Chapitre 8

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 Gabriel fit une pause quand il arriva face à son immeuble. Il ne savait pas pourquoi il était là. Où plutôt, il ne savait pas pourquoi il avait fait ça. Les voir rentrer dans le bar avait déclenché en lui une tornade. Il ne l'avait pas contrôlée et alors qu'il pensait qu'après l'acte, tout redeviendrait comme avant, cette tempête ne cessait de le mordre de l'intérieur. Elle était sa clé. Elle avait tout déclenché, elle allait tout réparer.

 Il rentra dans l'immeuble, dans l'appartement et s'arrêta net, en plongeant son regard à ses pieds. Ces chaussures étaient foutues. Car l'eau les recouvrait. Il leva les yeux. Non. Il se rua dans la salle de bain et la trouva dans la baignoire. Il la sortit. Et la traîna jusque dans le salon et commença le massage cardiaque. Elle ne respirait pas. Le temps courait à pas de loup.

 Soudain, elle se mit à tousser. Gabriel la mit sur le côté et repris à son tour son souffle. Il la mena dans la chambre et la mit sur le lit, couvrant son corps nu avec les draps. Il s'assit et se remit à respirer. Tuer quelqu'un ne le dérangeait pas mais c'était lui qui décidait. Il savait 'où' et 'quand'. Et il n'avait pas su. Elle le rendait faible.

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 Ina ouvrit les yeux. Elle n'était pas morte mais dans sa chambre, étalée sur son lit. Et en tournant la tête, elle le vit assis sur une chaise, la regardant. Ils restèrent un long moment dans le silence, yeux dans les yeux, à se parler dans le vide.

'Pourquoi ? '

 Ina avait soufflé d'une voix faible mais il l'avait entendu.

'Pourquoi ne me laisses-tu pas partir ? '

 Mais l'homme ne répondait pas. Il continuait de la regarder mais il n'y avait plus de colère dans ses yeux.

'-Tu avais raison. Je suis faible. Mais qui a dit que nous devions être fort ? J'ai le droit d'être lâche, d'être égoïste, d'être fou. Je me connais.

-Quel est ton nom ?

-Je ne peux pas te tuer parce que tu es tout ce que je ne serais jamais et que j'aurais dû être. Tu as la force et le courage de faire face à tes pensées, et à leurs conclusions. Tu as la force de mourir. Je ne veux pas te donner ce que tu veux parce que je te hais.

-Tu te trompes. Je ne suis pas courageuse. Je suis une lâche, qui ne se bat pas pour vivre.'

 Il ne rajouta rien. Leurs idées étaient totalement opposées. Tout comme leurs vies. Ils n'arriveraient à rien, comme depuis le début. Il se leva et avant de partir :

'Gabriel.'

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