4. Alan

2 minutes de lecture

Le réveil avait été difficile. La peur surtout que Voix Nasillarde ne décide de jouer de nouveau, m’avait fait garder les yeux fermés un bon moment.

Le silence qui régnait dans la maison avait fini par me les faire ouvrir.

Pas de bruit de douche, de couverts qu’on entrechoque en prenant son petit déjeuner ou même de voix.

Le corps courbaturé de partout, je tente tant bien que mal de sortir du lit avant de m’effondrer sur le parquet de la chambre où ont avaient fini la nuit. La sienne sans doute.

Je sentis quelque chose couler de mon cul et la honte m’écrasa quand je compris qu’il s’agissait du sperme de Voix Nasillarde.

Je suis resté prostré comme ça par terre pendant un bon moment avant de trouver le courage de me relever et de partir à la recherche d’une douche.

Heureusement la chambre était une suite parentale avec une salle de bain largement assez grande pour deux.

La vue de la baignoire me donna presque envie de vomir en repensant à la promesse qu’il m’avait faite de me prendre dedans.

J’ouvre le robinet de la douche et l’eau dévale sur mes épaules, si chaudes si apaisantes.

J’attrape le savon à ma droite pour me laver, avant de laisser tomber brusquement la bouteille quand je me rends compte que c’est la même odeur que lui.

Replié sur moi-même, l’eau continuant de couler, je laisse mes larmes partirent avec.

Je n’ai pas pleuré quand mon père et mort, je n’ai pas non plus pleuré la nuit dernière, un garçon n’est pas censé pleurer n’est-ce pas.

Le bruit à couvert mes pleurs et l’eau lavé mes larmes.

Ce n’est pas parce que je ne suis pas un garçon que je n’ai pas le droit de pleurer quand tout dérape.

J’ai fini par me laver avec son savon et son shampoing, j’ai aussi du lui emprunter des affaires : il avait réduis les miennes en morceaux.

J’ai du mal à voir sans mes lunettes, n’étant pas dans la chambre à coucher, elles doivent être dans le salon.

D’un pas lent et peu assurés je m’y rends. Au fur et à mesure que je m’approche il me semble percevoir du bruit.

Voix Nasillarde et Gros Nounours y seraient ?

La bile me monte à la gorge et mon ventre se noue.

Néanmoins je ne peux pas passer ma vie dans ce couloir et Voix Nasillarde prendrait très mal le fait que je veuille le fuir.

J’ouvre doucement la porte et me détend dès que j’aperçois Chae, installée sur l’un des haut tabourets du comptoir de la cuisine, en train de boire ce que je suppose être du thé.

« -Chae ? »

Elle sursaute au ton de ma voix avant de se tourner vers moi.

« -Tu ressembles vraiment à une poupée japonaise maintenant.

-Ne me regarde pas comme ça. Tu crois que j’ai eu le choix. »

Le kimono qu’elle porte est fait d’un tissu rouge et brillant sur lequel de très jolis motifs floraux sont disposé ça et là.

Intrigué, je me rapproche de son visage pour mieux le distinguer. Elle est aussi légèrement maquillée, un trait noir part du coin de ses yeux pour les étirer et ses lèvres sont peintes d’un rouge brillant pas trop prononcé.

« -C’est quoi comme matière ?

-Du satin.

-Tu n’as pas froid ?

-J’ai aussi une doublure en coton en dessous. »

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