Chapitre 66 : lundi 4 juillet 2005

7 minutes de lecture

- Tu veux qu'on aille se balader sur la côte ? Ou tu aurais envie qu'on retourne à Edimbourg ?

- Allons plutôt sur la côte. Sans faire trop de route, répondit Maureen.

C'était la fin de matinée. Ils étaient encore au lit. Maureen était étendue contre Mickaël, la tête posée sur son épaule. Il l'avait entourée de ses bras.

Le jeune homme lui proposa alors d'aller à Gourock, une petite ville située à l'embouchure de la Clyde, au-delà du port de Glasgow. L'endroit était joli, ils pourraient se promener sur un sentier côtier.

- On peut emmener nos maillots, on sait jamais... dit Mickaël.

- Se baigner à l'embouchure de la Clyde, hem... fit Maureen en se pinçant le nez.

- Bon, ok, c'est pas là que l'eau est la plus pure d'Ecosse, je te l'accorde, dit-il. Mais avec les marées et les courants, l'eau est vite brassée, tu sais... Enfin, tu auras peut-être quand même envie de montrer tes jambes au soleil...

- Seulement au soleil ? dit-elle en relevant la tête et en le regardant.

- Je reconnais que j'en profiterai un petit peu... répondit-il en l'embrassant.

- Je me demande si on va vraiment aller se promener... fit-elle remarquer alors qu'il se rallongeait contre elle et qu'il commençait à caresser le haut de ses cuisses, ses hanches.

- Mais si... Mais si... On a le temps, non ? souffla-t-il dans son cou avant de frôler sa peau d'un doux baiser.

- Bien sûr, lui murmura-t-elle à l'oreille en glissant ses mains sur son torse, puis en refermant ses bras autour de sa taille.

**

Ils ne quittèrent finalement Glasgow qu'en tout début d'après-midi, après un repas qui avait également fait office de petit déjeuner. Maureen avait bien compris que Mickaël avait vraiment besoin de farniente, de détente. Et de ne pas se bousculer. Il y avait du vent sur la côte et la plage n'était pas très abritée. Ils s'y promenèrent un peu, puis regagnèrent le sentier. La vue était dégagée sur la passe qui permettait l'accès au port de Glasgow. Plus vers le sud, au loin, ils distinguèrent Great Cumbrae Island. Maureen fut contente d'apercevoir l'île où elle s'était promenée le lendemain du jour où elle avait fait la connaissance de Mickaël. Sans savoir encore que cette journée serait déterminante dans sa vie.

Ils traînèrent un peu, pas vraiment pressés de rentrer à Glasgow.

**

Ils regagnèrent Glasgow alors qu'il n'était pas encore très tard. Ils firent une courte étape chez Mickaël pour qu'il récupère quelques affaires pour le début de semaine, puis ils rentrèrent chez Maureen.

- Je m'offrirais bien un bain, dit-il en s'étirant en entrant dans le couloir. Après cette bonne balade, un peu de détente...

- Vas-y, dit Maureen, je dois faire mes comptes...

- Tu ne peux pas les faire demain ? demanda-t-il avec son sourire désarmant.

Elle hésita. C'était mieux pour elle quand elle était à jour avant de démarrer une nouvelle semaine. Néanmoins, elle jugea qu'elle pouvait se permettre un petit décalage.

- Si, dit-elle finalement. Cela peut encore se faire. Mais, demain, il faudra aussi que je passe une commande. Cela me fera de l'occupation pour ma soirée ! ajouta-t-elle avec un sourire.

- Alors, viens par-là, dit-il, un peu tentateur, en lui prenant la main et en l'attirant vers la salle de bain.

Il ouvrit les robinets, vérifia la température de l'eau, fit couler le bain avant d'entourer la jeune femme de ses bras et de l'embrasser longuement. Elle avait noué ses bras autour de sa nuque, glissait ses doigts dans ses cheveux, s'aventurait un peu à la base de son cou, là où elle le savait si sensible. Puis ses mains descendirent sur ses épaules, mais, bien vite, le tissu du t-shirt la gêna. Mickaël s'écarta, l'enleva rapidement et elle se retrouva plus libre de parcourir son torse, au gré de ses envies, de son inspiration.

Les mains de Mickaël n'étaient pas en reste et, après avoir écarté la petite veste de Maureen, il défit lentement, un à un, les boutons de son chemisier. Il ne rompit son baiser qu'une fois qu'ils furent tous défaits et qu'il put alors lui ôter entièrement son vêtement, l'admirer dans son soutien-gorge vert et or. Du bout des doigts, il caressa le rebord de dentelle, glissa sa main gauche dans sa chevelure dénouée et reprit avec passion ses lèvres offertes. Son autre main se fit plus ferme sur son sein, avant de faire glisser les fines bretelles, puis de défaire l'attache dans son dos, libérant ainsi sa poitrine aux pointes tendues qui vinrent se poser délicatement sur son torse.

Leurs mains continuèrent leurs caresses, plus passionnément, plus impatientes aussi. Et les derniers vêtements ne tardèrent pas à finir, emmêlés, dans un recoin de la pièce.

- Allez, zou, Mademoiselle Maureen, allez calmer vos ardeurs dans la baignoire !

Elle le regarda en mimant une colère.

- Qui donc doit se calmer, ici ?

Il avait déjà enjambé le rebord, s'était assis dans l'eau et l'attendait, un sourire malicieux sur les lèvres. Elle le rejoignit avec plus de précaution, se méfiant de la température de l'eau et du volume qu'il avait rempli, tant elle craignait de faire déborder la baignoire.

- Ca va aller, la rassura-t-il. J'ai le coup d'œil pour les proportions...

Elle soupira en s'asseyant en face de lui, se dit qu'il avait raison... Il avait coupé l'eau juste à temps.

Il l'attira vers lui, elle bascula vers l'avant, créant une vague qui déborda sur le côté. Ca y était, il avait finalement réussi : la salle de bain pouvait se préparer à une inondation. Mais ils n'en eurent cure et il reprit ses lèvres en un long baiser, tout en parcourant ses courbes.

La baignoire de la jeune femme n'était pas très grande, suffisante pour une personne. Il était possible d'y tenir à deux, mais ils comprirent bien vite que cela allait devenir acrobatique. Même si Maureen s'asseyait sur lui, la position n'était pas très confortable, ni pour l'un, ni pour l'autre, alors Mickaël se redressa d'un mouvement vif, l'entraîna avec lui et l'appuya dos au mur. Maureen sentit la fraîcheur du carrelage qui contrastait fortement avec la chaleur qui se dégageait du corps de Mickaël. Il se fit tendre, malgré le désir qui enflammait ses reins, surtout quand il sentit l'une des jambes de la jeune femme remonter le long de la sienne. Ses propres mains caressaient ses cuisses, ses hanches, se glissèrent dans son dos pour atteindre ses fesses.

Haletante, Maureen écarta ses cuisses. Mickaël la souleva un peu plus pour la mettre à sa hauteur et la pénétrer. Elle s'accrocha à ses épaules, gémit, alors qu'il entamait de lents va-et-vient qui enflammèrent son ventre, aiguillonnant son désir. Un coup de reins plus appuyé, et il fut totalement en elle, s'arrêta, suspendant tout mouvement pour la regarder. Mais ce fut lui qui ferma les yeux, car elle l'entoura de sa douce chaleur, en appuyant ses pieds contre le rebord de la baignoire, refermant le cocon de ses jambes autour de ses hanches.

L'eau ruisselait sur leurs corps, leurs lèvres se trouvèrent, bâillonnant leurs cris quand le plaisir les inonda. Eperdu, à bout de souffle, Mickaël relâcha son étreinte ; Maureen se laissa glisser, comblée, le long du mur, pour finalement s'allonger dans l'eau, en admirant dans un dernier regard, avant de refermer les yeux, son amant encore debout dans la baignoire.

Quand elle les rouvrit, ce fut pour le voir s'emparer du savon et de sa mousse à raser.

- Tu veux que je le fasse ? proposa-t-elle d'une voix alanguie.

- Tu ne me couperas pas ? demanda-t-il d'un ton faussement inquiet.

- Je peux être très méticuleuse, tu sais ! répondit-elle avec humour.

Et, sans attendre sa réponse, elle saisit le rasoir alors qu'il étalait la mousse sur ses joues. Sans bouger, il la laissa faire et se dit que c'était une bonne idée : elle était précise, ne faisait aucun geste brusque, la lame glissait soigneusement. Une fois rincé, il se passa la main sur les joues, le menton, et sourit :

- Je crois ne pas avoir besoin de la glace pour m'assurer que c'est parfait ! Je devrais te le demander plus souvent...

Maureen rit :

- Je ne suis pas certaine d'être très enthousiaste à l'idée de me lever à 5h du matin certains jours pour te passer le rasoir sur les joues !

- C'est fort dommage... dit-il avec un sourire malicieux.

Il jeta un coup d'œil par-dessus la baignoire, fit la grimace. Le sol était trempé. Il était bon pour passer la serpillière. Maureen frissonna, l'eau du bain s'était rafraîchie.

- Je sors, dit-elle. Je n'ai pas envie d'attraper froid.

- Et moi, j'ai encore du boulot, dit Mickaël.

- Du boulot ?

- Disons que si je ne veux pas recevoir demain un appel de ta part m'annonçant que le magasin est inondé... J'ai intérêt à user ta serpillière dans les minutes qui viennent.

Elle regarda à son tour les dégâts, puis sortit de la baignoire. Au passage, Mickaël en profita pour lui prodiguer une dernière caresse, sur la cuisse. Puis elle s'empara de sa serviette, s'y enroula. Il sourit : il la trouvait si jolie, si naturelle ainsi !

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