Chapitre 147 : dimanche 1er et lundi 2 janvier 2006

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Dimanche 1er janvier 2006

Les lumières de la boîte de nuit envoyaient des flashs de couleurs sur le visage de Maureen. Mais ses yeux demeuraient de ce doux gris-bleu dans lequel Mickaël aimait tant se perdre. Il la tenait enlacée et la faisait tourner lentement au rythme des slows langoureux qui ponctuaient cette fin de nuit. Sam faisait tourner Jenn de même. Après deux bonnes heures à danser sur la piste, c'était maintenant l'heure des danses plus calmes. C'était l'heure aussi des rencontres plus ou moins éphémères, mais ni l'un, ni l'autre des jeunes gens n'avaient plus cela en tête. Ils avaient leurs compagnes entre les bras et elles seules comptaient.

La sueur avait collé les vêtements à leur peau, les pulls et vestes étaient tombés depuis longtemps, rangés au vestiaire avec les manteaux. Mickaël n'avait pas remis les pieds en discothèque depuis qu'il avait rencontré Maureen et se souvenait avec un peu d'émotion que, la dernière fois que c'était arrivé, c'était juste avant de la rencontrer, de rencontrer cette femme merveilleuse, douce et sensible, dont il était si éperdument amoureux et avec laquelle il comptait bien vivre encore des heures riches et belles au cours de l'année à venir.

Si Jenn avait versé quelques larmes au moment du changement d'année, elle s'était totalement "éclatée" sur la piste. On sentait son besoin d'évacuer sa peine, d'oublier pour un moment sa tristesse, son deuil et les mois de lutte, de soutien à sa mère. Sans doute ne voulait-elle plus penser à rien d'autre qu'à la musique qui l'emportait et à Sam qui la faisait tourner. Sans doute ne pouvait-elle pas, pour l'instant, se projeter au-delà de cette nuit, de ces premières heures de 2006. Sans doute était-elle incapable de penser à ce que pourrait être cette année qui s'ouvrait devant elle, devant eux. Mais nul doute que Sam saurait s'employer à rendre, pour elle, cette année riche et belle.

Ils quittèrent la boîte de nuit un peu après 4h du matin, fatigués, défoulés, mais heureux. Sam, qui gardait la voiture de Maureen pour la semaine, les ramena chez Mickaël. A peine la porte refermée, ils filèrent sous la douche, puis s'écroulèrent sur le lit. Le premier câlin de 2006 serait pour dans quelques heures.

**

Ils s'étaient réveillés alors qu'il faisait nuit. Ils n'avaient pas vu la journée passer. Mickaël fut le premier à ouvrir les yeux et il s'employa à sortir tendrement Maureen du sommeil et à lui offrir une première étreinte. Puis, alors qu'ils reposaient dans les bras l'un de l'autre, il lui dit :

- Tu n'as pas faim ?

- Si, un peu... Il est quelle heure ? demanda-t-elle.

- 18h.

- Non ? fit-elle en ouvrant de grands yeux.

- Si, ma belle, 18h. On se fait juste un repas et ensuite, on s'occupe de préparer nos affaires.

- Ok, dit-elle.

Dès qu'il fut dans la cuisine, Mickaël ouvrit le réfrigérateur, en sortit tout ce qui était périssable et devait être mangé avant qu'ils ne partent. Il prépara une salade, des œufs brouillés au lard, réchauffa un reste de viande et de légumes, but un verre de lait. Il restait aussi trois crèmes, un fond de compote. Une fois que tout fut sur la table, il dit à Maureen :

- Repas foutoir... du dimanche soir. Ca faisait longtemps.

Elle sourit et s'attabla après avoir préparé un thé. Elle se demandait s'ils parviendraient à s'endormir tôt, du fait qu'ils avaient passé une grande partie de la journée au lit, et préféra, de ce fait, choisir un thé très léger. Son choix se porta sur Doux.

Après le repas, ils préparèrent leurs affaires pour la semaine, Mickaël fit un peu de rangement, puis ils se rendirent chez Maureen où elle voulait récupérer quelques vêtements et ranger aussi son appartement. Ces derniers jours, du fait qu'elle avait eu beaucoup de travail, elle n'avait vraiment pas consacré de temps à cela. Jenn lui avait même fait sa vaisselle du samedi. Ils retournèrent ensuite chez le jeune homme et passèrent une fin de soirée tranquille, devant un film. Maureen s'endormit avant la fin, fatiguée de sa semaine et d'une quasi nuit blanche.

Lundi 2 janvier 2006

Installée à l'arrière de la voiture d'Ingrid, Maureen regardait défiler le paysage le long du Loch Lomond. Tout était blanc, bien plus blanc que fin novembre, quand ils étaient venus passer là deux jours pour la fête nationale. Ils avaient quitté Glasgow après le repas du midi, pris chez les parents de Mickaël. Henry était venu les chercher en fin de matinée, et là, ils ramenaient Mummy à Fort William et passeraient la semaine avec elle. C'était leur semaine de coupure d'hiver, à l'un comme à l'autre. La jeune femme se réjouissait de ces quelques jours à Fort William, même si Mummy avait répété qu'ils allaient "s'y ennuyer". Elle était certaine du contraire et, de toute façon, ils avaient besoin de changer d'air. Après la fin d'année chargée, le décès de la maman de Jenn et toutes les émotions liées, il était temps de prendre un peu de repos et Maureen savait que le meilleur endroit pour que Mickaël récupère, c'était Fort William.

Il faisait nuit quand ils arrivèrent, le soir tombant très tôt en cette période où les nuits étaient les plus longues de l'année. La maison n'était pas froide, une voisine avait remonté le chauffage le matin-même. Maureen prépara leur chambre pendant que Mickaël s'activait à faire un bon feu de cheminée. Mummy se désolait de ne leur offrir qu'une soupe pour le soir, tous deux trouvèrent que c'était amplement suffisant. Ils passèrent une soirée agréable, mais ne s'attardèrent pas. Ils étaient las de la route, et aussi des semaines passées. Mummy leur ordonna de ne se lever que lorsqu'ils en auraient envie, ce à quoi Mickaël répondit que sa grand-mère proposait là un jeu dangereux.

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