Chapitre 58 : vendredi 24 juin 2005

2 minutes de lecture

- Alors, ta Princesse, Micky, elle va bien ?

Sam interpella son ami alors qu'il s'offrait une cigarette juste avant de démarrer l'après-midi. Si Mickaël n'allait plus à la criée et aux halles en fin de semaine désormais, il arrivait cependant plus tôt au restaurant et Sam de même, afin de pouvoir compenser l'absence de Dan et commencer les préparations sans stress. L'heure du service était suffisamment dure à assurer comme cela et l'un comme l'autre avaient convenu de s'organiser ainsi afin de limiter les tensions et de passer les premières heures de travail dans de bonnes conditions.

Mickaël arrivait tout juste, laissant son vélo dans la ruelle. Il répondit :

- Elle va bien. Un peu inquiète pour nous tous, forcément. Elle a proposé qu'on se voie ce week-end, qu'on aille prendre l'air ensemble. J'ai appelé Willy, mais il est pris.

- Ah ouais ? demanda Sam soudainement très intéressé.

- Je n'en sais pas plus... Mais j'ai pensé à quelque chose...

- T'as pensé ? T'arrives à penser ?

Mickaël sourit, ne releva pas : Sam lui paraissait d'attaque pour la journée, c'était bon signe.

- Ca te dirait d'aller passer deux jours sur Arran ?

- Hé, pourquoi pas ! fit Sam avec un air ravi. Ca nous ferait prendre un bon bol d'air, sans avoir trop de route à faire. Et ça ne doit pas encore déborder de touristes...

- C'est mon avis aussi, dit Mickaël. Et Maureen n'a jamais été sur Arran. Ce serait l'occasion de lui faire découvrir... J'ai jeté un œil avant de partir sur le site de l'hôtel, il resterait des chambres de libres. Donc puisque tu es ok, je vais réserver tout de suite.

Sans attendre que Sam lui en dise plus, il prit son téléphone, appela l'hôtel de Lochranza et fit la réservation. Quand il raccrocha, Sam lui demanda :

- Maureen est d'accord ?

- Oui. Je lui en ai parlé ce midi. Ca lui plaît d'avance.

Sam plissa les yeux, tira une longue bouffée qu'il prit le temps de savourer avant de dire :

- Tu sais, quoi, Micky ? C'est vraiment une perle, ta Princesse.

Mickaël sourit et fixa Sam. Ce dernier n'en avait pas terminé :

- Garde-la bien au chaud, surtout. La laisse pas s'envoler...

- Je n'en ai pas l'intention, répondit le jeune chef. Et je sais très bien que c'est une perle.

Sam sourit plus franchement et lança, d'un ton goguenard :

- A voir ton air, toi, cette nuit, t'as fait grincer le matelas et couiner le sommier.

- Tu te trompes, répondit Mickaël pas du tout démonté par le côté direct de son ami.

- Alors, c'est l'inverse : tu as fait grincer le sommier et couiner le matelas.

- Même pas. On a dormi chez elle. Et là, le sommier et le matelas sont de qualité.

- Ils résistent à tous tes assauts ?

Mickaël éclata franchement de rire. A ce moment-là, Harris sortit dans l'impasse pour fumer son cigarillo. Il sourit d'entendre les deux jeunes gens rire et se dit que même si la situation était difficile et que toute l'équipe se faisait du souci pour Dan, au moins, ils gardaient le moral et de l'énergie. Et c'était très positif.

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