1. Alan

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C’est quelque chose que l’on a tous déjà eu.

Cette peur du noir, cette peur de l’inconnu qui nous fait crier « papa » et « maman » dans la nuit. Cette peur qui nous fait pleurer de désespoir avant qu’une main rassurante ne vienne tendrement nous caresser la tête pour nous dire que cela n’était qu’un cauchemar.

« -Oh, ce mal de crâne, se plaignit une voix étouffé. »

Mon cœur rata un battement avant de repartir à une vitesse folle et j’ouvris les yeux. Je clignais plusieurs fois pour m’adapter à la pénombre, mon nez se plissa face à l’odeur de poussière qui emplit mes poumons. Sous mes mains, quelque chose de mou.

« -Ҫa va ? »

La personne à qui je posais la question se trouvait devant moi.

« -T’es qui ?

-Je te retourne la question. »

Nous nous sommes discerné autant qu’il l’était possible, tous les deux méfiants. Sa voix m’indiquait une femme : jeune.

Je l’a regardais, tâtonnais autour d’elle dans l’espoir de trouver de quoi se défendre supposais-je. Une réaction qui ne m’étonna pas, voici tout ce que m’avais appris Paris et ses transports en communs : elles se méfiaient des hommes, de tous sans aucunes exceptions.

« -Alan, me présentais-je.

-Chae.»

Notre conversation c’est arrêté là, elle semblait autant se méfier de moi que moi d’elle.

Après quelques minutes, certain que je pouvais le quitter des yeux sans avoir peur qu’elle ne m’agresse, je pu remarquer que la pièce où nous étions ne devait pas faire plus de huit mètre carré. J’arrivais à discerner une porte et une fenêtre sale situé deux mètres cinquante plus haut.

Nous étions tous les deux allongés sur ce que je supposais être un matelas et si on en croyait l’odeur, rongé par l’humidité.

La fenêtre sale me rappelait une cage dans laquelle j’aurais été enfermé.

Impossible, s’opposa mon esprit, nous sommes au vingt et unième siècle, aucune raison que je sois enfermé dans une cage tel un bestiau que l’on va vendre.

« -C’est quoi la dernière chose dont tu te souviens, me demanda-t-elle sèchement.

-Je suis sortie de chez moi pour acheter du pain et toi ?

-Je rentrais, quand un conducteur de camionnette m’a demandé d’approcher pour lui indiquer le chemin sur sa carte. »

Le silence retomba aussi lourd qu’une chape de plomb. Nous n’avions rien à nous dire. Ni amis ni ennemis.

Mais comme moi, ses cellules grises devaient tourner à pleine vitesse dans l’espoir de réussir à découvrir le brouillard qui pesait sur nos souvenirs et reconstituer ce qu’il c’était passé.

Je me fis la réflexion que nous étions tous les deux étrangement calme.

« -On a été drogué, concluais-je pour briser le silence.

-Fantastique Sherlock tu l’as découvert tout seul, dit-elle avec une pointe de méchanceté dans la voix. »

Cela expliquer ma langue pâteuse et cette impression d’être légèrement ivre.

« -Aide-moi au lieu de te moquer. Faut qu’on trouve le moyen de sortir d’ici.

-C’est pas une bonne idée. On ignore beaucoup trop de paramètres. On ne sait pas où nous sommes ni les motifs de notre enlèvement. A priori toi comme moi on vient d’une famille lambda, donc la demande de rançon me parait peu probable. De plus la porte doit être fermée à clef et même si on arrivait à sortir de cette pièce et à tenir sur nos jambes on risque de mettre nos kidnappeurs de mauvaise humeur.

-C’est tout ce qui t’importe : que nos kidnappeurs soient de mauvaise humeur !

-T’es idiot où tu le fais exprès ! Ils peuvent faire ce qu’ils veulent de nous ! On sera fichés comme disparus seulement une fois que les quarante-huit heures se soient écoulées et ça c’est seulement s’ils prennent nos parents aux sérieux et n’invoquent pas la sacro sainte fugue d’ado. »

Le silence retomba, plus lourd, plus épais. J’avais l’impression de le respirer et plus j’inspirais plus je devenais lourd et me noyer dans le matelas.

« -Mon père était flic. Je connais les procédures.»

Réponse à une question muette que j’avais vaguement posée. L’anxiété s’entendait dans sa voix.

Comme le mien, tout son corps se crispa quand un bruit de clef dans la serrure retentit.

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