Chapitre 1

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"CV"

Mohammed Rassoul GUEYE

Aujourd'hui je me suis levé de bonne heure, je suis entré dans la douche, je pris un bon bain, je fis mes ablutions, j’allai dans la chambre de mes petits frères jumeaux pour les réveiller, ensuite je dirigeai la prière de FADJR et je pris la direction de la mosquée avec mes petits frères pour la prière de SOUBH.

Dès que je suis rentré à la maison, mes petits frères sont allés se préparer pour aller à l'école et moi, je suis allé dans la salle pour réviser mes cours avant d'aller à l'école. Aujourd'hui j'ai Maths en premier lieu et tout le monde sait qu'en S2, les maths ont beaucoup d’importance. Dès que je suis rentré dans la salle, j'ai retrouvé ma mère sur son tapis de prière entrain de faire des invocations l'air triste.

  • Maman pourquoi es-tu triste ? Demandais-je l'air inquiet.

  • Mon fils ce n'est rien. Me répondit-elle en étouffant un sanglot.

  • Maman stp dis-moi ce qui se passe. Dis-je en le suppliant.

  • Mon fils tu sais, aujourd'hui tu es un grand, DIEU merci. Tu connais mieux que quiconque la situation que je vis ces temps-ci. Depuis que ton père est décédé, aucun membre de sa famille, ni aucun de ses amis n'est venu ici pour nous aider, chaque jour tu vois comment je me décarcasse pour vous assurer vos trois repas quotidien. fit-elle l'air irrité.

  • Oui maman, je vois, chaque jour tu te bats pour nous mais ne t'inquiète pas, je vais bientôt avoir mon bac et devenir médecin. Répondis-je un peu fier de moi.

  • Mon fils, je sais que tu travailles bien et tu veux devenir médecin pour nous aider mais ce parcours est très long. fit-elle toujours comme pour me supplier.

  • Maman ce n'est pas grave, c'est juste cette année-ci que je fais mon bac, si je le décroche après je vais à l'université GASTON BERGER de Saint-Louis pour 8 ans seulement et après je deviendrais un médecin et cette vie va se terminer. Dis-je pour la rassurer tout en sachant que ça ne va pas bien.

  • Mon fils, tu sais hier en se rendant à la boutique le matin, j'ai vu sur le journal l'observateur que l'armée sénégalaise, en guise de consolation des familles éplorées des anciens militaires morts sur les champs de bataille, a décidé de recruter leurs fils ou filles ayant l'âge de devenir militaire et j’aimerai que tu ailles intégrer l’armée cette année-ci pour nous aider, c'est ce que je rêvais depuis. Me dit-elle comme pour me supplier.

  • Oui maman, mais tu sais très bien que mon rêve c'est de devenir médecin et si j'intègre l'armée cette année-ci, je ne pourrais pas passer le bac, ni devenir médecin. Répondis-je l'air surpris de ce que je viens d'entendre car si j'analyse bien, ma mère veut que j'arrête mes études pour intégrer l'armée sénégalaise.

  • C'est bien mon fils, tu sais, on est en mois d’octobre et les recrutements c’est pour bientôt alors je t'en prie réfléchis-y bien. Me dit-elle tout en continuant de me supplier.

  • OK maman, je vais y réfléchir. Répondis-je pour la rassurer tout en sachant que ce serait très difficile.

  • C'est très bien mon fils, tu es ma fierté. M'annonce-t-elle contente.

  • Merci maman. Répondis-je. Sur ce je quitte la salle sans même prendre mes restes, j'entre dans ma chambre puis je prends mon sac étant donné que j'avais déjà rangé mon sac depuis hier et je sors de la maison rapidement sans même prendre mon petit déjeuner puisque j'en ai l'habitude.

J’ai marché rapidement jusqu'à l'école, je suis entré dans notre classe, je m’asseyais à la dernière table pour mieux cogiter sur ce que ma mère venait de me dire. Ainsi je me suis rappelé de la discussion que j'avais tenu avec mon père, il y'a de cela 10 ans. Ce jour-là, je me baladais avec mon père et il m'avait demandé « lorsque tu serais grand, que voudrais-tu devenir » et moi sans même réfléchir je l'avais répondu avec c du tic au tac « lorsque je serai grand, j'aimerai devenir un médecin car les médecins sauvent des vies et ont beaucoup d'argent », trente secondes après, il m'avait dit « c'est bien, alors faudra bien travailler et surtout faire la série S, car ici au Sénégal, il n'y'a que les élèves de S qui peuvent faire la médecine », je l'avais demandé alors « Papa, comment faire pour faire la série S », il m'avait répondu « Pour faire la série S, il faut bien travailler surtout les mathématiques et aussi faut être un bon littéraire c'est-à-dire il faut beaucoup lire », je l'avais ainsi répondu « Oui papa, j'y prêterai attention ». C'est la voix de M. DIALLO qui m'a fait sorti de mes pensées. Il est entré et a commencé à expliquer et ce qui était plus que bizarre c'est que la matière que j'aime le plus est devenu comme des chinois à mon égard. Aujourd’hui, je n’ai même pas participé au cours, j’ai entendu Bassirou NDIAYE en train de saboter le PROF en lui disant d’un ton moqueur « Monsieur, j’ai pas compris » et M.DIALLOlui a demandé avec sérieux en haute voix « Bassirou, qu’est-ce que tu n’as pas compris » et Bassirou puisqu’il saboter, lui a répondu doucement comme pour le fâcher « Monsieur, je n’ai rien compris de tout ce que vous dites, c’est comme si vous nous enseignez des japonais » et toute la classe a pouffé de rire. M.DIALLO était très remonté contre lui et lui a même donné -5 puis l’avait renvoyé et lui avait aussi ordonné de l’attendre devant le bureau de M. le Censeur. Ce dernier était très strict par rapport à l'indiscipline. Moi qui suivait jusque-là toute la scène, n’avait même pas réagi. M.DIALLO même l’avait remarqué. Lorsque nous sommes sortis, il m'a appelé et m'a demandé " Mohammed, qu'est-ce qui te tracasses l'esprit aujourd'hui ? " et je l'ai répondu tout en étant triste " Monsieur, ce n'est rien " et comme s'il lisait dans mes pensées il m'a dit " Mohammed, je te connais très bien, de 1 jamais tu t'assois derrière, de 2 tu ne t'es absenté au cours comme aujourd'hui, toi qui aime les maths comme personne, aujourd'hui tu n'as même pas participé au cours, dis-moi stp ce qui te tracasse l'esprit " et là j'ai compris qu'il m'aime bien et qu'il ne va pas y aller tant que je ne lui ai pas dit la vérité et moi aussi j'aimerai me confier sur une personne qui pourra m'écouter pour ensuite me conseiller alors j'ai rassemblé toute la force qui me rester pour lui dire la vérité et je lui ai dit « Monsieur, tu sais, mon père est mort depuis trois ans en Casamance, et depuis lors, c'est ma mère qui se décarcasse nuits et jours pour nous assurer nos trois repas et aussi payer nos scolarités moi et mes deux frères jumeaux. Ma sœur elle ne va pas à l’école par faute de moyens, tous les jours, elle aide maman dans la tâches ménagères. Ce matin je l'ai retrouvé à la salle assise sur son tapis de prière en train de faire des invocations ayant l'air triste et je l'ai demandé « maman qu'est-ce qu'il y'a » et elle m'a répondu « Mon fils, hier matin, en se rendant à la boutique, j'ai vu sur le journal l'observateur que l'armée sénégalaise, en guise de consolation des familles éplorées des anciens militaires morts sur les champs de bataille, a décidé de recruter leurs enfants ayant l'âge d'aller à l'armée », ma mère a aussi ajouté qu'elle serait très contente si j'intégrait l’armée cette année-ci et Monsieur vous savez bien que mon rêve est de devenir médecin. » Et comme pour me consoler il me dit « Moustapha, ne t’inquiètes pas, moi qui est là ici présent, lorsque j’étais enfant, je faisais la série S3 et rêvais de devenir astronaute mais tu sais dans la vie on n’a pas toujours ce que l’on veut. Lorsque j’étais enfant, mon père m’avait dit que, « Mon fils, si tu travailles bien, et que tu réussisses à avoir un BAC S3, je t’amènerai en France, pour que tu continues tes études là-bas et réalises ton rêve de devenir astronaute », moi j’étais très content et je lui avais répondu « Oui papa, je travaillerai dur à l’école pour décrocher mon BAC S3 », mais tout tombera dans l’eau le jour où mon père, qui était un ingénieur agronome mourût, ce jour-là j’étais très en colère car j’étais en terminale S3 et les mots de mon père revenaient en boucle dans ma tête. Mais ma mère, ménagère, était là pour me consoler, elle m’avait dit « Mon chéri, tu rêvais de devenir astronaute, mais ALLAH SWT en a décidé ainsi, maintenant tu sais que la pension que je reçois n’est pas suffisante pour vous entretenir toi, tes frères et tes sœurs. » et moi je l’avais répondu, voulant la consoler « Maman, je t’ai entendu, maintenant je vais essayer de décrocher un travail le plus tôt que possible ». À la fin de l’année scolaire, j’avais décroché mon BAC S3, mais l’argent que ma mère percevait comme pension n’était pas suffisante pour nous entretenir moi, mes frères et sœurs c’est ainsi que j’ai décidé de travailler dans les chantiers comme manœuvres durant les vacances, pour recevoir à la fin de la journée la somme de 1000 francs FCA que je remettais à chaque fois à mère. C’était avec cette somme et avec la pension que ma mère nous entretenait. Quand, l’école a ouvert ses portes on m’a orienté au département de Mathématiques et Informatiques. Là-bas je recevais chaque mois comme tous les étudiants la bourse. Conscient de la situation de ma mère, je divisais la somme en deux, l’une pour mes dépenses estudiantines, l’autre je l’envoyais directement à ma mère. C’est après trois années de dur labeur à l’université Cheikh Anta DIOP que j’ai réussi à avoir la licence en mathématiques et applications, après j’ai intégré l’école normale pour devenir enseignant, malgré moi » finit-il son long monologue. Quelques secondes après, il me regarde et voit que je suis en train de pleurer, il efface avec ses deux mains mes larmes et pose ses deux mains sur mon épaule en me disant « Mohammed, ne pleures-pas, tu vas-y sortir » et moi je lui ai répondu d’une voix presque inaudible « Monsieur, merci », il me répondit « Ce n’est rien, c’est normal, en tant qu’enseignant nous devons consoler les élèves souffrant, et aussi tu peux prendre la journée d’aujourd’hui, pour mieux réfléchir ». Dès que je l’ai entendu dire ceci, je ne me suis pas fait prier, j’ai rapidement rangé mes bagages, lui a crié un grand merci que même les autres se demandaient si tout va bien car j’étais tellement content de ne pas accumuler la tronche du prof de PHILO et mes problèmes. Je suis sorti de l’école en courant, j’ai presque renversé une petite fille qui amenait du pain pour sa mère

Durant tout le trajet « école-maison », je courais. A dix mètres de la maison j’ai entendu des cris et j’ai hâté le pas pour voir c’était quoi ?

Selon vous, très chers lecteurs ou lectrices, ce bruit, c’est quoi ? J’attends vos réponses impatiemment pour continuer.

J'attends impatiemment les bras grandement ouverts vos annotations et suggestions

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Signé Bakar le barhamien

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