas ! s'exclama Sam en ouvrant de grands yeux. Patron ! Ca fait des semaines que j'essaye de savoir son prénom... Comment vous faites ?

- Je suis le patron, c'est tout, Sam, répondit ce dernier avant d'échanger un regard pétillant avec Mickaël.

Jeudi

Avec lenteur, les mains de Mickaël se promenaient dans le dos de Maureen. Elle était réveillée quand il était rentré. Un peu alanguie, elle appréciait, la tête reposant contre son torse, écoutant battre son cœur régulier. Puis elle déposa un premier baiser dans le petit creux formé sur sa poitrine, alors que sa main commençait à parcourir sa taille, son bras. Un autre baiser, vers le cou, s'ajouta au premier, puis, tout doucement, elle poursuivit en faisant courir ses lèvres tout autour de ses mamelons, avant de suivre la fine ligne de poils qui descendait vers son nombril.

Mickaël bascula lentement sur le dos, ferma les yeux. Il appréciait lui aussi cette approche lente et sensuelle de Maureen, et la laisser faire n'était pas un problème pour lui, bien au contraire. Il ne concevait pas la relation amoureuse - intime comme quotidienne - sans échanges, et, pour lui, c'était aussi laisser son amante s'exprimer. Que ce soit pour dire qu'elle avait envie de faire une balade ou que ce soit pour caresser, embrasser, choisir une position pour une étreinte. Et, jusqu'à présent, Maureen avait été peu aventurière, même s'il percevait bien qu'elle gagnait en confiance, en assurance, et qu'elle osait de plus en plus certaines caresses, qu'elle prenait de plus en plus d'initiatives.

La jeune femme se redressa et poursuivit ses caresses et baisers sur le torse de Mickaël, insistant sur ses tétons, ce qui lui arracha une première plainte, se faisant plus légère quand elle frôla l'intérieur de son bras ou que, du bout d'un doigt, elle dessina les muscles de son ventre. Lentement, mais progressivement, elle descendait. Ses seins se posèrent en douceur autour du sexe de Mickaël, déjà dressé. Elle ferma les yeux car pour elle aussi la caresse était déjà très agréable. Mickaël posa ses mains sur les épaules de Maureen, lui caressant en retour doucement le haut du dos, la nuque, se perdant par moments dans ses cheveux.

Elle ouvrit les yeux et son regard se posa sur le membre durci. Elle hésita, referma les yeux, les rouvrit. Son cœur battait follement. La main du jeune homme caressait toujours son dos, mais se fit plus pesante quand elle remonta dans ses cheveux et que sa paume appuya sur sa nuque. Mickaël était toute attente et espérance : il rêvait de certaines caresses et espérait bien qu'elle en viendrait à les lui prodiguer. Dans l'esprit de Maureen, une voix résonna : "C'est Mickaël, Maureen, c'est Mickaël. Ce n'est pas Brian ! C'est Mickaël !"

Elle déglutit. Elle ne pouvait pas. Elle ne pouvait pas aller plus loin. Une image, des sensations lui revenaient à l'esprit et elle eut comme un haut-le-cœur. Sans oublier le souvenir de ce sentiment terrible, cette humiliation qu'elle avait éprouvée. Elle avait à peine conscience que son cœur battait maintenant à cent à l'heure. Elle se redressa et s'allongea, tournant le dos à Mickaël. Il fallait qu'elle se reprenne. Il fallait qu'elle lutte encore, qu'elle repousse ce souvenir. Elle en avait bien repoussé d'autres...

Mickaël comprit tout de suite que quelque chose n'allait pas. Il rouvrit vivement les yeux et se mit sur le flanc. Il mit quelques instants à reprendre le contrôle de lui-même, car il était déjà parti, affolé par la douceur de la jeune femme.

- Maureen... Ca va ? s'inquiéta-t-il en déposant un baiser léger sur son épaule.

Elle secoua la tête à la négative. Une boule dans sa gorge l'empêchait de prononcer le moindre mot. Elle était pâle, aussi.

- Qu'est-ce qui se passe ? demanda encore Mickaël.

Il ferma les yeux, appuya son front contre son épaule. Elle ne disait rien. Lui se sentait traversé par tant de sentiments... De l'amour, du désir, du souci pour elle, de la compassion... De la tendresse aussi, beaucoup de tendresse. Mais il ne pouvait pas non plus taire ce dont il avait envie. Pas à cet instant précis. Alors il dit :

- Maureen... Ca va... Maureen... J'adore ta douceur, tes mains, tes lèvres... Je... Cela me plairait beaucoup, tu sais, si...

- Excuse-moi... Je ne peux pas, parvint-elle à articuler.

- Tu me dis pourquoi ?

A nouveau, elle secoua la tête. Non, elle ne pouvait pas.

Il soupira, n'ajouta rien, mais l'entoura tendrement de ses bras, puis lui caressa doucement le dos, la nuque. Après un long moment, il sentit la tension la quitter et elle parvint à s'endormir.

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